Etude de la distribution et de l’abondance des espèces végétales cibles de conservation

Descriptions botaniques des espèces étudiées

Avant de présenter tous les résultats de l’étude, il est important de décrire les espèces étudiées. Alluaudia montagnacii : Alluaudia montagnacii (fantiolotse) est une espèce phare, une plante endémique locale à distribution limitée du sud malgache. Elle a un tronc épais à la base, divisée à faible hauteur en 3 ou 4 branches à nombreux plis transversaux, et possède des ramifications s’amenuisant rapidement vers le sommet et devenant frêles, d’où une silhouette courbée par le vent, caractérisée souvent par l’orientation de son tige vers le sud. Elle appartient à la famille de Didiereaceae et se trouve non seulement dans la région d’Itampolo et aussi dans la partie sud développé sur le sable roux.
Albizia tuleariensis : Albizia tuleariensis cette espèce est reconnue par son nom vernaculaire «mendorave». C’est un arbre présentant de taille variée, pouvant atteindre jusqu’à 30m de haut, hermaphrodites, ayant une écorce généralement très fibreuse et des ramollies portant généralement une pubescence dense. Feuilles alternes, composées, bipennées puis paripennées. Du fait de sa dureté aux attaques fongiques et aux termites, cette espèce est très utilisée pour la confection de bois de cercueil par les hommes. Elle appartient à la famille de Fabaceae et distribuée principalement dans la forêt et le fourré décidus secs et sub-arides.
Aloe suzannae : Aloe suzannae (vahonony), c’est le plus grand aloès de Madagascar. Elle peut atteindre 3 à 4m de hauteur avec de tronc 30cm de diamètre et une répartition restreinte. Feuilles rugueuses au toucher, chaque feuille mesurant plus d’un mètre de long avec un apex arrondi et pourvu de quelque dents courtes, érigées, les vieilles feuilles ne persistent pas à la base des tiges. L’inflorescence de 3m est toujours simple, apparaissant au-dessus de la couronne de feuilles ; les fleurs sont de couleur ivoire mélangée à du rose pâle et peuvent être pollinisées la nuit. L’espèce endémique, croit uniquement sur le sable dans la partie sud malgache, plus précisément près d’Itampolo et près d’Ambovombe. Elle appartient à la famille des Liliaceae et très utilisée pour la plante médicinale.

Densité de chaque espèce cible par site et par secteur

Chaque espèce cible représente son site important dont leur densité est effectivement élevée dans le site d’échantillonnage au niveau du secteur.
Vohodambo, Mitoho et Poste de garde sont des sites très importants pour Albizia tulearensis, occupant une densité largement abondante dans le secteur Beheloke : 21 pieds/ha.
Le secteur Itampolo est important pour l’étude de l’espèce Alluaudia montagnacii surtout au niveau du site Ankororoke avec 23,5 pieds/ha. Ce secteur est aussi important pour l’espèce Aloe suzannae 0,4 pieds/ha.
Antatiboatavo et Antagnatagna appartenant au secteur Beahitse sont des sites ayant une densité très élevée en Cedrelopsis grevei 185,9 pieds/ha.
En ce qui concerne l’espèce Jatropha mahafalensis, les sites Poste de garde Androy et Antagnatagna sont importants, dont elle peut atteindre une densité 38-40 pieds/ha. Securinega capuroni est abondante dans les sites Antagnatagna et Antatiboatavo, notamment dans le secteur Beahitse avec 73,2 pieds/ha. Le site Ankilimitanta, secteur Itampolo, est très important pour l’étude Tetrapterocarpon geayi présentant 11,6 pieds/ha d’une part et pour Pachypodium geayi 2,2 pieds d’autre part. Enfin, Ankororoke et Mitoho sont des sites présentant une densité élevée d’Uncarina stellulifera avec 7,4 et 13,9 pieds/ha.

Pressions et menaces au niveau des habitats

En général, les menaces majeures qui affectent les forêts denses sèches et les fourrées xérophiles du parc Tsimanampesotse sont:
Défrichements et feux pour la culture sur brûlis de maïs, à l’origine de la destruction d’importantes superficies de forêts plus particulièrement au niveau du secteur de Beahitse; Défrichement pour la production de charbon de bois, visible le long de la RN°10 ; Collecte de produits forestiers pour la production de charbon de bois, le bois de chauffe et de construction, Collecte de produits forestiers pour la plante médicinale, produits pharmaceutiques, Divagation de bétail .
Les feux de brousse incluant les feux sauvages, les feux des chasseurs et les feux non maitrisés de nettoiement de parcelles agricoles.
Les causes principales de ces menaces sont essentiellement : Insécurité alimentaire accentuée par les aléas climatique et les invasions de criquet , Promotion insuffisante d’alternatives à l’utilisation de charbon dans les villes, Promotion insuffisante d’activités alternatives de revenus et respectueuses de l’environnement.
Accroissement démographique (doublement de population tous les 20 ans) Manque de sols arables, Non-application de la loi, Insuffisance des espèces de bois très utilisées localement en dehors de l’aire protégée, Insuffisance de ressources d’eau et maigres pâturages en dehors du Parc, Enclavement.

Actions de gestion, restauration et protection de la biodiversité

La biodiversité est devenue un motif de préoccupation mondiale. Au début du XXIe siècle, il plane un doute sur l’extinction massive des espèces, mais la plupart des observateurs admettent la disparition accélérée de nombreuses espèces, et considèrent essentiel que cette diversité soit préservée, selon le principe de précaution.
La présence de l’homme, mais surtout l’intensivité de ses actions, perturbent les équilibres écologiques avec, notamment dans les plaines, une destruction et fragmentation croissante des habitats, devenus deux des principaux facteurs de la perte d’un haut niveau de richesse biologique, l’autre étant les invasions biologiques. Une grande partie des activités humaines semblent compatibles avec le maintien d’une biodiversité importante à condition que certaines règles de gestion et d’aménagement soient respectées. Certaines demandent de profonds changements, sociaux, politiques et économiques.
Deux types d’options de conservation de la biodiversité émergente : la conservation in situ (dans le milieu naturel), et ex situ (hors du milieu naturel). La conservation in situ est souvent vue comme la stratégie idéale, mais est rarement possible. De nombreux cas de destruction d’habitats d’espèces rares ou d’espèces en voie de disparition requièrent la mise en place de stratégies de conservation ex situ. Certains estiment que les deux types de conservation sont complémentaires.
Un exemple de conservation in situ est la mise en place de zones de protection. La conservation de gènes dans des banques de semence est un exemple de conservation ex situ, laquelle permet la sauvegarde d’un grand nombre d’espèces avec un minimum d’érosion génétique.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE
I.1. Historique du Parc National Tsimanampesotse
I.2. Zone d’étude 
I.2.1. Délimitation administrative
I.2.2. Situation géographique
I.2.3. Relief
I.2.4. Climat
I.2.5. Sols
I.2.6. Végétation et flore
I.2.7. Faunes
I.2.8. Ecotourisme
I.2.9. Population humaine
I.2.9.1. Relation parc et population locale
I.3. Site d’étude
I.3.1. Subdivision du Parc
I.3.2. Sites d’échantillonnage
I.3.2.1. Site de Mitoho
I.3.2.2. Site de Poste de garde Androy
I.3.2.3. Site de Vohodambo
I.3.2.4. Site d’Ankororoky
I.3.2.5. Site d’Ankilimitanta
I.3.2.6. Site d’Antagnatagna
I.3.2.7. Site d’Antatiboatavo
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériels
II.2. Méthodes
II.2.1. Compilation des données bibliographiques
II.2.2. Collecte des données sur terrain
II.2.2.1. Choix des sites d’éhantillonnage
II.2.2.2. Choix des espèces cibles
II.2.2.3. Quadrat et paramètres à relever
II.2.2.4. Mesure du diamètre à la hauteur de la poitrine ou (dhp)
II.2.3. Analyse des données
II.2.3.1 Calcul de la densité d’une espèce cible
II.2.3.2. Indice de diversité en espèces cibles des sites
II.2.3.3. Sites hébergeant les gros arbres de Cedrelopsis grevei et Albizia tulearensis
II.2.3.4. Abondance relative des classes de diamètres des arbres de chaque espèce cible
II.2.3.5. Fréquence des espèces cibles
II.3. Descriptions botaniques des espèces étudiées
II.3.1. Alluaudia montagnacii (Famille Didiereaceae)
II.3.2. Albizia tuleariensis (Famille Fabaceae)
II.3.3. Aloe suzannae (Famille Liliaceae)
II.3.4. Cedrelopsis grevei (Famille Rutaceae)
II.3.5. Jatropha mahafaliensis (Famille Euphorbiaceae)
II.3.6. Tetrapterocarpon geayi (Famille Fabaceae)
II.3.7. Uncarina stellulifera (Famille Pedaliaceae)
II.3.8. Pachypodium geayi (Famille Liliaceae)
II.3.9. Securinega capuroni (Famille Euphorbiaceae)
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Présence et absence des espèces cibles
III.2. Paramètres floristiques
III.2.1. Densité
III.2.1.1. Densité de chaque espèce cible par site et par secteur
III.2.1.2. Densité de chaque espèce cible dans l’ensemble du parc
III.2.2. Indice de diversité.
III.2.3. Fréquence
III.3. Paramètres structurales
III.3.1. Abondance relative de classe de diamètre de chaque espèce
III.3.2. Site hébergeant de gros arbres de Cedrelopsis grevei et Albizia tuleariensis
III.4. Discussions
III.5. Pressions et menaces au niveau des habitats
III.6. Actions de gestion, restauration et protection de la biodiversité
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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