ETUDE DE LA PREVALENCE ET DES DETERMINANTS DE LA
MALNUTRITION CHEZ LES ENFANTS DE 6 A 59 MOIS
.Définition de la malnutrition
La malnutrition est un état pathologique général ou spécifique résultant de l’absence, de l’insuffisance ou de l’excès dans l’alimentation d’un ou de plusieurs nutriments essentiels se manifestant par divers phénomènes cliniques ou décelés au moyen d’épreuves physiologiques et d’examens de laboratoire [16]. C’est la conséquence soit d’une Alimentation mal équilibrée ou inadaptée aux conditions de vie d’un individu, d’une population (sous-alimentation, suralimentation, carence) soit des apports inadéquats d’énergie (kcal), de macronutriments (protéines, glucides et lipides) ou de micronutriments (vitamines, sels minéraux, oligo-éléments). L’état nutritionnel résulte de l’interaction complexe entre ce que l’on mange, notre état de santé général et l’environnement dans lequel on vit. [17]. La malnutrition par carence, résultante première de régimes alimentaires inappropriés et/ou de problèmes de santé, conduit successivement à des retards de croissance intrautérins et à une proportion élevée d’enfants de faible poids de naissance; à des insuffisances de croissance pondérale et staturale et à un excès de mortalité chez les jeunes enfants; à des retards de développement chez les grands enfants et les adolescents (capacités physiques et mentales, maturation sexuelle); à de la maigreur chez les adultes. Le rendement physique et l’attention des travailleurs, les activités familiales des femmes et les activités sociales de tous peuvent être en partie compromis .
La malnutrition aiguë
La malnutrition aiguë, ou émaciation, se manifeste sous l’effet d’une perte de poids rapide et récente ou de l’absence de prise de poids. Chez les enfants, deux indices nutritionnels sont utilisés pour l’évaluer : le rapport poids/taille ou le périmètre brachial, autrement dit la circonférence du bras à mi-hauteur. Deux signes cliniques, une émaciation visible et un œdème nutritionnel, permettent également d’évaluer la malnutrition aiguë
La malnutrition chronique
La malnutrition chronique, également appelée retard de croissance, résulte souvent d’une nutrition inadaptée ou d’infections à répétition, ou de la combinaison des deux. Elle survient généralement au cours de la période décisive des 1 000 premiers jours qui séparent la conception du deuxième anniversaire de l’enfant. Pour la mesurer, on utilise comme indice nutritionnel l’indice taille/âge, l’enfant qui en est atteint étant trop petit pour son âge. Contrairement à l’émaciation, le retard de croissance s’installe de manière lente et progressive et n’est pas toujours immédiatement perceptible. En règle générale, il n’est pas possible d’enrayer les effets de la malnutrition chronique, mais seulement de la prévenir.
L’insuffisance pondérale
La forme globale de la malnutrition (chronique ou aiguë) caractérisée par une insuffisance pondérale se mesure par le l’indice poids /âge. C’est un indicateur composite
Les signes cliniques
Les principaux signes cliniques sont : la perte de la masse grasse, la présence des plis cutanés (tricipital et thoracique),la perte de la masse musculaire (quadriceps, deltoïde) , l’aspect des téguments (peau fine, flasque, décolorée), la présence des œdèmes, l’aspect des phanères (cheveux fins, secs, cassants, soyeux, roux ) et les troubles psychomoteurs(tristesse, irritabilité, apathie, léthargie).
La mesure de la malnutrition
En 2006, l’OMS a publié des normes de croissance pour le poids et la taille destinées à remplacer la référence NCHS de 1977. Ces nouvelles normes sont basées sur l’observation d’enfants allaités et correctement nourris, d’origines ethniques différentes, élevés dans des conditions optimales et mesurés de manière standard. La même cohorte a été utilisée pour produire les normes du périmètre brachial (PB) en fonction de la taille. Les nouvelles normes OMS confirment des observations 20 antérieures selon lesquelles l’effet des différences ethniques sur la croissance des enfants est faible comparé à l’effet de l’environnement. Les études ont montré qu’il pouvait exister des différences entre les groupes ethniques tout comme il existe des différences d’ordre génétique entre les individus, mais ces différences ne sont pas suffisantes pour remettre en cause la généralisation des normes de croissance OMS dans toutes les populations. Ces nouvelles normes ont été adoptées par des organismes internationaux comme le comité permanent des nations unies pour la nutrition, l’union internationale des Sciences de la nutrition, l’association Internationale de pédiatrie et par plus de 93 pays. Le diagnostic de la malnutrition aigüe sèvre (MAS) (émaciation grave, kwashiorkor, kwashiorkor marasmique) : en 1999, l’OMS a défini la MAS par un indice poids-taille inférieur à -3 Z score calculé avec les références NCHS). Lors d’une réunion tenue en 2005, il a été recommandé d’ajouter un PB inférieur à 110 mm comme critère diagnostique indépendant de définition de la MAS. Depuis la réunion de 2005, les normes de croissance de l’OMS ont été publiées, et il a été nécessaire de revoir les critères diagnostiques de la MAS, notamment celui du PB. Le même seuil pour définir la MAS avec l’indice poids-taille a été gardé et le seuil du PB a été ramené à 115 mm .
Introduction |