Etude de la minéralisation aurifère du prospect de NIAMIA

Géochimie sol

L’opération de géochimie sol se fait en plusieurs étapes dont:
-la localisation de l’anomalie principale;
-le tracé des profils d’échantillonnage à l’aide de logiciels avec un maillage régulier;
-le prélèvement de 3 kg de sol au niveau de chaque noeud de la maille est effectué à une profondeur de 40 à 50cm en moyenne (horizon B);
-l’échantillon est tamisé avec un tamis à 180 µm d’ouverture puis une ponction de 350 g est considérée comme représentative.
Ces échantillons sont ensuite analysés pour déterminer les teneurs en or.

Géochimie termitière

Il s’agit du même principe que la géochimie sol mais à la place du sol, cette fois ci le prélèvement se fait sur des termitières.
Une termitière est une structure biogénique qui constitue la partie aérienne du nid de nombreuses espèces de termites. En effet ces derniers vont en profondeur pour chercher de l’eau. En remontant à la surface du sol, ils ramènent de la terre qui est mélangée avec leur salive pour confectionner leur nid. Ces matériaux remontés peuvent renfermer des indices d’or, d’où l’utilité de la géochimie termitière. Cependant ce n’est pas toute sorte de termitière qui doit être échantillonné. Parmi les termitières on distingue trois (3) types :
-termitières effondrées ;
-termitières moyennes ou intermédiaires ;
-termitières longues ou cathédrales.
Quant à la méthode d’échantillonnage on doit d’abord repérer dans la grille établie les termitières puis échantillonner la termitière et enfin prendre ses cordonnées.
Il faut noter que les termitières intermédiaires et cathédrales sont les plus recherchées par excellence et que par mesure de sécurité il ne faut jamais échantillonner avec des bracelets pour éviter la contamination.

Campagne de tranchées

Les tranchées sont réalisées par des excavateurs qui creusent jusqu’à 3 à 5 m de profondeur.
Elles sont souvent orientées perpendiculairement à la direction de l’allongement de l’anomalie.
Et quand la minéralisation est marquée par des éboulis de minerais sur une pente, la tranchée sera implantée perpendiculairement à l’alignement des éboulis situés le plus haut de la pente, elle débutera quelques mètres en aval des éboulis supérieurs et se poursuivra en amont sur des distances variables. On les arrêtera dès que l’une des conditions suivantes aura été accomplie : Sommet de pente atteint ou passage de la tranchée dans des terrains différents des éboulis minéralisés et surtout minéralisation en place découverte.

Echantillonnage

Technique de rainurage

Elle consiste à :
-Mesurer une hauteur de 1m en partant du fond tout au long de la tranchée
-Placer des piquets équidistants de 1m suivant la longueur de la tranchée. Les échantillons sont ainsi prélever en creusant (5 à 6cm de profondeur) tout au long de ces rainures à intervalle de 1 à 5m. Quant à la récupération des échantillons, elle se fait sur une bâche bien nettoyée par une brosse pour éviter toute contamination. Ainsi on passe à la pesée (maximum 3kg) ; puis les mettre dans des sachets en plastique ou en tissu avec un ticket (précisant le numéro de l’échantillon, sa longueur sur la tranchée ; le nom et la localisation de la tranchée). Cependant il ne faut jamais récupérer les échantillons à sol nu.

Echantillonnage des injections minéralisées (GRAB SAMPLING)

Généralement les injections minéralisées sont constituées par des veines de quartz.

Sondages RAB (Rotary Air Blast)

Dénommé aussi sondage à air comprimé, il s’agit d’une technique de sondage destructif qui utilise l’air comprimé à la place de la boue pour faire sortir les cuttings. D’autres l’appellent aussi géochimie en profondeur et l’appliquent lors des phases primaires couplées à la géochimie (sol et termitière). Il faut noter que la grille peut avoir des lignes espacées de 50 à 100m en moyenne et l’espace entre les points de sondage généralement de 20 à 30m et la profondeur de sondage dépend aussi de celle de la saprolite (parfois 1 ; 2 ; 3 ; 4m de profondeur).
Quant à l’échantillonnage, à chaque mètre de profondeur un échantillon de 150 grammes est prélevé sur les cuttings. Ces échantillons sont ensuite mis dans des sachets conventionnels avec des tickets puis envoyés à l’analyse.
Parfois la méthode de couplage (composite) est aussi adoptée en mixant les métrages 2 à 2.

Sondage RC ou sondage à circulation inverse

Il diffère du RAB par la circulation du fluide (boue, eau ou air) dans l’espace entre la formation géologique et le train de tiges; avec une remontée des cuttings par l’intérieur du train de tiges.
Le sondage RC ou sondage à circulation inverse donne des informations géologiques plus précises avec la diminution des phénomènes de contamination et la taille des cuttings récupérées pour les logs géologiques.
L’échantillonnage et le log géologique ne diffère quasiment pas de celui du RAB sauf que :
– Y’a jamais de couplage (composite), et pour chaque mètre de forage les échantillons sont récupérés (à partir d’un cyclone) jusqu’à la fin du trou
– Les cuttings sont lavés, mis dans des boites et étalés pour servir de témoins durant la progression du trou.

Sondage Diamond (Diamond Drilling) ou Sondage Carotté

Ce sont des machines capables de prélever du sol des cylindres de roches appelés « carottes » qui seront ensuite minutieusement examinées par le géologue ou le prospecteur. Les machines les plus couramment utilisées sont des sondeuses à couronne diamantée (Diamond Drilling), outils qui, par rotation et pression, découpent la carotte.

RESULTATS DE LA PROSPECTION

Géochimie sol et termitière

Les résultats de géochimie sol et termitières ont été couplés ce qui a permis d’élaborer cette carte (Figure 31) de géochimie globale du secteur d’étude. Le secteur est caractérisé par un trend d’anomalie géochimique orienté globalement NW-SE à NNW-SSE (Figure 31). Ces données combinées à la distribution des dykes de microgranites dans le secteur montrent que le trend global de l’anomalie se corrèle bien avec l’orientation préférentielle de ces QFP (NNW-SSE). Ceci qui nous pousse à penser que les dykes de microgranite pourraient être directement impliqués dans le processus de minéralisation.
La Figure 32 est une carte de corrélation régolite-géochimie où la carte géochimique est superposée à la carte régolitique.
Cette corrélation nous montre globalement que dans la partie sud du secteur, la principale anomalie se situe dans une zone dépositionnelle avec cependant quelques parties en zones latéritiques. Ceci ne nous permet pas de nous prononcer sur le caractère de l’anomalie mais peut être corrélé à des zones dépositionnelles, ce qui laisse subsister une incertitude quant à leur caractère in situ ou transporté. L’analyse des résultats des sondages carottés et des RC permettront d’avoir un aperçu plus clair de la réalité géologique et de la nature des anomalies géochimiques.
Cette carte montre que le trend des anomalies géochimiques semble suivre la direction NWSE à NNW SSE. Malheureusement, aucune information n’a été obtenue de ces structures qui pourraient correspondre à une zone de contact entre les schistes gréseux et les grauwackes dans lesquels s’injectent les dykes de microgranites. Ceci dit donc aucune corrélation rigoureuse ne peut être en tirée.

Tranchées

Les résultats obtenus concernent deux tranchées qui ont été effectuées dans notre zone d’étude (Figure 34) respectivement TR X et TR Y. Ces résultats seront donnés par passes dans lesquelles nous avons eu les minéralisations les plus significatives (Tableau 2).

Sondages RC

Les résultats des RC de même que les DD ne nous ont pas été autorisé de dévoiler par la société Sored Mines pour des raisons confidentielles. Toutefois, les résultats obtenus pour la majorité des RC minéralisés confirment le contrôle de la minéralisation par les microgranites. Les sections effectuées sur les lignes minéralisées confirment cette assertion (Figure 35a et 35b).

Sondages DD

Par mesure de prudence pour la société Sored Mines S.A, les résultats ne pourront pas être révélés mais néanmoins nous avons pu obtenir quelques informations que nous pouvons divulguer sans préjudice. Trois (3) trous de sondages carottés DD1, DD2 et DD3 ont été réalisés dans le secteur de Niamia avec un même azimut 063 et des pendages différents mais seul le DD1 s’est minéralisé. Ainsi, pour mieux comprendre le contrôle de la minéralisation une étude minutieuse a été faite sur ce trou. Néanmoins, une section de ces 3 trous a été effectuée.
Dans ce trou minéralisé d’azimut 063 et de pendage -50, on retrouve les teneurs les plus élevées en or au niveau de la partie fraiche constituée entièrement de microgranites appelés QFP sur le terrain. Les teneurs les plus élevées en or sont localisées dans les veines de quartz-carbonate (Figure 36).

Corrélation entre lithologie-structurale et minéralisation

A l’issue de tous ces travaux menés et des résultats obtenus, une corrélation entre la lithologie, la structurale du secteur et la minéralisation a été faite afin d’avoir une idée sur le contrôle lithostructural de la minéralisation et d’essayer de proposer un modèle tectonique. Ainsi, Il en découle que sur le plan lithologique, la minéralisation est portée par les microgranites communément appelés QFP dans le secteur. Ces derniers s’injectent dans les ouvertures créées par les structures NW-SE à NNW-SSE qui pourraient correspondre à une zone de contact entre les grauwackes et les schistes gréseux ou à une zone d’extension du fait du mouvement de la MTZ qui est proche du secteur. Ces microgranites tendent parfois à prendre d’autres directions qui seraient probablement liées à la réactivation de ces structures.
Cependant, sur le plan structural, un manque de données significatives a été noté et cela s’est répercuté directement sur l’interprétation lithostructurale engendrant ainsi une incapacité d’avancer des arguments sur le contrôle tectonique de la minéralisation. Vu donc cette insuffisance de données structurales nous permettant d’avancer des arguments solides, il ne nous était pas possible d’établir un modèle tectonique de minéralisation.

Conclusion partielle

Les résultats de géochimie sol ont permis de tracer une anomalie d’orientation globale NW-SE.
Les sondages carottés ont recoupé la minéralisation aurifère. Les corrélations entre lithologie, structures et minéralisations ont permis de retrouver les teneurs économiques dans les microgranites. Ces faciès sont souvent recoupés par des veinules de quartz-carbonate. L’étude microscopique a permis d’étudier les associations hydrothermales et d’en dégager trois qui accompagnent la minéralisation. Il s’agit des paragenèses : quartz-carbonate-séricite- chloritepyrite ; quartz-carbonate-séricite- pyrite ; et quartz- carbonate-chlorite- pyrite. Le modèle de minéralisation n’a pas pu être établi du fait de la disposition insuffisante de données structurales.
En résumé donc, au terme de cette étude de la minéralisation aurifère du prospect de Niamia, il a été possible d’identifier la nature lithologique du corps minéralisé ainsi que l’orientation des trends de minéralisation (NW-SE) et le type de minéralisation (microgranite à veines de quartzcarbonate minéralisées).

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