ÉTUDE DE LA FILIÈRE HARICOT SEC
Le chapitre I comprend trois sections. La première essaie de dégager les caractéristiques de la filière. La deuxième expose les techniques culturales pratiquées. Quant à la troisième, elle est axée sur la production.
SECTION I : CARACTÉRISTIQUES DE LA FILIÈRE Historique et origine
Le haricot est une plante originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Le mot « haricot » désigne à la fois le fruit, la graine et la plante elle-même. Il y a environ 7 000 ans, le haricot était cultivé par les tribus indiennes, au Pérou. Graduellement, la plante s’est répandue à travers l’Amérique, au fil des migrations des Indiens, de sorte que par la suite, les explorateurs espagnols du XVIème siècle retrouvèrent cette plante dans toute l’Amérique latine, et les colons anglais la retrouvèrent sur la côte américaine, au XVIIème siècle. Les haricots se sont répandus en Afrique, en Asie et en Europe, au début du XVIIème siècle, grâce aux explorateurs espagnols et portugais. En Europe, cette plante fut d’abord cultivée pour ces grains ; le haricot frais ne fut consommé qu’à partir de la fin du XIXème siècle, en Italie. Actuellement, il existe plus de 100 variétés, dont les caractéristiques changent suivant la forme, la couleur, la saveur et la valeur nutritive. Les gousses de la plupart des variétés peuvent être consommées fraîches, avant leur maturité, comme les haricots beurre verts ou jaunes. A maturité, les gousses ne sont plus comestibles ; on les écorce et les graines peuvent être utilisées fraîches ou séchées, et toujours cuites. Le haricot frais provient généralement d’espèces naines, cultivées dans toutes les régions du monde, notamment en Chine, en Turquie, en Espagne, en Italie, en France, en Égypte, aux États-Unis, en Roumanie et au japon. Aujourd’hui, les grands producteurs de haricots secs sont l’Inde, le Brésil, la Chine, les États-Unis, le Mexique et l’Indonésie. L’histoire de l’introduction du haricot à Madagascar est encore inconnue. Seul le discours du Roi Andrianampoinimerina, vers1787, mentionne la pratique de sa culture à cette époque1 . La culture commence à présent à se développer dans toutes les régions de l’île.
Racines
Dans la première phase de son développement, le système racinaire initial du haricot se forme à partir de la radicule de l’embryon, qui devient la racine primaire. Les racines secondaires prennent naissance sur la racine primaire. Ensuite, les racines secondaires et quaternaires apparaissent. Sur les parties jeunes des racines, juste après les zones d’élongation, existent des poils absorbants qui assurent l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs. En général, le système racinaire du haricot est superficiel, puisque la plus grande partie du volume racinaire ne dépasse pas 25 cm de profondeur. Ces nodules ont une forme polyédrique et un diamètre de 1à 5 mm. Tiges : La tige constitue l’axe central de la plante. Elle est formée par une succession de nœuds et d’entre nœuds. La tige est herbacée et son diamètre est, en général, supérieur à celui des rameaux. La tige commence à l’insertion des racines. Elle peut être droite, semirampante, ou rampante selon la variété. La hauteur de la tige varie entre 30 et 50 cm, selon les variétés. Feuille : Les feuilles s’insèrent au niveau des nœuds de la tige et des rameaux Le haricot possède deux types de feuilles : les feuilles simples : ce sont des feuilles primaires qui apparaissent juste après les cotylédons, et au deuxième nœud de la tige. Elles sont opposées, simples et unifoliées. Les feuilles composées : ce sont les feuilles trifoliées typiques du haricot. La foliole centrale est symétrique, tandis que les deux autres sont asymétriques Inflorescences : Ce sont des grappes de 5 à 15 fleurs portées par un pédoncule de 5 à 8 cm de long, qui prend naissance à l’aisselle des feuilles. Ces fleurs s’insèrent par 1,2 ou 3 à la fois, par pédicelles de 10 à 15 mm de long, sur le pédoncule floral. On trouve une moyenne de 10 à 15 grappes de fleurs par pied. Fleurs : Elles sont du type papilionacé, et comprennent : 5 sépales, 2 pétales, 9 étamines soudées par leur base, et une étamine libre, un ovaire, une loge renfermant 4 à 8 ovules, surmontée par un style portant un stigmate. Mais chez le haricot, il y a quelques particularités : le calice a sur la lèvre supérieure 2 dents courtes très rapprochées ; l’étendard à environ 2 fois la longueur des ailes ; la carène est tordue ; les deux pétales forment la carène et entourent les étamines et le pistil, qui facilite la fécondation croisée. Chaque fleur a 2 cm de long environ et de couleur très variée, blanche, rose, rouge, violette, jaunâtre ou même bicolore. Fruits : Ce sont des gousses allongées, généralement droites, plus ou moins longues et terminées par une pointe. Leur largeur varie de 8 à 25 mm. Elles renferment en moyenne 4 à 8 graines. Dans les parois de la gousse, appelée » cosse « , les faisceaux libéro-ligneux sont plus ou moins développés. S’ils sont très développés, on les appelle les « fils ». Les jeunes gousses sont vertes mais, leur couleur va se modifier au cours de la maturation. Graine : Elles sont soit sphériques, soit cylindriques, selon les variétés, et sont très diversement colorées : en blanc, vert, rouge, violet, noir, brun … ou même bicolores ou tachetées. Elles sont plus ou moins grosses selon les variétés, 1400 graines pour 1Kg de » lingot « . La photo N°1 ci-après les montre.
Phase de germination
Les graines se lèvent en 4 à 8 jours suivant la température. Elles doivent toutes être sorties de terre au bout de 8 jours. Un à deux jours après l’apparition des crosses, les cotylédons sortis du sol, se sont ouverts et la première paire de feuilles apparaît. Phase de croissance Trois à quatre jours après la levée, les cotylédons commencent à se faner. 5 à 6 jours après la levée, apparaît la première feuille trifoliolée ; 5 à 6 jours après l’apparition de la première feuille trifoliolée, apparaît la deuxième. Au bout d’un mois, le pied de haricot possède une dizaine de feuilles trifoliolées et il a atteint sa hauteur définitive de 30 à 40 cm, pour les variétés naines. Nous présentons cela dans la photo ci-dessous.
Écologie
Besoins en chaleur
Germination entre 10 et 40°C, mais optimum entre 15et 30°C. Ces plantes sont sensibles au froid : gèlent à 0° C, et la croissance s’arrête vers 5°C. Ce sont des plantes tolérantes, en ce qui concerne les températures, et peuvent être cultivées en saison chaude ou saison froide, à condition d’avoir suffisamment d’eau dans le sol.
Besoins en eau
Le haricot demande 300 à 400 mm d’eau pendant la durée de sa végétation. Ces pluies doivent être régulières, non violentes et bien réparties. L’excès d’humidité nuit à la plante : chloroses généralisées, apparition de maladies cryptogamiques ou coulure des fleurs. Un manque d’eau accompagné d’un excès de chaleur provoque le flétrissement des fleurs et leur coulure.
Besoins en lumière
Le haricot a besoin de lumière. Cultivé à l’ombre, il s’allonge beaucoup et ne donne pratiquement aucune production.
Besoins en sols
Le haricot préfère les terres légères et saines. Dans les terres compactes, la levée est difficile tandis que dans les terres battantes, les graines pourrissent dans le sol. Il préfère le sol alluvionnaire humifère, ou des sols silico-argileux. Dans les sols calcaires, on obtient des 1 Fiche technique pour la culture de Haricot à Madagascar, FOFIFA 2006 16 graines de haricot difficile à faire cuire. Dans les terres riches en argile, on conseille de semer le haricot sur des billons, pour améliorer le drainage du sol. Le haricot préfère les sols légèrement acides (6,5). E. Besoins en altitude Le haricot est indifférent à l’altitude : il pousse aussi bien sur les Hauts-Plateaux qu’au niveau de la mer. A Madagascar, on trouve le haricot, surtout sur les Hauts-Plateaux, et sur la côte Sud-ouest.
REMERCIEMENTS |