ÉTUDE DE L’ACCES AUX MEDICAMENTS VITAUX
PRIORITAIRES DESTINES AUX FEMMES ET AUX
ENFANTS
Politique pharmaceutique nationale
Le buts et les objectifs de la PPN Le but de la PPN du Sénégal est d’assurer la disponibilité et l’accessibilité géographique et financière des médicaments de qualité à toutes les couches de la population sur l’ensemble du territoire (27). Ses objectifs sont : – d’assurer une meilleure performance des structures chargées de la mise en œuvre de la PPN ; – de mettre en place un dispositif législatif et réglementaire adéquat pour la mise en œuvre de la PPN ; – d’assurer un approvisionnement et un accès régulier aux médicaments de qualité, y compris les médicaments traditionnels améliorés, au meilleur coût à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. 12 – d’assurer la promotion des médicaments essentiels génériques auprès des agents de santé et du public pour une meilleure accessibilité des populations aux médicaments ; – de promouvoir l’utilisation rationnelle des médicaments par les professionnels de santé et les consommateurs ; – d’accroître le financement public pour la santé en général, et pour les médicaments en particulier ; – de lutter contre le marché illicite des médicaments ; – de promouvoir la production locale industrielle des médicaments ; – de promouvoir la recherche
Les structures chargées de la mise en œuvre de la PPN
Les structures chargées de la mise en œuvre de la PPN sont : – La Direction de la Pharmacie et du médicament (DPM); – le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM); – la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) – les Grossistes répartiteurs privés ; – les Etablissements de fabrication ; – les Structures de dispensation ; – l’Ordre des pharmaciens
Cycle logistique de l’approvisionnement des produits pharmaceutiques
Le cycle logistique de l’approvisionnement des produits pharmaceutique comprend essentiellement 4 étapes principales : la sélection, l’acquisition, la distribution et l’utilisation (28).
La sélection
On entend par sélection, le choix des produits en fonction des problèmes de santé existants, des techniques et traitements usuels et actuels et des types de produits qui seront disponibles à chaque niveau de soins. La sélection des produits est faite au niveau central en tenant compte des problèmes prioritaires de santé et de la capacité de prise en charge de chaque niveau. Elle est faite d’une part par les programmes de santé à travers des directives thérapeutiques standards (protocoles) et d’autre part par la DPM qui coordonne l’élaboration de la liste nationale des produits essentiels
L’acquisition
L’acquisition est l’achat aux fabricants des médicaments sélectionnés. Dans certains pays, l’acquisition inclut également des dons. Les acheteurs sont les grossistes, les centrales d’achats ou les unités de distribution. Pour cela, Il faut planifier le financement, décider et exécuter la méthode d’obtention des médicaments voulus en bonne qualité et quantité requise. Les objectifs pour cette étape consistent à acquérir les médicaments strictement nécessaires et au moindre coût
La distribution
La distribution consiste à acheminer les médicaments depuis les organismes d’acquisition jusqu’aux consommateurs. On appelle « pharmacie » l’unité économique qui assure la distribution et la dispensation des médicaments, qu’elle que soit intégrée aux services de santé (pharmacie d’hôpital ou de centre de santé) ou dans une collectivité qu’elle soit tenu par un pharmacien diplômé ou par d’autres personnels
L’utilisation
Il s’agit du diagnostic, de la prescription, de la dispensation et de l’utilisation des médicaments par le patient. Ces activités sont décrites dans le guide de gestion des médicaments essentiels à l’usage des agents de santé (29). Figure 2 : Cycle logistique d’approvisionnement des produits pharmaceutiques II- Situation de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile
Santé reproductive
Le planning familial à lui tout seul peut réduire d’un tiers la mortalité maternelle. On estime environ 222 millions de femmes dans les pays en développement qui voudraient utiliser des contraceptifs mais n’y ont pas accès (32). L’accès aux moyens de contraception et leur utilisation procurent des bénéfices, notamment la réduction des grossesses non désirées, la réduction de la transmission des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH, et la réduction de l’incidence des décès et des maladies liées aux complications de la grossesse et de l’accouchement (6). 15 L’utilisation des contraceptifs a augmenté dans de nombreuses régions du monde (33). La prévalence de la contraception ayant augmenté, les besoins non satisfaits de planification familiale, définis comme le pourcentage de femmes de 15 à 49 ans, mariées ou en union, qui expriment le souhait de retarder ou d’éviter une grossesse mais qui n’ont recours à aucune forme de contraception, ont diminué dans leur ensemble. Au plan mondial, les besoins non satisfaits de planification familiale sont passés, de 15 % en 1990 à 12 % en 2015 (34). L’usage de la contraception chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, mariées ou en couple, est passé de 55 % en 1990 à 64 % en 2015 (33). En Asie, Afrique et en Amérique latine, la proportion de femmes mariées âgées de 15 à 49 ans indiquant utiliser une méthode contraceptive moderne a très faiblement augmenté entre 2008 et 2014 (33). En Afrique, elle est passée de 23,6% à 27,6%, en Asie, elle a légèrement progressé passant de 60,9 à 61%, de même qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, passant de 66,7% à 67% (35). Le planning familial n’a pas progressé au même rythme en Afrique subsaharienne (ASS) que dans le reste du monde. La prévalence de la contraception ayant augmenté de à 15 % en Afrique subsaharienne (ASS) de 1990 à 2015 (33). En répondant à tous les besoins non satisfaits de méthodes modernes de contraception, on réduirait de 79.000 le nombre de décès liés à la grossesse. Sur ce nombre total, 48.000 seraient prévenus en ASS (36). Une étude récente a montré que, si les naissances étaient séparées par un intervalle de deux ans au moins, le nombre de décès parmi les enfants âgés de moins de cinq ans diminuerait de 13 %. Ce nombre diminuerait de 25 % si l’intervalle entre les naissances était de trois ans (36). Au Sénégal la prévalence de la contraception a augmenté de manière continue pendant les dernières années, passant de 16% en 2012 à 26% en 2017 (Figure3). Elle varie selon la région de résidence. La prévalence contraceptive la plus 16 élevée est enregistrée dans la région de Dakar (42%) suivies des régions de Thiés (34%), de Ziguinchor (27%) et de Saint Louis (25%). Les prévalences les plus faibles sont enregistrées dans la région de Matam (10%), de Kedougou (11%), de Tamba (13%) et de Diourbel (15%) (37). Figure 3 : Tendance de l’utilisation contraceptive au Sénégal. II-2- Santé maternelle La mortalité maternelle se définit comme le décès d’une femme pendant la grossesse ou dans les 42 jours qui suivent l’interruption d’une grossesse pour une cause quelconque liée à la grossesse, aggravée par celle-ci ou liée à sa prise en charge, mais non pas pour des causes accidentelles (38). La mortalité maternelle devient un grand problème de santé publique. Les pathologies obstétricales directes sont l’hémorragie du postpartum (HPP) et la pré-éclampsie/éclampsie (PE/E) constituent les deux causes majeures, responsables de près de la moitié des décès maternels. Ces deux affections sont dans presque tous les cas évitables ou curables (39). La mortalité maternelle est très élevée, ce qui est inacceptable. Environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En 2015, 303 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La majeure partie de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et la plupart auraient pu être évités (40).
. |