Etude de l’activité analgésique de l’extrait RG-17 chez la souris

La douleur est une sensation que chaque être humain ressent au moins une fois dans sa vie. Pour certains, elle est juste passagère, tandis que pour d’autres, la douleur est permanente. La prévalence moyenne de la douleur pour la population mondiale est de 11 %, elle est de 30 % dans les pays industrialisés (CROOK J. et coll., 1984 ; HARSTALL C. et OSPINA M., 2003). Il a été démontré qu’il existe un rapport entre l’âge, le genre et la douleur : en vieillissant la perception de douleur augmente, et plus de 20 % des hommes et des femmes âgés (> 60 ans) ont une prévalence croissante de la douleur. Mais la fréquence de ces douleurs, que ce soit persistantes ou temporaires, semble se stabiliser avec l’âge (SEBAG-LANOE R., 2002).

La douleur est une expression sensorielle et émotionnelle désagréable, en réponse à une lésion tissulaire réelle ou potentielle (GUIRIMAND F. et LE BARS D., 1996). Elle peut être aigüe, c’està-dire de courte durée et constitue un signal d’alarme. Mais la douleur peut devenir chronique, lorsqu’elle dure plus de 3 ou 6 mois ; dans ce cas, elle devient une maladie. Sur le plan pathologique, il existe différents types de douleur : la douleur nociceptive, la douleur psychogène, la douleur neuropathique et la douleur mixte. La douleur nociceptive est due à la stimulation excessive des nocicepteurs. Tandis que la douleur neuropathique ou neurogène est due au dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central. Ensuite la douleur psychogène ou idiopathique constitue une énigme car la douleur exprimée et ressentie ne peut pas être expliquée par une atteinte organique des tissus ou du système nerveux ; elle est souvent liée à une diminution du seuil de la sensibilité et/ou à une réactivité accrue aux stimulations. Et enfin la douleur mixte, qui est souvent l’ensemble de plusieurs composantes telles que la composante nociceptive et la composante neuropathique accompagnée de souffrance morale (LAROCHE F. et SOYEUX E., 2008).

ÉTUDE PHYTOCHIMIQUE

Préparation de l’extrait 

Des tiges feuillées ont été récoltées dans la région d’Antananarivo en novembre 2016. Elles ont été séchées dans une salle aérée, à l’abri du soleil, à la température ambiante pendant 30 jours. Une fois séchées, elles ont été broyées avec un broyeur à marteau (BROOK CROMPTON©), 200 g de la poudre ainsi obtenue ont été macérés à froid dans un mélange Ethanol – Eau (60 : 40) à la température ambiante, pendant 3 jours. Le macérât a ensuite été filtré sur du coton hydrophile, et le filtrat obtenu a été évaporé dans un distillateur à la température de 80 °C et dans un bain marie, à la température de 100 °C.

Criblage phytochimique 

Pour déterminer les familles chimiques présentes dans l’extrait RG-17, un criblage phytochimique a été effectué. Des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique ont été utilisés ; la présence de famille chimique correspondante se traduit par l’apparition de précipité, ou par le changement de coloration (FONG H. H. S. et coll., 1977) .

Les résultats du criblage phytochimique ont été exprimés en :
+++ : Présence en forte teneur
++ : Présence en teneur moyenne
+ : Présence en faible teneur
+/- : Présence en très faible teneur .

ÉTUDE PHARMACOLOGIQUE

L’activité de l’extrait RG-17 a été étudiée chez la souris in vivo sur des douleurs expérimentales. Deux stimuli ont été utilisés pour provoquer la douleur : un stimulus chimique et un stimulus thermique (KOUAKOU-SIRANSY G. et coll., 2010).

Animaux d’expérimentation 

Des souris de race Swiss (mâle) de 20 à 28 g ont été utilisées. Elles ont été élevées à l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. La température moyenne de l’animalerie a été de 25°C avec une alternance de lumière et d’obscurité de 12h/12 h. Elles ont été nourries avec de la provende (AGRIVAL CPO) et ont eu accès libre à de l’eau. Avant chaque manipulation, les souris ont été mises à jeun pendant 12 h (MISHRA D. et coll., 2011).

Préparation des produits à tester et voie d’administration

L’extrait RG-17 a été dissout dans de l’eau distillée, et administré par voie orale chez la souris aux doses de 150, 300 et 600 mg/kg (GUPTA M., 2016). Le volume de solvant contenant le produit à administrer a été fixé à 10 ml/kg de poids corporel (KOUAKOU S. L. et coll., 2010).

Étude de l’activité de RG-17 sur la douleur expérimentale

L’activité de l’extrait RG-17 a été étudiée in vivo chez la souris sur la douleur provoquée par l’injection intra-péritonéale d’une solution d’acide acétique et sur la douleur provoquée par la chaleur.

a. Étude de l’activité de RG-17 sur la douleur provoquée par l’acide acétique
Pour provoquer une douleur expérimentale, une solution d’acide acétique (0,6 %) a été injectée par voie intrapéritonéale chez la souris (SAWADOGO W. R. et coll., 2006).

Des souris mises à jeun pendant 12 h ont été utilisées ; elles ont été réparties en 4 lots : 1 lot témoin et 3 lots qui ont reçu l’extrait RG-17. Les animaux du premier lot ont reçu 10 ml/kg d’eau distillée, et les animaux des autres lots ont reçu l’extrait aux doses respectives de 150, 300 et 600 mg/kg dans 10 ml/kg d’eau distillée. Trente minutes après, 10 ml/kg d’une solution d’acide acétique (0,6 %) ont été injectés par voie intra péritonéale (SAWADOGO W. R. et coll., 2006). Ensuite, chaque souris a été placée dans un bocal en verre de 14 cm de diamètre et de 30 cm de hauteur pendant 15 min, et leurs réactions ont été observées (HANG L. et coll., 2007).

b. Étude de l’activité de RG-17 provoquée par l’eau chaude
L’activité de RG-17 a été étudiée sur une douleur expérimentale provoquée par la chaleur. Des souris mises à jeun pendant 12 h ont été utilisées. Elles ont été réparties en 4 lots de 4 souris, avec 1 lot témoin et 3 traités avec l’extrait. Les souris du lot témoin ont reçu 10ml/kg d’eau distillée et celles des 3 autres lots ont reçu l’extrait aux doses de 150, 300 et 600 mg/kg respectivement par voie orale. L’extrait a été injecté dans 10 ml/kg d’excipient.

Après l’administration de l’eau et de l’extrait, les souris ont été placées individuellement dans une boîte de contention qui laisse sortir 2 à 3 cm du bout de leur queue.

Après 15, 30, 45, 60, 90 et 120 min de l’administration de ces produits, la queue de la souris a été plongée dans de l’eau chaude maintenue à la température de 50 °C (EZEJA M. I. et coll., 2011 ; REDDY S. K. et coll., 2012). Pour éviter les dommages tissulaires causés par la chaleur, le temps maximal d’immersion de la queue de la souris a été fixé à 15 s (MISHRA D. et coll., 2011).

Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
A. ÉTUDE PHYTOCHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. ÉTUDE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Préparation des produits à administrer et voie d’administration
3. Étude de l’activité de l’extrait RG-17 sur des douleurs expérimentales
a. Étude de l’activité de l’extrait RG-17 sur la douleur provoquée par l’acide acétique
b. Étude de l’activité de l’extrait RG-17 sur la douleur provoquée par l’eau chaude
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. PHYTOCHIMIE
1. Rendement
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait RG-17 sur la douleur provoquée par l’acide acétique
2. Effet de l’extrait RG-17 sur la douleur provoquée par la chaleur
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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