ETUDE DE LA COMMERCIALISATION DU POISSON FRAIS
Méthodes de conservation de poisson
Les méthodes de conservation ont pour objectif de limiter les pertes après capture à travers la conservation des produits, de leurs valeurs nutritives et organoleptiques. Elles permettent disponibilité pour faire face à l’accroissement de la demande en poisson. Les méthodes les plus utilisées au niveau de la région sont la conservation par le froid. En effet, dans la pratique, le poisson frais est conservé dans des paniers avec de la glace mélangée à des brisures de scierie et dans des caisses isothermes. Cependant, des congélateurs sont utilisés par les commerçants de la place pour la conservation des produits halieutiques. 2.5. Demande et offre en poisson dans la CUN La population de Niamey étant de 1.222.066 habitants, ce qui donne une demande annuelle de 2.566 tonnes contre une production régionale inférieure à 2000 tonnes constituées par les captures du fleuve, des mares et des retenues d’eau. 0 500 1000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Production piscicole contrôlée (en tonnes) Production 9 L’offre de poisson fortement déficitaire (un déficit de plus 566 tonnes), entraîne une importation de poisson (frais d’eau douce, congelé de mer) en provenance du Mali, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d’Ivoire, dont les quantités annuelles varient de 368,914 à 723,197 tonnes entre 1999 à 2000 (Direction des statistiques et des comptes nationaux du Niger). Mais aussi ces derniers temps des énormes quantités de poissons frais surgelés sont aussi importés de la Chine. 2.6. Substituts au poisson La période allant de mars à septembre correspond à celle de la production ; les prix de poisson restent souvent inchangés et d’octobre à février ils augmentent (par exemple le Lates niloticus peut coûter 4 500F) parce que la production est insuffisante (figure 3). En cas de flambée des prix de poisson frais notamment pendant la période froide correspondant à la crue du fleuve, le poisson est remplacé par la viande blanche et rouge, le niébé, etc. La consommation de viande à Niamey est de 11,4kg/habitant/an, contre 6 kg/habitant/an au niveau national (FAO, 2004). Cependant, la conduite d’élevage est coûteuse à Niamey à cause de l’éloignement des aires de pâturage et surtout à la cherté des aliments de bétail. Malgré cela, la population de la Région de Niamey étant consommatrice régulière des produits d’origine animale, associe l’élevage à la pêche pour assurer son approvisionnement en protéines. Le tableau I donne les prix de viandes des trois différentes espèces animales domestiques. Tableau I : Prix de la viande par espèces (FCFA/kg) à Niamey-Niger. Espèce Viande sans os Viande avec os Ovine 2750 2250 Caprine 2000 1800 Bovine 2250 2000 Cameline 2000 1500 Source : FAO, 2004 La figure 3 montre l’évolution de la production piscicole contrôlée mensuelle au petit marché de 2008-2010. 10 Figure 3: Production piscicole (en kg) mensuelle au petit marché de 2008-2010.
Zone et période d’étude
L’étude a été réalisée au niveau de cinq arrondissements communaux que compte la région de Niamey durant la période allant du 16 août au 16 décembre 2011. Niamey, la capitale est située dans la partie ouest du Niger.
Echantillonnage et choix des sites d’enquêtes
L’enquête sur le terrain portait sur sept sites de pêche, deux Marchés (Petit marché et Marché Daressalam) et deux points (quartiers Yantala et Plateau) de vente de poissons frais de la région de Niamey. Les sept sites de débarcadère ont été choisis au hasard sur les vingt trois que compte la région de Niamey. Quant aux marchés de poissons et points de vente de poissons leur choix est surtout lié à leurs caractéristiques afin de nous permettre d’enquêter le maximum d’acteurs après les avoir recensés. Ainsi l’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 40 pêcheurs et 50 commerçants (mareyeurs, grossistes, détaillants) choisis au hasard (tableau II). Le choix porté sur la région de Niamey trouve sa justification en ce sens qu’elle est le principal pôle de commercialisation des produits halieutiques frais au Niger. Tableau II: Répartition des acteurs échantillonnés en selon les lieux d’activité Acteurs Noms des marchés Types d’acheteur Nombre Pêcheurs Sites de débarcadère Pêcheurs 40 Commerçants Marchés Mareyeurs 15 Marchés Grossistes 10 Points et marchés Détaillants 25 Total 90
Elaboration et test des outils
Elaboration: un questionnaire typique à chaque type d’acteur a été réalisé sur la base de l’atteinte des objectifs spécifiques du thème. Le questionnaire élaboré a été soumis aux responsables de la DPA et DRE/CUN. Dans le cadre de notre travail, l’enquête exploratoire a constitué une phase préalable des enquêtes par questionnaires adressés aux acteurs. Il a été procédé aux amendements des questionnaires puis élaboration de la deuxième version suivie de la présentation élargie de celle-ci et adoption d’amendements. Sur la base de toutes les informations à recueillir lors des enquêtes, des questionnaires par type comprenant trois grandes sections ont été élaborés : -La première section est consacrée aux caractéristiques sociales des pêcheurs et commerçants de poissons frais. 12 – La deuxième section sur la description des circuits de commercialisation du poisson frais ; lieu et mode d’achat et la pratique de vente. -Enfin la troisième section est focalisée sur les coûts de transactions des acteurs. Test Terrain et adoption définitive des questionnaires : Un test terrain du questionnaire a été réalisé sur un choix raisonné d’un (1) site (Néini Goungou) de débarquement et un point de vente de poissons (Yantala) proposés par les responsables de la DPA. Ce questionnaire a été testé auprès de 10 acteurs différents et, après des amendements, il a été revu et finalisé. Ainsi deux (2) questionnaires différents ont été finalisés pour être administrés aux pêcheurs et aux commerçants (mareyeurs, grossistes et détaillants). Par la suite, l’enquête proprement dite auprès des acteurs a été menée.
INTRODUCTION |