ETUDE DE LA STABILITE DES CALICES ET EXTRAITS CONCENTRES DU BISSAP (HIBISCUS SABDARIFFA L)

ETUDE DE LA STABILITE DES CALICES ET EXTRAITS CONCENTRES DU BISSAP (HIBISCUS SABDARIFFA L)

 HIBISCUS SABDARIFFA

 Présentation de la plante

 Il existe plus de 500 espèces d’Hibiscus dans le monde (Guignard, 1979), poussant dans les zones tropicales et subtropicales avec des calices comestibles de couleur verte ou rouge (Purseglove, 1977). Hibiscus sabdariffa, appartenant à la famille des Malvacées au même titre que le Gombo et le Coton, produit des calices contenant des colorants rouges comestibles. Il est utilisé comme nourriture, boisson et colorant. Certaines variétés de cette plante sont employées comme plantes ornementales. Cependant, les capsules rouges enflées du type sabdariffa (figure 1) sont séchées et prises en infusion comme le thé. Les calices rouges gonflés sont également séchés, brassés, et employés dans le traitement de jus, de gelées, de crèmes glacées et des saveurs. Eut égard à ses potentialités (gout, couleur, acidité), Hibiscus sabdariffa peut être mélangé à d’autres jus de fruit : orange, ananas, goyave, tamarin, anacarde. Figure 1: Plante d’Hibiscus sabdariffa L. (Abraham ENDRIAS. 2006) 4 Autres Dénominations Nom scientifique : Hibiscus sabdariffa L. Famille : Malvacées Française : Oseille de Guinée Anglaise : Roselle Mexicaine : La flore de Jamaïque Africaine : Karkadé, bissap Thaïlandaise : kra-chiap Allemande : Rosellahanf 

Origine et répartition géographique 

 Origine 

L’origine de la plante n’est pas clairement définie. Selon Morton (1987), l’Hibiscus sabdariffa serait originaire de la région couvrant l’Inde à la Malaisie où il est couramment cultivé. Il est aussi présent en Thaïlande, Vietnam, en Chine, au Soudan et au Mexique. Il est aussi présent dans d’autres pays tels que l’Egypte, le Sénégal, la Tanzanie, le Mali, le Tchad et la Jamaïque, qui en produisent en petite quantité. Les graines auraient été transportées en Amérique par les esclaves africains. Pour Brouillard, l’Hibiscus sabdariffa serait originaire d’Amérique centrale. Pour d’autres, l’oseille de Guinée, plante annuelle est issue de l’Afrique tropicale (Omobuwajo, 2000). Il a été introduit en Inde de l’ouest au 18ème siècle (Dutta et al. 1988) où il sera cultivé principalement comme plante ornementale et en partie pour sa fibre.  Répartition géographique Hibiscus sabdariffa se retrouve largement dans les régions tropicales et subtropicales. En Afrique, l’Hibiscus sabdariffa serait domestiqué au Soudan, il ya environ 6000 ans, d’abord pour ses graines ensuite pour la production de feuilles et de calices. Le Bissap est actuellement présent dans toutes les régions tropicales. Mais les spécimens d’apparence sauvage de l’espèce ont été récoltés au Ghana, au Niger, au Nigéria et en Angola (Grubben et al. 2002). En Asie où la présence d’Hibiscus sabdariffa est signalée depuis le 20ème siècle, on pratique la sélection des variétés pour la production de fibre (Inde, Sri Lanka, Thaïlande, Malaisie, Ile de Java) et aussi de calices destinés à l’alimentation. Au Sénégal les régions de Kaolack, Diourbel, Thiès, Louga et Saint louis correspondent aux zones où la culture d’Hibiscus sabdariffa est une activité ancienne très importante, généralement menée en mode de production extensif et intensif de plus en plus (voir figure). 6 Figure 2 : Aire approximative de la production d’Hibiscus sabdariffa au Sénégal et principales variétés cultivées (Cissé et al. 2009) 

Caractéristiques botaniques

 Le Bissap est une plante à port buissonnant, prostré, ou érigé selon les variétés. C’est une plante herbacée qui peut atteindre 1 à 2 m de haut. Les feuilles sont ovales, alternées, trilobées ou simples sur des tiges fleuries. Réparties le long de la tige, les fleurs ont 7 à 10cm de diamètre, roses à la périphérie, devenant jaunes à l’intérieur pour terminer avec un cœur pourpre bordeaux. Le fruit rond dans lequel il ya quelques graines est entouré par le calice persistant, le fruit est capsule pentaloculaire, ovoïde à plus ou moins conique, entouré par le calice. Il est de couleur brun jaunâtre à brunâtre violacé, strigueuse à soyeuse, à déhiscence loculaire. Il existe deux types botaniques caractérisés par la couleur de leur fibre : une variété rouge (colorant anthocyane) et une variété verte ou blanche. Cette dernière variété est surtout utilisée pour ses feuilles comme épinards acides.

 Culture de l’Hibiscus sabdariffa 

Hibiscus sabdariffa L. est particulièrement robuste et se développe bien dans presque tous les sols. Il aime les climats tropicaux humides.5 à 8kg graines sont nécessaires pour ensemencer environ 1 hectare en fonction de la densité choisie. Les graines ont besoin d’une température minimale de 10° c pour germer mais la température optimale pour le développement de la plante se situe entre 20 et 35° c avec des précipitations mensuelles de 130 à 260 mm pendant les quatre premiers de croissance. Le pH optimum du sol, pour un bon développement est de 5-6 et les meilleurs sols sont sablonneux ou de type terreux. La floraison d’hibiscus est favorisée par des journées courtes. Il lui faut 120 à 180 jours pour étaler ses calices d’un rouge vif. Les calices charnus rouges sont récoltés après que la fleur soit tombée mais avant que la cosse de la graine ne soit séchée et ouvert. Le Bissap est régulièrement cultivé en association ou en bordure des grands champs. Il est rarement produit en culture pure. Dans le cas d’une monoculture, elle se fait sur de petites parcelles. Il est de plus en plus cultivé du fait de ses couts de production presque nuls et du revenu généré dans un délai relativement court surtout lorsqu’il s’agit des feuilles. 

Taxonomie Hibiscus sabdariffa 

est une plante vasculaire appartenant à la famille des Spermaphytes, au sous-embranchement des Angiospermes, à la classe des Dicotylédones, à la sous classe des Dialypétales, à la série des Thalamiflores, à l’ordre des Malvales et à la famille des Malvacées (Guignard, 1980). Cette famille comprend 80 genres et 1500 espèces (Guignard, 1980 ; Sow, 1997).  Variétés Les variétés se distinguent entre elles par le diamètre et la taille des fruits, la coloration des sépales, la teneur des anthocyanes etc. au Sénégal deux types d’Hibiscus sabdariffa sont utilisés : le type vert et le type rouge. Le type vert nommé « Bissap vert » est principalement utilisé comme condiment dans les sauces (feuilles et calices). Le type rouge (calice pourpre foncé et calice rouge clair), (Schippers, 2000) : Ordinaire, Koor, CLT92, Vimto, THAI, Violette, Burkinabé, Yoump etc. est utilisé essentiellement pour la préparation de boissons, concentré, confiture etc. D’autres variétés sans appellation précise sont également rencontrées. 8 Figure 3: Calices séchés de quatre variétés d’Hibiscus sabdariffa L. cultivées au Sénégal (Cissé et al., 2009)

 Composition biochimique 

L’Hibiscus sabdariffa est utilisé dans l’alimentation humaine, en pharmacopée, dans l’industrie agro-alimentaire et textile. Il est exploité pour ses calices, ses feuilles, ses graines, ses fibres et ses racines. 

Les calices

 Figure 4: Calices rouges d’Hibiscus sabdariffa L. (http : www.aromatiques.com) 9 Les calices d’Hibiscus sabdariffa constituent la partie la plus importante de la plante du point de vue économique. Ils contiennent des protéines, des vitamines, des polyphénols, des pectines, du carotène, des fibres, des minéraux, des anthocyanes. La présence de tous ces éléments explique l’utilisation de l’hibiscus dans différents domaines. La première composition des calices d’Hibiscus sabdariffa a été établie en 1968(tableau 1). Cette composition diffère selon le pays de culture de l’Hibiscus sabdariffa. Cette variabilité de la composition est liée à plusieurs facteurs tels que : la pluviométrie, la nature des sols, la température, la variété d’Hibiscus sabdariffa, les conditions de culture, et aussi la technique d’analyse etc. Le tableau 2 donne les valeurs minimales, maximales et moyennes de différents éléments. Excepté les teneurs en eau, en cendres et dans une moindre mesure des lipides, nous notons des écarts importants au niveau des valeurs des teneurs des différents éléments. Les calices d’Hibiscus sabdariffa sont également riches en acides organiques (Tableau 3) et en acides aminés (Tableau 4).

Table des matières

INTRODUCTION
chapitre I : synthese bibliographique
1. Hibiscus sabdariffa
1.1. Présentation de la plante
1.1.1. Origine et répartition géographique
1.1.2. Caractéristiques botaniques
1.1.3. Culture de l’Hibiscus sabdariffa L.
1.1.4. Taxonomie
1.2. Composition biochimique
1.2.1. Les calices
1.2.2. Composition biochimique des feuilles
1.2.3. Composition biochimique des graines
2. Les anthocyanes
2.1. présentation et structure
2.2. les facteurs affectant la stabilité des anthocyanes
2.2.1. Effet du pH
2.2.2. Effet de la température
2.2.3. Effet de la lumière
2.2.4. L’oxygène
2.2.5. Les enzymes
2.3. Extraction des anthocyanes
3. Utilisations
3.1. Utilisations alimentaires
3.2. Utilisations médicales
4. Production et importance économique
4.1. Producteurs
4.2. Marché local
4.3. Marchés d’Importation
5. L’EVAPO-CONCENTRATION SOUS VIDE
5.1. Généralités
5.2. Les principaux facteurs de l’évaporation sous vide
5.2.1. Le degré brix
5.2.2. Le vide de l’appareil
5.2.3. La température et la pression
5.2.4. L’activité de l’eau
5.2.5. La chaleur latente d’évaporation
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
1. MATERIEL VEGETAL ET PREPARATION DES EXTRAITS ET CONCENTRES
2. ANALYSES EFFECTUEES SUR DES CALICES ET CONCENTRES
2.1. Analyses physico-chimiques
2.2. Analyses biochimiques
2.2.1. Le dosage des anthocyanes totaux
2.2.2. Détermination de la densité de couleur et des indices de couleur
3. ETUDE DE STABILITE
3.1. Dispositif expérimental
3.1.1. Cas des calices entiers
3.1.2. Cas des concentrés
4. EXPLOITATION DES RESULTATS
4.1. Modélisation
4.1.1. Le modèle d’Arrhenius
4.1.2. Le modèle d’Eyring
4.1.3. Le modèle de Ball/Bigelow
CHAPITRE III : RESULATS ET DISCUSSION
1. CARACTERISATION DES MATEIRES PREMIERES ET EXTRAITS CONCENTRES
1.1. Caractérisation des calices utilisés pour l’étude de stabilité
1.2. Caractérisation des concentrés
2. ETUDE DE LA STABILITE DES CALICES
2.1. Suivi des paramètres physico-chimiques et biochimiques des calices
2.1.1. Suivi de la teneur en anthocyanes
2.2. Modélisation des cinétiques
3. ETUDE DE LA STABILITE DES EXTRAITS CONCENTRES
3.1. Suivi des paramètres physico-chimiques et biochimiques sur les extraits concentrés
3.1.1. Suivi des anthocyanes
3.1.2. Suivi des indices de couleurs
3.2. Modélisation des cinétiques
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

 

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