Etude de l’aire urbaine de Tours
L’aire urbaine de Tours possède plus de 231 km² de surfaces artificialisées en 2006. C’est légèrement moins que l’aire urbaine de Rennes. Mais, plus surprenant, on constate que la surface urbanisée consacrée à l’habitat est supérieure à l’aire urbaine bretonne (17 522 ha contre 17 218 ha). Or l’aire urbaine rennaise à une population de 654 000 habitants contre 473 000 à Tours. La densité par hectare urbanisé due à l’habitat est donc nettement plus faible à Tours, avec 2 702 habitants/km² urbanisé dû à l’habitat contre 3 802 habitants/km² à Rennes. (Pour comparaison, cette densité est de 4 491 hab/km² à Marseille et de 3 516 hab/km² à Nantes). Cette surface urbanisée due à l’habitat représente d’ailleurs près de 76% de l’espace artificialisé total, ce qui en fait nettement le taux le plus important des 4 territoires d’étude. Par conséquent, on comprend que la part de l’activité dans l’espace urbanisé est moindre. Sachant que 11,4% de ces zones sont dues à des facteurs autres que l’habitat et l’activité, seulement 12,7% de l’artificialisation est principalement due aux activités économiques. Ces 30 km² destinés à l’activité sont nettement inférieurs aux 54 km² de l’aire urbaine rennaise ou des 49 km² de l’aire urbaine de Nantes. Cependant, tout comme les 3 précédents exemple, le constat est très différent si l’on se réfère uniquement aux hectares artificialisés entre 1990 et 2006. Même si le dynamisme tourangeau est nettement inférieur à ses homologues nantais, marseillais et rennais en termes de nouveaux espaces artificialisés, la fracture entre le type des anciens espaces et des nouveaux espaces est d’autant plus grande. Ici, la part de l’habitat pour toute nouvelle extension de l’artificialisation est passée sous la barre des 50%. C’est aussi le territoire où la part des activités économiques dans les nouvelles artificialisation est la plus grande avec 34,4%, contre 32% à Rennes et 30,6% à Nantes. Ainsi, sur l’aire urbaine tourangelle, les zones urbanisées majoritairement dues à l’activité économiques croissent 5 fois plus vite que celles principalement dues à l’habitat, avec un taux de croissance de 1,5% annuel contre 0,3%! Les zones urbanisées dites ‘diverses’ croissent elles aussi à une allure supérieure à l’habitat (+0,7% annuel), ce qui représente 17 ha par an. De manière générale, la tâche urbaine tourangelle croît à un taux de 0,48% annuel, ce qui en fait la croissance la plus faible des 4 territoires étudiés.
Localisation et Développement de l’artificialisation
L’aire urbaine tourangelle est un espace de plus de 3 000 km² qui s’étend davantage vers le nord‐ouest. Son périmètre longe même les limites départementales du Maine‐et‐Loire, de la Sarthe et du Loir‐et‐Cher sans jamais les franchir. Sa morphologie urbaine est très différente des cas précédents. La ville de Tours ne possède pas de périphérique aussi bien défini qu’à Rennes et Nantes mais s’est historiquement plus développée le long de la Loire. L’aire urbaine possède donc un noyau urbain très solide, plus important que ce que l’on peut trouver à Rennes par exemple, mais n’a que très peu de villes satellites, en raison d’infrastructures routières moins nombreuses et moins développées. La continuité du bâti est très flagrante d’est en ouest le long de la Loire, mais aussi le long du Cher et de l’Indre, et ce sur toute la largeur du département. Ce bâti le long des fleuves est d’ailleurs presque exclusivement destiné à l’habitat. En dehors du pôle urbain et des coteaux, l’espace est nettement moins urbanisé et l’on ne compte qu’une poignée de communes dépassant les 3 000 habitants, à l’image de Monnaie au nord‐est.
La localisation des activités (en bleu sur les cartes) est elle aussi intéressante. A l’exception de quelques zones situées au nord de Monnaie ou encore à Amboise, la très grande majorité des zones destinées aux activités économiques se situent dans l’unité urbaine. Celles‐ci se concentrent principalement à Saint‐Pierre‐des‐Corps, le long de l’A10 et sur le périphérique nord. Cependant, l’influence des axes routiers majeurs pour la localisation des activités semblent nettement moins importante que sur les exemples précédents. Ne disposant pas de réseau de communication en étoile comme à Nantes ou à Rennes, les activités économiques sont très concentrées le long de l’A10 et des branches partielles du périphérique, et ne s’éloignent que très rarement de ces dernières. On ne trouve quasiment aucune trace d’activité si l’on se trouve à plus de 10 kilomètres du centre de Tours, même le long de l’A10 ou de l’A85.