Description et systématique de la thonine
Description : C’est une espèce épipélagique et néritique qui fait partie des thonidés mineurs. Avec une taille maximale habituelle de 85 cm pour un poids de 7 kg, d’autres mesures indiquent dans certaines zones comme en Méditerranée une taille maximale pouvant atteindre environ 100 cm de fourche avec un poids d’environ 12 kg et dans l’Atlantique est-tropical, une taille atteignant les 90 cm (Collette & Nauen, 1983 ; Collette, 1986). Selon le rapport (ICCAT,2010), la thonine présente un dos de couleur bleu foncée avec des rayures formant un dessin complexe ne dépassant pas la moitié de la première nageoire dorsale, le ventre et le flancs de couleur blanc argentée et plusieurs taches sombres caractéristiques entre les nageoires pelviennes et pectorales (pas toujours apparentes). Son corps est fusiforme, solide et lisse à l’exception du corselet et de la ligne latérale. Elle a un pédoncule caudal mince, présentant une quille médiane proéminente entre deux quilles plus petites. Les deux nageoires dorsales sont séparées par un court espace. Les grandes épines antérieures de la première nageoire dorsale lui donnant une forme concave prononcée.et la seconde nageoire dorsale beaucoup plus basse que la première et suivie de 8 pinnules. La nageoire anale est suivie de 7 pinnules et la nageoire pectorale est courte et comprend 26 à 27 rayons. Concernant l’anatomie interne, la thonine n’a pas de vessie natatoire. Son foie présente un lobe droit beaucoup plus long que les lobes gauche et central et est dotée d’une artère cutanée. Systématique : Les thons et espèces voisines sont regroupés en une seule famille (Regan, 1909), la famille des Scombridés qui est caractérisée, par le mode d’insertion des rayons, et de la nageoire caudale. Cette famille qui compte 15 genres et 49 espèces est subdivisée en deux sous-familles: les Gasterochistinae (une seule espèce) et les Scombrinae (Collette & Nauen, 1983). Cette dernière sous-famille renferme les thonidés mineurs. Selon Collette & Nauen (1983), la Thonine est classée comme suit:
Embranchement : Chordés; Sous-embranchement : Vertébrés; Super-classe : Gnathostomes; Classe : Ostéichthyens; Sous-classe : Actinoptérygiens; Ordre : Perciformes; Sous-ordre : Scombroïdes; Famille : Scombridés; Genre et espéce: Euthynnus alletteratus (Rafinesque, 1810).
Reproduction
Chez la Thonine, les sexes sont séparés (gonochorisme) et les gonades des mâles comme des femelles sont allongés dans la cavité abdominale. Chez les males les gonades sont en forme de lame et de couleur blanchâtre alors que chez les femelles elles sont de section circulaire et de couleur rose au rouge sombre en passant par le jaune selon l’état de la maturité (Diouf, 1980a). C’est un géniteur multiple présentant un développement asynchrone des ovocytes qui effectue plusieurs pontes par saison de reproduction (Rudomiotkina, 1986). A la maturité sexuelle dont la taille n’est pas la même dans les différentes zone de répartition : 57cm au sud de l’Espagne (Rodriguez-Roda, 1966), 42cm et 40cm respectivement dans le Golfe de Guinée et au large du Sénégal (Chur, 1973), la femelle présente une fécondité partielle individuelle qui varie entre 70 000 et 2 200 000 œufs au Sénégal (Diouf, 1980b). Les œufs et les laves sont pélagiques. Les œufs ont un diamètre de 0,84-0,94 mm et un seul globule huileux (de 0,24-0,34 mm de diamètre) (Richards, 2005).
Ecologie de la thonine
habitat : La thonine est une espèce qui vit dans des bancs structurés par taille avec d’autres espèces de scombridés. Mais, elle a tendance à se disperser durant certaines périodes de l’année et habite le plus souvent dans les eaux littorales présentant des courants rapides. Elle est plus nombreuse dans les eaux où les températures sont comprises entre 24 ºC et 30 ºC (Chur, 1973). Au Sénégal la thonine peuple essentiellement les eaux dont les fonds ne dépassent pas l’isobathe des 200m qui limite le plateau continental. Néanmoins des captures ont été enregistrées au-delà de l’isobare 200m au nord de la presqu’île de cap vert avec 275m et 900m de profondeur, ou aussi dans des fonds au-dessus 60m. Ce qui signifie que, les profondeurs où l’on peut trouver la thonine dépendent de la période de l’année. Pendant la saison froide (janvier à mars), elle est surtout retrouvée à des fonds compris entre 60 et 120m, et en période chaude dans les fonds de 30 à 50m. Quoi qu’il en soit, l’espèce est moins fréquente au-delà de l’isobare 150m (Diouf, 1980a).
Répartition géographique : La thonine est distribuée sur les deux bords de l’océan Atlantique tropical et subtropical, ainsi qu’en Méditerranée, dans la mer des Caraïbes et dans le Golfe du Mexique (Diouf, 1980a; ICCAT, 2014). Dans l’Atlantique Est, la thonine est présente dans les eaux comprises entre Skaggerak (au nord) et Afrique du Sud, ainsi que dans la mer Méditerranée et la mer Noire. Mais elle est rarement observée au nord de la péninsule ibérique. Dans l’Atlantique Ouest, on la retrouve au large de la côte orientale des États-Unis et du Canada à hauteur du Cap Cod. Et au sud, cette espèce a été signalée à hauteur du Brésil (ICCAT, 2014).
Elle présente son abondance maximum dans la zone intertropicale où les différentes observations, cependant, montrent que cette espèce s’éloigne peu du plateau continental. Au Sénégal la thonine est pêchée presque sur toute la côte: de Saint Louis au nord jusqu’au Cap Roxo sud (Diouf, 1980a).
Les Pêcheries de la thonine
Historique des pêcheries
Les pêcheries de thonidés mineurs jouent un rôle social et économique important dans la plupart des pays côtiers concernés et dans de nombreuses communautés locales, notamment en Méditerranée, dans la région des Caraïbes et en Afrique occidentale.
La thonine est principalement exploitée par des pêcheries côtières et souvent par la pêche artisanale et avec des engins spécifiques telles que les madragues, les sennes de plage, les filets maillants, les lignes à la traîne et à la canne (Diouf, 1980a). Cependant, l’intensité de l’effort de pêche sur cette espèce varie selon le type d’engin de pêche utilisé et selon la pêcherie. En effet, avec ces engins spécifiques le choix des espèces dépend de la recherche de valeur commerciale, et la Thonine fait figure d’espèce secondaire. Les captures de thonine dans les pêcheries artisanales sont généralement réalisées à l’aide de lignes de traîne ou à la main et de sennes tournantes (Diouf, 1980a). Au Sénégal, la Thonine est accessoirement prise par les pêcheries industrielles en dehors des zones destinées à la pêche artisanale. Et ces captures sont effectuées par les thoniers senneurs mais aussi par les équipages des chalutiers en fin de marée qui utilisent à cet effet la ligne à main classique ou les1ignes de traîne (Diouf, 1980b). Les pêcheries artisanales de cette espèce se font surtout à partir des pirogues artisanales (embarcations motorisées ou non) dont leur longueur varie entre 6 et 20 m. La plupart de ces thons sont capturés par les pirogues agissant entre Saint-Louis et Mbour et dans divers points de débarquement (Ngom, 2016).
Captures et gestion des stocks de petits thonidés
D’après (ICCAT ,2010) de 1980 à 2004 les estimations des débarquements moyens observés s’élèvent à 15 808 t. Au Sénégal, en Mauritanie et au Cap Vert les mêmes techniques de pêche thonières sont pratiquent le long des côtes. Ce sont les lignes appâtées, lignes de trame, les sennes tournantes, les sennes de plage et les filets maillants qui sont les plus utilisées pour la capture des petits thonidés (Diouf, 1980b). L’activité de la pêche des petits thonidés par la pêche artisanale est très anciennes sur les côtes Est de l’Atlantique. Au Sénégal, l’exploitation des thonidés mineurs est très active et importante autour du Cap vert (Diouf,1985). La thonine est l’espèce dominante dans les captures de thonidés mineurs de la pêche artisanale. Par ailleurs, la pêche industrielle qui cible les thons majeurs capture accessoirement les thonidés mineurs appelé « Faux poisson » dont l’auxide en fait partie.
Table des matières
Introduction
Chapitre I : synthèse bibliographique
I.1. Conditions physiques et hydroclimatiques du milieu
I.1.1. conditions physiques
I.1.2. conditions hydroclimatiques
I.2. Biologie de la thonine
I.2.1 Description et systématique de la thonine
I.2.1.1. Description
I.2.1.2. Systématique
I.2.2. Reproduction
I.2.3. Alimentation
I.2.4. Croissance
I.3. Ecologie de la thonine
I.3.1. habitat
I.3.2. Répartition géographique
I.3.3. Migration
I.4. Les Pêcheries de la thonine
I.4.1. Historique des pêcheries
I.4.2. Captures et gestion des stocks de petits thonidés
I.4.3. Commercialisation
Chapitre II : Matériels et méthodes
II.1. Echantillonnage
II.2. Relations morphométriques
II.2.1.Relation longueur-poids
II.2.2. Coefficient de condition
II.3. Reproduction
II.3.1. Sex-ratio
II.3.2. Stades de maturité sexuelle
II.3.3. Etude histologique des gonades
II.3.4. Rapport gonadosomatique (RGS) et la période de reproduction
II.3.5. Taille de première maturité sexuelle (L50)
II.4.Analyses statistiques
Chapitre III : Résultats et discussions
III.1. résultats
III.1.1 Relations morphométriques
III.1.1.1Relation taille-poids
III.1.1.2.Coefficient de condition (kc)
III.1.2.Reproduction
III.1.2.1.Sex-ratio
III.1.2.3.Etude histologique des gonades
III.1.2.4.Rapport gonadosomatique et la période de reproduction
III.1.2.5.Taille de première maturité sexuelle
III.2. Discussion
Conclusion et recommandation
Perspectives
Référence
Annexes