Étude de la dynamique du trait de côte du Cap des Biches de 1954 à 2011

Étude de la dynamique du trait de côte du Cap des
Biches de 1954 à 2011

 Les courants de dérive littorale

 Sur le littoral sénégalais, les houles et les vagues arrivent à la côte avec une orientation oblique. Le déferlement et le jet de rive s’effectuent de ce fait avec un certain angle (Sarr, 1998). Ce qui amène le courant de retour à suivre la plus grande pente quand elle est perpendiculaire au trait de côte. Et fait que ces mouvements soit répétitifs à chaque déferlement détermine un déplacement de l’eau parallèlement au littoral et ainsi un transport associé du sable charrié contre le fond ou en suspension: c’est la dérive littorale qui s’exerce sur la plage et dans les petits fonds marins (Ndour, 2015, Chamley, 2002). Au Sénégal, la morphologie du littorale est conditionne de manière considérable par la dérive littorale, et sa direction dominante est nord-sud. Cette direction est attestée par l’allongement nord-sud des flèches sableuses qui sont entretenues par un transport de 14 sédiments du nord vers le sud (Riffault, 1980). Cette dérive littorale d’une grand importance dans l’alimentation des plages est sens variables suivant les saisons et les secteurs de côte. Selon Niang-Diop (1995), la dérive littorale sur le littoral de Rufisque est faible et elle subit une variation spatiotemporelle importante. Toutefois, le transport des seraient dus essentiellement aux courants perpendiculaires à la côte localisé dans la zone. (Niang-Diop, 1995). 

Les courants perpendiculaires à la côte Ses courants sont intrinsèques liés aux houles, toujours présents

Ils comprennent deux composantes essentielles qui sont les courants de surface et les courants de fond. Le sens du transport de sable dépend des courants de fond. En période de beau temps, ces courants sont dirigés vers la côte où ils provoquent un engraissement de la plage ; tandis que pendant les régimes de haute énergie, les courants de fond sont dirigés vers le large, ce qui entraîne un démaigrissement de la plage (Ndour, 2015, Suanez, 2004, Saffache, 2002). Des auteurs comme Niang-Diop (1995) et Dwars et al., (1979) ont suggérés que les transports sédimentaires entre Mbao et Bargny seraient essentiellement dus aux courants perpendiculaires à la côte qui entrainent des départs de sédiments vers le large (Niang-Diop, 1995, Dwars et al., 1979). Par ailleurs, le littoral de Rufisque est soumis à l’action des houles fortes ou encore appelé houles de tempêtes. Ses événements météorologiques aléatoires sont perpendiculaires au rivage. Elles provoquent une élévation du niveau de la mer et s’accompagnent de vents très violents. Dotées d’une puissance très forte, elles représentent un événement climatique destructeur pour le littoral de Rufisque. Elles peuvent provoquer un important recul du rivage, voire irréversible, particulièrement pour les plages sous alimentées ou pour les côtes à falaise (Ndour, 2015). Sur le littoral de Rufisque, l’érosion se manifeste brutalement durant ces houles fortes, qualifiées de houles de tempête. Ces événements se produisent pendant la saison des pluies au moment où la côte sud est soumise aux houles du sud-ouest. La houle est en général associée à une pleine mer de vives-eaux ou à des sur côtes météorologiques. Des cas particuliers de houles d’une hauteur supérieure 3 à 4,5m ont été notés (Ndour, 2015, Sarr, 1998). B) Les vagues 15 Les vagues ou «mers du vent», engendrées par les vents locaux, sont fonction de leur direction, de leur vitesse et de leur durée. Elles peuvent être plus ou moins régulières, et elles sont engendrées par les vents locaux et se superposent aux houles d’origine lointaine. Les caractéristiques de ces vagues sont liées à celles des vents (Figure 7). En général, elles sont de faible hauteur (0,65 à 1,35 m) les maxima s’observant pendant la saison des alizés de NordEst ; leur période varie entre 3 et 5 secondes et elle ne dépasse 4 secondes que lorsque les vitesses des vents deviennent supérieures 6 m/s ((Nardari, 1993) . in Ndour 2015). Certains auteurs pensent qu’elles ne jouent qu’un rôle mineur, contribuant seulement à renforcer ou diminuer l’action des houles (Masse, 1968). Pour d’autres comme Nardari (1993), elles ne doivent pas être négligées, notamment pendant la période des alizés de Nord-Est. Figure 7: Caractéristiques des « mers du vent » au large des côtes Sénégalaises (Nardari, 1993) C) La marée La marée résulte essentiellement de l’attraction gravitationnelle de la lune et du soleil sur les masses d’eau terrestre. Elle se traduit sur le plan d’eau par des variations journalières du niveau de la mer. Dans les embouchures et les détroits, le flot et le jusant sont les courants qui accompagnent respectivement la marée montante et la marée 16 descendante. L’intensité de l’onde de marée est en général maximale en mi-marée et nulle aux étales. Dans ces environnements, l’hydrodynamisme est souvent dominé par la marée qui est, de ce fait, le principal agent du transport sédimentaire. Cependant, selon Sall (1982), les vitesses de ces courants varient en fonction des caractéristiques hydrologiques et morpho-sédimentaires des embouchures mais aussi des conditions météorologiques saisonnières (Sall, 1983). Sur les côtes sénégalaises, la marée est de type semi-diurne. Le marnage moyen ou amplitude tidale moyenne est de l’ordre d’un mètre. Il varie entre 1,2 et 1,6 m en marée de vives eaux et entre 0,4 et 0,6 m en marée de mortes eaux (Figure 19); ce qui classe le littoral dans le régime des côtes microtidales (marnage moyen inférieur à 2 m) (Ruffman et al., 1977). Dans cette zone (côtes sénégalaises), les courants de marée, avec des vitesses inférieures à 0,15 m.s-1 (Niang-Diop, 1995), n’interviennent pas dans le transport des sédiments (Rebert, 1982, Domain, 1976). Ils n’ont donc qu’un rôle mineur dans l’évolution morphologique du rivage. D) La dérive littorale Sur le littoral sénégalais, les houles et les vagues arrivent à la côte avec une orientation oblique. Le déferlement et le jet de rive (swash) s’effectuent de ce fait avec un certain angle. Le courant de retour suit la plus grande pente qui est perpendiculaire au trait de côte. Selon Chamley (2002), la répétition de ces mouvements à chaque déferlement détermine un déplacement de l’eau parallèlement au littoral et un transport associé du sable charrié contre le fond ou en suspension: c’est la dérive littorale qui s’exerce sur la plage et dans les petits fonds marins (Chamley, 2002). Le long des côtes sénégalaises, la dérive littorale conditionne une part notable du modelé morphologique littoral, et sa direction dominante est Nord-Sud. Cette direction est attestée par l’allongement Nord-Sud des flèches sableuses (Langue de Barbarie, flèche de Mbodiène, flèches de Joal, de Sagomar) qui sont entretenues par un transport de sédiments du Nord vers le Sud (Riffault, 1980). Cette dérive littorale significative dans l’alimentation des plages est d’intensité et de sens variables suivant les saisons et les secteurs de côte. Sur la presqu’ile du Cap Vert, sous l’effet de la 17 sinuosité de la côte l’obliquité de la houle est très variable, ce qui entraine des évolutions contrastées au sein d’une même baie au cours d’une même période. Sur le littoral de Rufisque, la dérive littorale est faible et elle subit une variation spatiotemporelle importante. Elle intervient à long terme et les transports sédimentaires seraient dus essentiellement aux courants perpendiculaires à la côte (Niang-Diop, 1995). 2.5 Le milieu humain Sur la base du recensement de 2013, Rufisque Ouest est composée d’une population dont la moyenne d’âge est inférieure à 25 ans et à majorité constitué des femmes, notamment 30087 femmes et 28803 hommes (Fall, 2014). Les principales ethnies présentes à Rufisque sont les Lébous (autochtones et majoritaires), les Wolofs, les Halpular, les Sérères, les Diolas, les Mandingues et les Manjack. La Commune de Rufisque-Ouest est une zone industrielle. Les activités économiques concernent les secteurs primaires, secondaires et tertiaires et le commerce informel en particulier. De nombreuses industries sont présentes sur la commune de Rufisque Ouest. Aussi, de nombreuses PME/PMI sont implantées dans la zone de Cap de Biche. Cependant, celle qui est retrouvée sur le littoral est la centrale thermique de la SENELEC. Figure 8: Centrale thermique du Cap de Biches (Bouanga 2015) 18 Une partie importante des habitants de Rufisque-Ouest vivent en effet des activités liées à la pêche et à la transformation des produits halieutiques (salage, fumage, séchage..). Cependant, les zones de pêche ne sont pas localisées au niveau de la zone d’étude, mais plus au large. La transformation artisanale du poisson (séchage en particulier) se fait sur la plage à proximité de la centrale (Figure 9). L’extraction des coquillages constitue également une activité génératrice de revenus (Figure 10). Dans cette localité du Cap des Biches, l’islam est la principale religion pratiquée (plus de 95% de la population). Il existe également un complexe religieux de confession chrétienne ‘‘Cité de la paix’’, regroupant plusieurs édifices religieux (foyer de charité, église) au sein d’une zone d’environ 10 ha.

Table des matières

Introduction
Objectif général
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude
2.1 Localisation de la zone d’étude
2.2 Contexte biophysique et humain de la zone
2.2.1 Géologie et morphologie du littoral
2.2.2 Description de la morphologie du littorale de la zone
2.2.3 Les saisons marines
2.2.4 Les caractéristiques hydrodynamiques
2.5 Le milieu humain
Chapitre 2 : Cadre théorique de l’étude
I. Méthodologie
1. Revue de la littérature
2. Matériels et Méthode
A. Données utilisées
B. Traitement des données
C. La méthode des points extrêmes
D. Méthodologie d’évaluation de l’occupation du sol
II. Résultats et Analyses
1. Cinématique du trait de côte
2. Occupation du sol
2.1 Analyse MNT (Modelé numérique de terrain)
2.2 Analyse de l’occupation du sol
III. Discussion des résultats
1. Les phénomènes naturels majeurs
2. Les facteurs hydrodynamiques marins
3. Facteurs climatiques
4. Les facteurs anthropiques
5. Conséquences de l’érosion dans la zone de Cap des Biches
7. Recommandations
Conclusions et Perspectives
Références Bibliographique

 

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