Etude de caractérisation de la pêche continentale

Etude de caractérisation de la pêche continentale

 Définition du concept de gestion participative

Le concept d’approche participative dans la gestion des ressources naturelles (GRN) est apparu en Afrique de l’Ouest dans les années 1980 dans le cadre d’un projet de foresterie rurale au Sénégal (F.A.O, 1995). L’approche participative est une méthodologie qui vise à modifier la perception du rôle de chacun des acteurs impliqués dans la GRN et de partager les responsabilités entre ceux-ci (F.A.O, 2004). La FAO définit la gestion participative des ressources naturelles (GPRN) comme un outil qui favorise la prise en charge effective par l’ensemble de la population d’un village ou d’un ensemble de villages des actions de restauration et de développement du terroir (FAO, 2004). L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, 2013) définit la gestion participative plutôt comme une « situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent entre eux un partage équitable des fonctions, droits et responsabilités de gestion d’un territoire, d’une zone ou d’un ensemble donné de ressources naturelles » (Borrini-Feyerabend et al. 2000). Dans le domaine spécifique des ressources halieutiques, la gestion participative des pêcheries a été définie de plusieurs manières. (Acheson, 1989) l’a définie comme l’adaptation mutuelle entre le Gouvernement et la communauté locale dans la gestion des ressources halieutiques. Selon (Rettig et al. 1989), la gestion participative est un partage de pouvoir et de responsabilité à travers la délégation d’une partie du processus de planification à des groupes de pêcheurs. (Feeny et al. 1990) l’ont considérée comme un partage de pouvoir de gestion et de responsabilité entre l’Etat et les communautés de pêcheurs. (Mc Goodwin, 1992) a associé la gestion participative à la gestion coopérative dans laquelle les pêcheurs ou leur organisation ont un pouvoir de vote dans la formulation d’un schéma d’aménagement de masse des pêcheries. Alors qu’il n’y a pas de définition largement acceptée de la gestion participative, ces exemples offrent la description générale d’un système qui encourage le partage de pouvoir et de responsabilité, entre le gouvernement et les utilisateurs locaux, dans la gestion de la ressource L’initiative locale de gestion des pêcheries continentales est une forme consensuelle, identifiée parmi tant d’autres et jugée pertinente et réalisable par les communautés de pêcheurs pour une gestion durable des ressources halieutiques (DIAGNE, 2012). 6 La base fondamentale de la cogestion est l’organisation des acteurs à la base et le renforcement de leurs capacités (IDEE Casamance, 2006). La cogestion n’est cependant pas une simple affaire de délégation de responsabilité aux pêcheurs. Il s’agit beaucoup plus de définir quelles sont les fonctions de gestion qui seront laissées au gouvernement et quelles sont celles qui seront déléguées aux pêcheurs (André et al. 2007). L’enjeu de la GPRN est de permettre aux populations locales de restaurer et de conserver le patrimoine naturel et de développer leur capital de production pour elles-mêmes et les générations futures (FAO, 2004). Cette approche prend en considération les milieux physique et socio-économique, ainsi que les connaissances locales d’exploitation du milieu, et instaure un dialogue entre les différents acteurs à travers le principe de partenariat (FAO, 2004b). La GPRN peut être appliquée à tout programme de développement rural, mais demeure une démarche à caractère expérimental qui doit s’adapter aux situations particulières de sa zone d’intervention. Il existe des modèles concrets, toutefois les idées, les outils et les leçons apprises doivent être ajustés et adaptés (FAO, 1995) ; (Borrini-Feyerabend et al. 2000).  

Activités de pêche 

Pêcheurs 

Les pêcheurs représentent 90% des acteurs interrogés, suivis des mareyeurs (6%). Au total, 907 pêcheurs sénégalais sont recensés dans la région de Kolda, dont plus de la moitié est concentrée dans le département de Vélingara (Figure 2). En saison sèche, le nombre de pêcheurs augmente sensiblement avec l’arrivée de plus de 300 maliens qui viennent en campagne pendant cette période. Les mouvements migratoires saisonniers de pêche sont peu fréquents dans la région, sauf quand il s’agit de pêcheurs allochtones maliens. Figure 2 : Nombre de pêcheurs par département. Les activités de pêche sont exercées exclusivement par les hommes. Les femmes s’activent exclusivement dans le commerce et du poisson. La quasi-totalité des pêcheurs interrogés pratiquent d’autres activités socio-professionnelles, particulièrement l’agriculture et l’élevage selon la saison. 510 253 144 0 100 200 300 400 500 600 nombre de pêcheurs DEPARTEMENT Vélingara Kolda Médina Yéro Foula 11 (Autres : charpentiers, manutentionnaires, écailleuses) Figure 3 : Pourcentage de répartition des acteurs interrogés par catégories socioprofessionnelles 

 Zones de pêche

 La région de Kolda dispose d’un réseau hydrographique composé essentiellement du fleuve Casamance, du fleuve Gambie, de la Kayanga, du Sofaniama et de leurs affluents. En dehors des cours d’eau, la pêche est également pratiquée dans les mares, réservoirs et bas-fonds.

Fleuves et barrages 

Le bassin du Kayanga-Anambé constitue un système hydrologique communément appelé complexe Kayanga- Anambé. Le complexe situé à cheval sur les départements de Kolda et de Vélingara est limité au Nord par la communauté rurale de Némataba dans le département de Vélingara, au Sud par la République de Guinée et la Guinée Bissau, à l’Est par le bassin versant de la Koulountou, affluent du fleuve Gambie et à l’Ouest par celui de la Casamance. Le bassin de la Kayanga/Anambé dispose grâce aux deux barrages de Niandouba et du Confluent, d’une réserve d’eau mobilisable estimée entre 140 et 150 millions de mètres cubes, selon les années. Ce potentiel favorise le développement de l’agriculture irriguée et la pêche continentale dans la région. Le système Kayanga-Anambé se présente finalement comme une suite de réservoirs et d’axes hydrauliques avec : – en aval, l’axe hydraulique « barrage de Vélingara Pakane-réservoir principal de Niandouba » – en amont, le réservoir principal de Niandouba avec 85 millions de m3 , l’axe hydraulique Niandouba-Barrage Confluent, puis le réservoir du barrage Confluent 90% 3% 6% 1% Pêcheurs Transformatreurs Mareyeurs Autres 12 d’environ 34 millions de m3 et enfin le réservoir du lac Waïma au seuil du pont de Kounkané avec 25 millions de m3 . Le fleuve Casamance, long de 300 km prend sa source dans la zone de Médina Yoro Foula et traverse le département de Kolda avec ses affluents (le marigot de Saré Koutayel et le Soungrougrou, sur la rive droite, le Thiango Dianguina, le Khorine et le Dioulacolon sur la rive gauche) ; Le Sofaniama un important affluent du fleuve Gambie traverse arrose la partie nord du département de Médina Yoro Foula et précisément les communes de Diakhaly, Kéréwane et Pata. Le fonctionnement hydrologique de ce système est relativement simple et gravitaire. Il faut signaler la construction prochaine d’un autre barrage de retenue à Vélingara Pakane, en amont de celui de Niandouba. 

 Grandes mares 

Plusieurs mares ont été recensées dans le département de Vélingara. Elles sont caractérisées par leur étendue et la variation du niveau de l’eau. Parmi elles, il faut citer : – La mare de Foudou située dans la commune de Sinthiang Koundara, arrondissement de Bonconto; elle a une longueur de 500 m, une largeur de 200 m et l’eau est disponible en permanence; – La mare de Koulaye qui se trouve à Afia regroupant quatorze villages dans l’arrondissement de Bonconto avec une longueur de 800 m, 200 m de largeur et l’eau est disponible toute l’année; – La mare de Kouroubambé avec 1000 m de longueur et 800 m de largeur dans la commune de Sinthiang Koundara. L’eau est disponible toute l’année. – La mare de Gouloumbouyel avec 50 m de longueur et 20 m de largeur. La présence d’eau dans cette mare est de six (06) mois, de Juillet à Décembre. Ces mares sont les plus grandes dans le département de Vélingara et elles nécessitent des dragages et des aménagements. Dans le département de Médina Yoro Foula et de Kolda, il est noté la présence de mares de taille moyenne et plusieurs bas-fonds (Voir Annexe VI) III.1.3 Développement de pôles de pêche Les fleuves, les barrages, les mares et les bas-fonds constituent les principales zones de pêches de la Région de Kolda. L’analyse du réseau hydrographique de la région, des zones de pêche et des mouvements des pêcheurs ont permis d’identifier onze (12) pôles de pêche. Chaque pôle regroupe plusieurs villages qui pêchent dans les mêmes zones et partagent des liens historiques, familiaux, sociaux et culturels. 

 Engins de pêche 

Plusieurs engins de pêche sont utilisés dans la région. Le casier et le filet maillant dormant sont plus utilisés avec respectivement 46% et 24%. Ces filets dormants posés au niveau des plans d’eau sont relevés deux fois par jour. L’épervier (17 %) vient en troisième position et les palangres (13 %) avec des hameçons numéro 12 sont utilisées principalement pour capturer les silures. Figure 4 : Pourcentage d’abondance des engins de pêche utilisés dans la région de Kolda La répartition des engins de pêche par département dans la région, montre que le département de Vélingara enregistre le plus grand nombre d’engins de pêche. Sur les 2995 engins de pêche recensés, 1678 sont utilisés à Vélingara, soit 56% du nombre total. Ensuite, suit le département de Kolda avec 842 engins de pêche enregistrés, soit 28% du total. Au total 475 engins de pêche ont été enregistrés dans le département de Médina Yéro Foula, soit 16% des engins de pêche. Dans tous les trois départements, le Casier et le Filet Dormant sont les engins les plus utilisés avec respectivement 46% et 24% des engins.

Table des matières

Dédicace
Remerciements
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des sigles et abréviations
Introduction
I. Synthèse bibliographique
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.1.1. Situation géographique
I.1.2. Milieu Biophysique
I.1.3. Milieu socio-économique
I.2. Définition du concept de gestion participative
II. Matériel et Méthodes
II.1. Revue documentaire
II.2. Collecte des données
II.2.1. Outils de collecte des données
II.2.2. Déroulement des enquêtes
III. Résultats de l’étude
III.1. Activités de pêche
III.1.1. Pêcheurs
III.1.2. Zones de pêche
III.1.2.1. Fleuves et barrages
III.1.2.2. Grandes Mares
III.1.3. Développement des pôles de pêche
III.1.4. Engins de pêche
III.1.5. Parc piroguier
III.1.5.1. Débarquements
III.1.5.2. Espèces capturées
III.1.6. Importance socio-économique de la pêche
III.2. Mareyage
III.2.1. Mareyage des produits extérieurs
III.2.2. Mareyage des produits locaux
III.3. Transformation
III.4. Organisations socio-professionnelles
IV. Gestion actuelle des ressources halieutiques
IV.1. Mesures locales de gestion actuelle des pêcheries
IV.2. Mesures de gestion proposées par les acteurs
IV.2.1. Mesures préalables
IV.2.2. Mesures techniques
IV.2.3. Mesures d’accompagnement
IV.3. Contraintes liées à la gestion actuelle des ressources halieutiques
V. DISCUSSION
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE
– Annexe I : entrevue avec les acteurs de la pêche
– Annexe II : engins de pêche utilisés dans la région de Kolda
– Annexe III : espèces de poissons capturées dans les eaux continentales de la région de Kolda
– Annexe IV : espèces de poissons capturées dans la région de Kolda
– Annexe V : questionnaire utilisé dans la recherche

 

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *