ETUDE DE LA DIVERSITE ET DE LA DISPONIBILITE DE SOURCES DE PROTEINES ANIMALES
Traitement de données
Prétraitement de données
Après avoir saisi les données collectées dans des fichiers électroniques, l’uniformisation de l’unité de quantification en kg selon la correspondance d’une unité des unités de vente locale en Kg (cf. annexe 22) et de prix locales en Ar/kg (cf. annexe 23) s’avère nécessaire pour faciliter les traitements statistiques. De même, les formules ci-dessous ont été établies pour la quantification en Kg/semaine de la quantité totale de l’animal i (Qi) mise en vente par semaine, au niveau d’un marché, des gargotes et des restaurants de chaque catégorie de centre de consommation. Qi (Kg/semaine) = Où : – R = valeur d’une unité locale en Kg – au niveau des marchés : y = vendeur de l’animal i k = nombre total de vendeur (enquêté) de l’animal i N = nombre total de vendeur (observé) de l’animal i – au niveau des gargotes : y = gargote vendant l’animal i et k = n – au niveau des restaurants : y = restaurant vendant l’animal i et k = n Pour l’évaluation de la Quantité moyenne des animaux consommée (Qc) par habitant par semaine dans chaque catégorie de centre de consommation, la formule suivante a été adoptée : De même, comme 100g de viande apporte 20 g de protéine (Apfelbaum et al., 2000), l’estimation de la quantité de protéines (Qp) apportées par des animaux mis en vente a été faite à partir de la formule : Avec Qc est la quantité moyenne des animaux consommée par habitant par semaine dans chaque catégorie de centre de consommation ou la moyenne de la quantité des animaux consommée par habitant par semaine dans deux ou trois catégories de centre de consommation. II-5-2 Analyse de données : Analyse statistique de la Quantité et des prix des animaux mis en vente Le but est de déterminer si les variables prix et quantité des animaux mis en vente sont différents selon les facteurs considérés. Pour ce faire, les variables ont été groupées en deux : les variables à expliquer (variables quantitatives) pour chaque population: prix, quantité mise en vente et les variables explicatives ou facteurs (variables qualitatives) : catégorie de centre de consommation (catégorie 1, catégorie 2, catégorie 3), période d’étude (ouverture et fermeture de la chasse et de la pêche). Puis les variables ont été codées pour faciliter le traitement à travers des logiciels utilisés (cf. annexe 24). Pour vérifier statistiquement s’il existe un écart de prix entre les animaux domestiques et les animaux sauvages selon chaque variable qualitative (catégorie de centre de centre de consommation et Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 18 périodes d’étude), une analyse inductive des prix par le test non paramétrique de Mann-Whitney a été effectuée. C’est un test utilisé pour comparer deux échantillons indépendants dont la distribution d’une variable quantitative à comparer ne suit pas une loi normale. Le principe de ce test est basé sur la recherche de la valeur du paramètre p (p-value), à travers un logiciel statistique (SPSS 12.0.1 dans notre cas). La valeur de p observé est à comparer avec un seuil de signification α (α = 0, 05 dans notre cas) pour pouvoir accepter ou rejeter l’hypothèse nulle statistique Ho (cf. annexe 25, résultats attendus). Puis cette analyse est combinée avec une analyse descriptive qui illustre graphiquement les différences de prix moyens de deux populations pour mieux interpréter les résultats. La vérification statistique des différences entre les quantités totales des animaux domestiques ou des animaux sauvages mis en vente dans les deux variables qualitatives (période d’étude et catégories de centre de consommation) a été faite à partir du test de Khi-deux qui est un test adéquat pour savoir la relation entre deux variables qualitatives selon une variable quantitative à distribution normale ou non. Cette méthode est basée sur la comparaison de la valeur de X² calculé (X²) et par sa valeur observée dans une table de Khi-deux (X²table). La valeur de X² dépend de deux paramètres : valeurs observées et valeurs exceptées. Les valeurs observées sont les valeurs de la variable quantitative. Les valeurs exceptées sont les nouvelles valeurs de chaque cellule du tableau. Avec : – Val obs est la valeur observée ; – Val exp est la valeur exceptée dont la valeur exceptée d’une cellule du tableau est calculée à partir de la formule suivante : Avec : L = total des valeurs observées dans la ligne contenant la cellule C = total des valeurs observées dans la colonne contenant la cellule S = somme des valeurs totales de chaque ligne ou colonne La valeur de X² table est obtenue en calculant le paramètre ddl ou degré de liberté (cf. annexe 25) et en lisant dans le table la valeur correspondante selon le seuil de signification α considérée (α = 0,05 dans notre cas). Analyse de la diversité ou nombre de variété des animaux mis en vente Comme le nombre de variété des animaux mis en vente est inférieur à 30, l’analyse statistique c’est-à-dire l’analyse inductive de cette variable ne permet pas d’arriver à des résultats fiables. Donc, il est préférable de faire le comptage direct du nombre de variété des animaux mis en vente, dans chaque catégorie de Centre de Consommation et dans chaque période d’étude. Les méthodes de traitement des données ainsi obtenues sont présentées dans l’annexe 2.
CONSERVATION DES ANIMAUX SAUVAGES EXPLOITES
A fin que la consommation des animaux sauvages ne constitue pas une menace à la vie des espèces faunistiques, il est fortement recommandé d’adopter des mesures de conservation locale. Selon RATOVO (2007), la conservation de la biodiversité nécessite une approche multidisciplinaire. La conservation n’est pas seulement la responsabilité des projets de conservation mais elle concerne tout le monde : l’Etat, l’autorité scientifique faune, les projets de conservation, les acteurs locaux ou la population locale.
Rôle de l’Etat : Education de la population locale au niveau des écoles
D’après les informations obtenues lors des enquêtes, ce sont en majorité les enfants et les jeunes qui capturent les gibiers notamment Pteropus rufus. Ils sont passionnés à la capture de ces animaux dès qu’ils les aperçoivent. Et les animaux ainsi capturés sont livrés soit dans sa famille pour l’alimentation familiale soit dans d’autres ménages pour en procurer de l’argent. Selon Rahaingodrahety (2007), l’éducation au niveau des écoles est surtout souhaitée pour prévoir la conservation à long terme. Il est donc important d’insérer dans le programme scolaire, à partir du niveau primaire et secondaire (EPP et CEG), l’éducation des enfants sur l’importance des ces animaux dans l’équilibre écologique. Renforcement de l’application des textes en vigueur D’après les enquêtes conduites tout au long de cette étude, il a été constaté que la population vivant à la périphérie des Aires Protégées (AP Menabe Antimena, RS Andranomena, AP Ambararata Londa, AP Andraketa, et AP Soatanimbary) exerce ses droits d’usage selon la loi numéro 97-017 du 8 Août 1997 portant révision de la législation forestière (Article 41). Mais elle commercialise les produits de chasse pour en procurer des revenus monétaires. Ce qui est non conforme à la loi numéro 2001/05 portant COAP (article 41) qui stipule que les droits d’usage sont à but non commercial et s’exercent au sein des zones tampons (ZOC et ZUC). De même, les textes en vigueur relatives à la chasse des gibiers et à la pêche, notamment l’article 4 et 5 de l’ordonnance numéro 60-126, ne sont pas respectés dans la région Menabe. Alors, afin de protéger ces animaux vis-à-vis de la collecte et vente illégale, ces lois doivent être strictement appliquées par les autorités locales. Mais avant d’appliquer ceux-ci, l’information et la sensibilisation des responsables régionaux et toute la population sont vivement recommandées.
Rôle de l’autorité scientifique
faune Jusqu’à maintenant, la chasse est réglementée par l’ordonnance 60-126 du 3 octobre 1960 et des décrets et arrêtés apparentés. Cette ordonnance stipule trois catégories des animaux : animaux protégés, animaux gibiers et animaux nuisibles. Concernant les gibiers, une liste de ces animaux est présentée dans l’annexe du décret n° 2006 – 400 du 13 juin 2006 portant le classement des espèces de faune sauvage malgache. Une certaine espèce notamment Pteropus rufus, figure parmi les gibiers dont sa capture est autorisée (pendant la saison de chasse), alors que cette espèce se trouve dans la catégorie des animaux vulnérables selon le statut de la liste rouge UICN. En effet la conception d’un projet de décret relatif au reclassement ou à la chasse de la faune malgache est recommandée pour conformer la législation nationale malgache relative à la faune avec le statut des animaux élaboré par UICN. I-3 Rôle des organismes environnementaux Tout au long des enquêtes, il a été constaté que la population de Menabe connaît Pteropus rufus, Tenrec ecaudatus, Dendrocygna viduata et les espèces halieutiques en tant que source de protéines animales gratuites. Et la population les capture avec des différents outils (filet, pièges mécaniques,..) dès qu’ils sont observés. Il est donc important de sensibiliser la population locale sur l’importance et les rôles de ces animaux dans l’équilibre de l’écosystème. Le but est de sensibiliser la population sur la pratique de la chasse et de la pêche selon la saison recommandée par la loi, pour qu’il y ait une consommation durable.
Rôle de la communauté locale
La population locale joue un grand rôle dans la protection des animaux sauvages contre la collecte illégale et abusive. A travers le DINA communautaire et avec l’appui technique des organismes environnementaux, la communauté locale pourra mettre en place des conventions communautaires qui régirent la collecte des animaux afin de rationnaliser la pratique de la chasse et de la pêche dans chaque localité.
INTENSIFICATION DE LA QUANTITE ET DIVERSITE DES ANIMAUX DOMESTIQUES MIS EN VENTE
La région de Menabe est toujours parmi les régions victimes des vols de zébus. Vu que le zébu fait partie de source de protéine animale disponible dans la région, il est primordial d’éradiquer les vols de zébus pour éviter la diminution massive du nombre de cheptel. Dans ce cas, l’Etat doit renforcer les surveillances et la sécurisation des éleveurs par la mise en place des postes avancées de la gendarmerie dans chaque commune. La construction des marchés et de tuerie dans chaque Fokontany ou au moins dans chaque commune est primordial pour diminuer les soucies des éleveurs sur le transport, pour intensifier la diversité et la quantité des animaux mis en vente, et pour instaurer des concurrences entre collecteurs et éleveurs sur le prix des animaux domestiques. L’existence des maladies des animaux domestiques est l’un des facteurs qui diminuent le nombre de cheptel animal de la Région. Donc l’intensification des services vétérinaires dans chaque Fokontany ou au moins dans chaque commune est aussi recommandée pour que les responsables et les éleveurs puissent collaborer sur le suivi et contrôle périodique de la santé animale. Pour que ces recommandations soient opérationnelles, un cadre logique (Cf. tableau 21) relatif à chaque intervention s’avère nécessaire.
I- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE |