De nombreuses maladies frappent l’humanité avec différentes proportions. L’asthme en fait partie et prend de l’ampleur ces dernières décennies (NICOLAS J.P., 2013). C’est une maladie de disfonctionnement respiratoire qui a toujours existé. Sa prévalence ne cesse d’augmenter durant les années 1980 et 1990, elle a augmenté de 1% par année depuis 1980 (LAJOIE P. et coll., 2013). Les facteurs environnementaux, notamment la pollution y jouent sans doute un rôle important (BOUVENOT G et coll., 1993 ; RANABIR P et coll., 2013). L’OMS estime que l’asthme affecte près de 300 millions d’individus dans le monde en 2011 (Global initiative for l’asthme, 2011). Il touche toutes les tranches d’âge, mais la prévalence est plus élevée chez l’enfant que chez l’adulte, soit 1,1 et 0,8% respectivement par an (AUBIER et coll., 2005; MATILONY Y., 2001). Par ailleurs, la prévalence de l’asthme chez l’enfant varie considérablement d’un pays à l’autre (RANABIR P et coll., 2013). Ce sont les pays anglophones qui sont les plus touchés. Aux Etats-Unis, entre 1985 et 1994, la proportion de patients asthmatiques âgés de moins de 18 ans est passée de 4,7 à 7,0% (MAGNUS P. et JAAKKOLA J.J., 1997 ; NYSTAD W. et coll., 1997). En 2010 la prévalence atteint 17% au Royaume-Uni (RANABIR P et coll., 2013). En France, en 2001, la prévalence de l’asthme était de 2,6% chez les enfants de 6-7 ans et de 6,6% chez les enfants de 13-14ans. Chez les adultes, elle varie de 2,9 à 4,6% et chez les personnes âgées de plus de 65ans, elle est de 2,8% (GUIN E., 2001). En 2010, la prévalence cumulée de l’asthme était de 10% chez les enfants âgés de moins de 10 ans. Tandis que l’Europe de l’Est, la Chine et l’Indonésie sont inclus dans la zone de faible prévalence (1-7%) (RANABIR P. et coll., 2013).
Bien que la prévalence soit plus élevée dans les pays développés, les pays en développement ne sont pas épargnés (LEMANSKE RF-JR et coll., 1997). Les maladies respiratoires chroniques sont surtout liées au comportement, au mode vie et à l’environnement, au tabagisme, aux pollutions domestiques, professionnelles et atmosphériques (CHARPIN D. et coll., 1997). D’après l’étude d’ISAAC, c’est au Nigeria, au Paraguay et en Malte que l’on observe les plus fortes prévalences, avec un facteur 30 entre les valeurs extrême (1,4 à 39,7%) (STRACHAN D. et coll., 1997 ; ISAAC Streering Committe Anonym., 1998).
En Afrique, comme dans les autres pays du monde, la prévalence de l’asthme a augmenté au cours de ces dernières années. À la côte d’Ivoire par exemple, elle était à 10% en 2000 (KOFFI N. et coll., 2009). Au Burkina Faso, elle était de 9,6% chez les sujets âgés de 15 à 64 ans en 1998 (MININGOU S.D. et coll., 2002). A Madagascar en 2012, l’asthme faisait partie des dix maladies principales, avec une prévalence de 2,3% (Annuaire des statistiques du Secteur santé de Madagascar, 2012). D’après les données de l’USFR en Pneumologie du CHU d’Antananarivo, les maladies respiratoires chroniques constituent 22% des maladies recensées dans l’unité en 2006 avec une prédominance de l’asthme (RALAINIRINA P.R., 2013).
L’asthme est une maladie chronique des voies respiratoires, caractérisée par une bronchoconstriction aiguë immédiate suivie d’une hyper réactivité broncho-pulmonaire accompagnée d’une inflammation, d’une production de mucus et d’une augmentation d’IgE sérique. Les symptômes peuvent se manifester plusieurs fois par jour ou par semaine et s’aggravent chez certains sujets lors d’un effort physique ou pendant la nuit (MININGOU S.D. et coll., 2002).
L’arbre bronchique assure la filtration de l’air inhalé, son fonctionnement est assuré par une régulation nerveuse et hormonale qui permet l’adaptation physiologique de son diamètre : c’est le tonus bronchique de base. La sécrétion bronchique est assurée par les glandes sous muqueuses, elle humidifie les voies respiratoires et participent à la défense muco-ciliaire. Les contrôles nerveux des voies respiratoires sont assurés par la voie efférente parasympathique excitatrice, et des fibres sympathiques et non-adrénergique non-cholinergique, qui peuvent être excitatrices ou inhibitrices (RANG E. et coll., 2003). Les récepteurs cholinergiques muscariniques de type M3 sont localisés sur le muscle lisse bronchique et les glandes. Ils sont les responsables de la bronchoconstriction et la sécrétion glandulaire (RANG E. et coll., 2003). Tandis que les récepteurs adrénergiques β2 qui se trouvent au niveau des muscles lisses, l’épithélium, les glandes et les cellules mastocytaires de la voie respiratoire sont responsables de la bronchodilatation, de l’inhibition de la libération de médiateurs par les mastocytes et de l’accroissement de la clairance muco-ciliaire. Pour le système non adrénergique non cholinergique (NANC), sa stimulation libère des neuropeptides bronchodilatateurs tel que le Vaso Intestinal Peptide ou broncho-constricteurs tels que les tachykinines (substance P, neurokinine A et B) (GILHODE O. et coll., 1994).
L’hyper réactivité bronchique et l’inflammation des voies respiratoires entraînent des épisodes répétés d’essoufflement, d’oppression thoracique et de toux. Ces symptômes sont généralement associés à une obstruction bronchique. Les asthmatiques ont habituellement une réduction du volume expiratoire forcé aussi bien qu’une réduction du débit respiratoire (MININGOU S.D. et coll., 2013 ; DIDIER A. et coll., 2011).
Les causes de l’asthme sont classées en deux catégories : les facteurs inflammatoires et les facteurs irritants. Les facteurs inflammatoires sont les allergènes (poils de chat ou de chien, moisissures, acariens ou pollen) ou les infections ; ils contribuent à la sensibilisation des voies respiratoires et provoquent l’asthme. Tandis que les facteurs irritants comme l’air froid, le changement brusque de température, la fumée de cigarette, les fortes odeurs, la mauvaise qualité de l’air intérieur et extérieur, et les exercices physiques entraînent une bronchoconstriction. Ces symptômes sont généralement immédiats, de courte durée et réversibles, mais peuvent être incommodants (LAJOIE P. et coll., 2013). Par ailleurs, le facteur génétique est non négligeable dans l’apparition de la crise l’asthme (BOUSQUET J. et coll., 2001 ; DIDIER A. et coll., 2011). Bien que l’origine de l’asthme soit multifactorielle, la plupart des asthmatiques ont un taux élevé d’immunoglobulines de type E (IgE) et des anticorps allergènes spécifiques. Ce qui permet de classer l’asthme en deux sous types : l’asthme allergique et l’asthme non allergique. Tous les deux sont caractérisés par une inflammation importante de la muqueuse bronchique, par la présence de lymphocytes T activés, et par un taux élevé de chimiokines et de cytokines (BUSSE W.W. et coll., 2001). Les études épidémiologiques de BRUNTON L. et ses collaborateurs (2005), ont rapporté que dans l’asthme allergique le taux d’IgE est très élevé. Tandis que l’asthme non allergique, se distingue par l’absence d’IgE allergène spécifique et une accumulation de macrophages au niveau de la muqueuse bronchique.
Etude de l’effet de l’extrait Fdag01 sur la suffocation provoquée par l’histamine
Des animaux sensibles à l’histamine ont été utilisés pour effectuer ce test. Pour les sélectionner, un test préliminaire a été effectué. Les cobayes ont été placés dans une enceinte fermée de 24cm de hauteur et de 28cm de diamètre, puis une solution d’histamine 5% y a été pulvérisée. Ceux qui ont manifesté un signe d’étouffement en moins de 5 min ont été considérés comme sensibles à l’histamine et retenus pour le test (KUMAR D. et coll., 2010). Les cobayes sélectionnés ont été répartis en 3 lots : 1 lot témoin et 2 lots traités avec l’extrait. Les animaux du lot 1 ont reçu 10ml/kg d’eau distillée administrée par voie orale, et ceux des 2 autres ont reçu l’extrait par voie orale aux doses de 50 et 150 mg/kg respectivement. Une heure après l’administration, un représentant des trois lots ont été placés dans l’enceinte fermée (STEPHEN O. et coll., 2012 ; KUMAR D. et coll., 2010). Puis une solution d’histamine 5% a été pulvérisée dans l’enceinte. Le temps mis par chaque animal pour montrer un signe de détresse respiratoire a été chronométré et enregistré (STEPHEN O. et coll., 2012).
Etude de l’effet de l’extrait Fdag01 sur la trachée isolée
L’effet de l’extrait sur la trachée a été étudié par son effet sur la contraction provoquée par l’Histamine.
Des cobayes mis à jeun pendant 12 heures ont été utilisés. L’animal a été euthanasié puis exsanguiné, une thoracotomie a été effectuée, puis la trachée a été isolée et placée dans une boite de pétri contenant une solution de Tyrode. L’organe a été nettoyé en enlevant les tissus conjonctifs, adipeux et les mésentères. Puis il a été découpé en anneaux de 2 cm de longueur. Chaque anneau a été découpé en spirale, puis montée dans une cuve à organe contenant 20 ml de solution de Tyrode maintenue à la température de 37°C et aérée avec de l’air à l’aide d’un aérateur électrique. Une extrémité de l’organe a été fixé au fond de la cuve à organe, et l’autre a été reliée à un stylet enregistreur avec une contre poids de 1,5 g (BRUNELLESCHI S. et coll., 1987). L’organe a été laissé s’équilibrer pendant 45 min tout en renouvelant le milieu de survie toutes les 15 min. Pendant cette période, la tension du l’organe a été réajustée. Ensuite un test de viabilité et de sensibilisation a été effectué avec l’histamine à la concentration de 10⁻⁴ M dans le bain. Après ce test, la solution de Tyrode a été renouvelée et la trachée a été laissée se stabiliser pendant 45min et sa tension a été réajustée. A la fin de cette période, l’histamine a été injectée dans le bain d’une manière cumulative pour réaliser des concentrations croissantes à partir de 10⁻¹⁰ M dans le bain jusqu’à l’obtention de la contraction maximale de l’organe. Lorsque le plateau de contraction a été atteinte, l’extrait Fdag01 a été injecté dans le bain de façon cumulative pour réaliser des concentrations croissantes jusqu’au relâchement total de l’organe contracté par l’histamine (BIGONIYAL P. et coll., 2008).
I- INTRODUCTION |