Etude de la population de JAXAAY

Provenance des populations

Pour les besoins de notre étude, nous avons réalisé une enquête démographique afin d’avoirplus de précision sur l’origine des populations. Nos investigations sur le terrain nous ont montré que les recasés sont tous des sénégalais et viennent de la banlieue dakaroise notamment de ( Nimzat, ,Bagdaad Wakhinane,MedinaGounasse,Ndietty MBAR etc.) soit un taux de pourcentage de 100%. Ces populations issues de l’exode rural sont venues s’installer dans la banlieue dakaroise pour chercher un emploi.

DATE D ARRIVEE DES CHEFS DE MENAGES DANS LA ZONE DE RECASEMENT

Les résultats sur ce diagramme montrent que ces populations déplacées dans cette zone de recasement ne sont pas arrivées au même moment pour plusieurs raisons. Selon certains habitants enquêtés, ils étaient très difficiles pour eux de quitter le milieu dans lequel ils sont nés et ont grandi. Et pour la plupart d’entre eux c’est là-bas où ils travaillent et en plus s’installer dans une zone inconnue à leurs yeux est un autre problème .Toutes ces réponses venues de ces habitants et la lenteur des travaux de construction, expliquent dans une large mesure la venue de ces populations par vagues successives en fonction de ces mois et de ces années. Par exemple en 2007 sur les 309 familles relogés ,227 ont rejoint très rapidement leur domicile entre janvier et février, en 2008 602 ménages sont arrivés dés le mois de mars et avril, en 2009, 298 ménages entre avril -mai, en 2010 ,187 sont arrivés en janvier et en 2011, 311 familles ont rejoint leurs domiciles entre janvier et juillet.
En effet les enquêtes menées nous ont montrés que le recasement à JAXAAY est important vers les années 2007, 2008,2009, 2010 jusqu’en 2011. En effet sur les populations déplacées actuellement à Jaxaay ,78% ont été recasés soit une population estimée à 22.000 habitants.
Mais c’est avec l’avancement des travaux à Jaxaay que viendront successivement les autres sin.istrés. Ils étaient pour la plupart logés dans des camps de sinistrés avant d’être déplacés à Jaxaay
Au fur et mesure que les travaux sur le site de recasement prennent de l’ampleur, des dizaines de sinistrés commencent à bénéficier de plus en plus leurs logements. Ce décalage entre les dates de relogement est dù aux différentes phases du projet et à la lenteur des entrepreneurs.

COMPOSITION ETHNIQUE ET RELIGIEUSE DES CHEFS DE MENAGES

La répartition des chefs de ménage montre une supériorité des halpoulaars et des wolofs avec un cumul de 76% de la population totale, les sérères 13%.Il existe aussi des ethnies minoritaires regroupées dans la rubrique « autres » qui représentent 11%.Ce pourcentage concerne les Diolas, Les Mandingues. Nous remarquons qu’il y’a un mélange ethnique dans cette zone de recasement.
Ainsi, ces différentes ethnies vivent en parfaite harmonie. Leurs bonnes relations s’expliquent par le fait qu’ils habitaient ensemble auparavant dans les mêmes quartiers avant d’être déplacés ensemble à Jaxaay. C’est ce qui a facilité dans une grande partie la cohabitation de ces populations déplacées dans cette zone.
A jaxaay, les religions musulmane et chrétienne sont les principales religions dominantes.
Le nombre de musulmans tourne autour de 85% et ce de chrétiens 12%. La taille de la population halpulaar et wolofs explique ce taux élevé des musulmans. Comme partout au Sénégal, ces différentes religions cohabitent en parfaite harmonie, dans le respect et dans la solidarité.
Selon certains musulmans enquêtés dans cette zone de recasement, ils affirment que les relations entretenues avec les chrétiens sont de très bonnes relations. Mais la seule chose qu’ils déplorent dans cette zone est la prolifération des « clando » qui vend des boissons alcoolisés. En effet la majeure partie de ces bars appartiennent aux chrétiens de cette zone , c’est cette situation qui contribue de plus en plus à la déperdition des habitants de cette zone et surtout les jeunes.
D’après les enquêtes menées auprès des sages du quartier et des responsables de la mosquée, ils affirment que la seule chose à laquelle, ils souhaitent est de continuer à entretenir ces très bonnes relations qui les lient avec leurs frères chrétiens. Cependant ces derniers devraient aussi tenir compte des conséquences que peuvent engendrer l’existence de ces bars dans cette zone et surtout sur l’éducation de leurs enfants.

SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

LE NIVEAU D’ETUDE DES CHEFS DE MENAGES

En effet ce diagramme nous montre que 75% des chefs de ménages sont des analphabètes, 14% ont été au moins à l’école primaire, 9% ont pu atteindre le secondaire et les 5% des chefs de ménages ont obtenus leur baccalauréat et ont fait dans des études supérieures. Ce niveau d’étude reflète le type d’activité qu’exercent les populations de la zone. Dans nos investigations nous n’avons pas enquêtés sur des ménages ayant été alphabétisés mais sur les populations non instruites qui ont au moins fait l’école coranique.
En effet l’activité dominante dans cette zone est le commerce car 16,9% des chefs de ménages sont dans cette branche contre 24%pour la rubrique « autres »,10% de fonctionnaires d’Etat, 18,2% pour l’artisanat et 6,5% pour ce qui est de la maçonnerie. Ainsi, les chômeurs viennent avec 23% de la population totale recensée. Ce taux s’explique par le fait que ces responsables de famille sont soit des retraités, soit des personnes invalides ou tout simplement des chômeurs. Ces derniers se nourrissent, pour certains des revenus venant de leurs locataires et d’autres des aides venant de leurs proches.
Donc les activités économiques les plus dominantes dans cette zone de recasement sont le commerce, qui est le deuxième secteur les plus significatifs aprés la maçonnerie et la menuiserie. Ces activités trouvent leur importance dans la possibilité qu’elles offrent aux populations d’avoir de quoi nourrir leurs familles.
L’artisanat représente 14, 3% c’est le plus important des activités. Il regroupe des activités telles que la menuiserie, la couture et la cordonnerie. Ces activités sont les plus présentes dans le secteur. La maçonnerie occupe 6,5% et les autres activités sont les gérants de cybers, restaurateurs, responsables de salon de coiffure etc. Parmi les fonctionnaires de l’Etat, les enseignants représentent 4,2% de l’effectif total. Ici ce sont les ménages qui sont les plus stables. Le reste dont 46% des chefs de ménages n’ont pas d’activités génératrices de revenus, ils vivent des aides venant certains parents.
Ainsi plusieurs changement sont notés dans la vie de ces populations déplacées .Car du point de vue économique ,21% de la population inactive ont augmenté après le recasement soit 46%. Cette situation s’explique entre autre par l’absence des équipements marchands dans la zone de recasement, d’activités rémunératrices de revenus. Cette situation a eu par conséquent, des incidences sur le revenu des recasés à Jaxaay.
De ce fait le déplacement dans cette zone a véritablement ralenti les activités économiques d’une grande partie des habitants. En effet c’est une zone marquée surtout par une absence quasi totale d’activités économiques en dehors de celles qui sont pratiquées dans cette zone.
C’est la raison pour la quelle la plupart des jeunes pour avoir de quoi subvenir à ses besoins alimentaires font souvent des travaux de manœuvres dans les chantiers de constructions de bâtiments qui ne cessent de se multiplier dans cette zone. En effet le développement de ces derniers s’explique surtout par la naissance de nouvelles cités dans ces environnants de Jaxaay. Ces populations étant très déminues et déplacées dans cette zone presque désertique en terme d’activités économiques ne pouvaient avoir comme solution pour subvenir à leurs besoins les plus primaires que de faire recours aux travaux de manœuvre.
Par contre d’autres préfèrent se rendre à Dakar ou dans la banlieue pour continuer à mener leurs activités économiques, même si nous savons cependant que ces derniers font parfois des kilomètres pour se rendre à leur lieu de travail.
Parmi cette partie des habitants qui quittent Jaxaay pour travailler à Dakar ou dans la banlieue, nous avons remarqué une portion assez importante de chefs de ménages femmes qui sont souvent des vendeuses de poissons ou de légumes. Ces courageuses femmes se lèvent chaque jour vers les 5h du matin pour se rendre dans leur lieu de travail. Ce sont souvent des veuves ou des femmes avec des maris retraités, ou n’ayant plus la force physique de pratiquer certaines activités économiques. Devant cette situation, ces dernières se sont fixées alors comme mission de répondre aux besoins et aux charges familiales. C’est pourquoi sans même se soucier de leur sécurité, ces femmes se lèvent à ces heures de risques vers les 5h du matin et mènent quotidiennement leurs activités économiques.

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NIVEAU DE REVENUS DES CHEFS DE MENAGES

D’âpres les enquêtes menées ,35% des chefs de familles déclarent avoir un revenu inferieur à 50000frs CFA. Ce taux justifie le niveau de pauvreté des habitants de cette zone de recasement. En effet les revenus qu’ils gagnent ne leur permettent pas de couvrir les besoins alimentaires, encore moins leurs habitations qui ont besoin d’être modifiées. Face à cette situation certains chefs de ménages ont recours uniquement aux revenus de transfert venus des parents proches. Il faudra dire que la condition de vie de ces familles dans cette zone demeure précaire même si elles possèdent un logement décent. Certains chefs de ménages disent qu’il est très difficile de trouver du travail dans leur nouvelle zone d’habitation contrairement à leur zone d’origine où ils pouvaient trouver des moyens à satisfaire souvent leurs besoins quotidiens. Ces chefs de familles rencontrent d’énormes difficultés pour s’occuper de leur famille, prendre en charge les dépenses journalières, celles relatives à la santé des enfants et de leur scolarité.

LES ACTIVITES OU ORGANISATIONS SOCIO CULTURELLES

Dans cette zone de recasement, les activités socioculturelles reposent sur la formation des ASC, des GPF, des GIE, et d’autres associations. Mais nous déplorons le fait que ces structures souffrent de l’absence d’équipements pour les abriter, en ce sens qu’elles participent aussi au développement local de cette zone de recasement. Nous pouvons noter aussi l’existence des organisations religieuses telles que les « Dahiras ».
Les organisations socioculturelles dans cette zone se manifestent par les tournois de foot, les « sabars », les « soirées » qui sont souvent l’œuvre de l’ASC de la place. Ces manifestations sont organisés dans le but de renforcer les relations entre les différents habitants de Jaxaay en général et en particulier d’avoir la possibilité d’augmenter la caisse de l’ASC.
Ces jeunes du quartier à travers l’ASC, procèdent aussi à des séances de nettoyage de leur quartier afin de rendre leur milieu de vie propre. Car selon MR Sene président de l’ASC, il est un devoir pour les jeunes de s’occuper de la propriété de notre quartier. Des dons de sang sont parfois organisés une à deux fois dans l’année.
En ce qui concerne les organisations féminines quartier regroupées en GPF et GIE, elles sont souvent confrontées à des problèmes de finances. Ce qui constitue selon Madame Fall responsable d’un des groupements, un véritable handicap dans la réalisation de leurs nombreux projets.
Les activités religieuses sont surtout dominées par les « dahiras» de toutes confréries, « Mouride, Tidianes ou Layennes ». Ces « dahiras » qui se tiennent tous les jeudis. Selon un des responsables de ces dahiras, ils leur arrivent parfois de venir en aide à certaines personnes en difficultés grâce aux cotisations versées par les membres. Il précise que cette aide est accordée à tout le monde même si on n’est pas membre du dahiras. Car selon eux comme tous bons musulmans, c’est un devoir de venir en aide à leurs prochains.
En définitive nous constatons que les activités socioculturelles à Jaxaay sont un peu reluisantes car il existe une seule ASC et les organisations féminines sont souvent confrontées à des problèmes de finances.

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