Le degré de dilution
Les préconisations du fabricant s’appliquent à la médecine humaine et aux sérums d’origine humaine. On peut se demander si ces recommandations peuvent s’appliquer aux sérums d’origine animale ou s’il n’est pas possible d’utiliser un autre degré de dilution plus adapté pour ces sérums.
Dans un premier temps, on a comparé les protéinogrammes obtenus avec des dilutions au quart et au huitième. Les figures 12 et 13 montrent les résultats obtenus.
Figure 12 : Aspect du gel et protéinogramme du sérum du chien Michel dilué au quart (courbe noire) et au huitième (courbe verte).
Nous pouvons constater une grande différence entre ces deux dilutions. La dilution au quart nous permet d’obtenir une bonne séparation des protéines avec des pics bien visibles et bien différenciés. Au contraire, la dilution au huit ème donne un protéinogramme aplati. Certains pics sont même absents. Avec cette dilution, les concentrations en protéines sont trop basses pour être bien détectées. La concentrationu ahuitième est donc écartée pour notre protocole.
On a ensuite comparé des sérums dilués au quart etau cinquième. Les figures 14 et 15 présentent les résultats obtenus pour ces dilutions.
Figure 14 : Aspect du gel et protéinogramme du sérum de la hiennec Fidgi dilué au quart (courbe noire) et au cinquième (courbe verte).
Nous constatons que les protéinogrammes obtenus avec des dilutions au quart et au cinquième sont sensiblement identiques. Les pics d’albumine obtenus avec la dilution au cinquième semblent être plus fins (1 pic de gauche sur les figures 14 et 15). On peut donc penser que la dilution au cinquième permet de limiter le risque de saturation du signal de l’albumine et donc de sous estimation de sa concentration. C’est pourquoi nous retenons l’utilisation d’une dilution au cinquième pour la suite de notre protocole.
Etude par espèce
Pour chaque espèce, les objectifs étaient de définir des profils-type de l’électrophorèse des protéines sériques et de vérifier si l’on peut en tirer des valeurs usuelles.
Espèce canine
Nous avons utilisé le sérum de 6 chiennes Beagle. Les protéinogrammes correspondants, associés à leur valeur de protéinestotales (TP), sont présentés dans la figure 16.
Figure 16 : Protéinogrammes des chiennes.
A partir de ces protéinogrammes, de la valeur de TPet à l’aide du logiciel Platinum, nous avons calculé (tableau 4) les concentrations des fractions de protéines en grammes par litres (g/L).
Tableau 4 : Résultats calculés des concentrations (g/L) desdifférentes fractions de protéines chez les chiennes.
On remarque que tous les profils obtenus sont très proches les uns des autres excepté pour la chienne 7087110 qui présente un pic α2 anormalement bas. On décide donc d’exclure cette chienne pour la suite de l’étude.
Nous pouvons déjà décrire un profil type du protéinogramme chez le chien : les protéines sériques se séparent en 6 fractions (albumine, α1-globulines, α2-globulines, β1-globulines, β2-globulines et γ-globulines). Les pics α2 et β2 sont bien marqués.
Nous avons ensuite calculé pour chaque fraction la moyenne, l’écart-type et nous en avons déduit un intervalle de référence correspondant aux valeurs usuelles chez le chien. Les résultats obtenus sont donnés dans le tableau 5 etnous procèderons ainsi pour chaque espèce étudiée.
Tableau 5 : Moyenne, écart-type et intervalle de référenceg/L)( chez le chien.
Ainsi nous avons pu décrire un profil-type de protéinogramme de chien présentant 6 fractions protéiques différentes avec des pics marqués pour les fractions α2- et β2-globulines et proposer des valeurs usuelles correspondantes.
Espèce féline
Nous avons utilisé le sérum de 11 chats de race commune présentés à l’école vétérinaire pour y subir une stérilisation de convenance. Les protéinogrammes correspondants, associés aux valeurs de protéinesotales, sont présentés dans la figure 17.
Figure 17 : Protéinogrammes des chats.
On remarque quelques disparités entre les profils obtenus. Les profils des chats Picsou, Didoune, Dyzio, Frisquette, Moulka et Puce sont exclus de la suite de l’étude car ils présentent des anomalies (un pic marqué et étroit ansd la fraction α2, valeur de protéines totales trop basses ou trop hautes,…). Les pics en α2 correspondent probablement au complexe haptoglobine-hémoglobine consécutif à l’hémolyse du prélèvement sanguin. On utilise finalement cinq chats (Knoppers, Diddols, Damoclès, Adrienne et Lina) pour décrire un profil type et définir des valeurs usuelles.
On peut affirmer que le protéinogramme du chat se compose de 6 fractions (albumine, α1 globulines, α2-globulines, β1-globulines, β2-globulines et γ-globulines) comme pour le chien. On peut signaler que les fractions albumine et α1-globulines sont plus espacées chez le chat que chez le chien et que la fraction β2-globulines est quasi-absente avec notre protocole.
Les concentrations calculées des fractions protéiques sont données dans le tableau 6 et les moyennes, écart-types et intervalles de confiance sont fournis par le tableau 7.
Tableau 6 : Résultats calculés des concentrations (g/L) des différentes fractions de protéines chez les chats.