Propédeutique des systèmes digestif et hépato-biliaire des ruminants
L’originalité clinique des ruminants tient en grande partie aux caractéristiques particulières de leurs organes digestifs.
Etude critique de la ration
• Peser soi-même les aliments.
• Il faut un minimum de structure (qualité des aliments) !
• Modifications de l’alimentation survenues récemment (ne supportent pas bien les changements brutaux d’alimentation) ?
Appétit
• Pour voir si l’animal mange :
Voir l’état de réplétion de l’abdomen (exceptions comme l’indigestion vagale où l’abdomen est énorme alors que l’animal ne mange presque plus)
• Très important ! :
Un des premiers signes lors de problème est une baisse partielle (inappétence) ou totale (anorexie) de l’appétit.
• Pour juger de l’appétit d’un bovin, il faut lui offrir des aliments qui lui sont habituels.
• Vérifier la qualité des aliments.
• Inappétence primaire, idiopathique (maladie de l’appareil digestif).
• Inappétence secondaire, symptomatique.
• Le retour de l’appétit est un signe favorable sur le plan pronostique.
• Pica :
• Il correspond à un appétit dépravé.
• Différent du comportement anormal associé à certaines maladies du SNC.
• Prise de nourriture :
De préférence avec la langue chez les bovins.
• Mastication :
• Plus superficielle durant la prise de nourriture que pendant la rumination (mange très vite pour être le moins à découvert, dans la nature).
• Mastication à vide, grincements des dents :
C’est un signe d’atteinte et/ou de souffrance cérébrale :
Nombreuses maladies cérébrales (NCC, abcès du cerveau etc)
Hypoxie
Hypoglycémie
Intoxication endogène (urémie, corps cétoniques comme dans la forme nerveuse de l’acétonémie) ou exogène.
• Déglutition :
• Facilement observée du côté gauche de l’encolure.
• ! affections de la langue, du pharynx ou de l’œsophage (dysphagie).
• Soif :
• Normalement :
50-80 L/jour avec une alimentation sèche
25-40 L avec des fourrages verts.
• Attention à la chaleur en été.
• Attention aux vaches à haute production laitière.
• Intoxication par l’eau : hémoglobinurie d’abreuvement (hémolyse).
Rumination
• A vide chez les jeunes veaux (bruit spécial, comme une grenouille qui coasse).
• Permet un broyage complémentaire et la régulation du pH du rumen (salivation plus importante pendant la rumination).
• Bien en route dès l’âge de 2-3 semaines si distribution de fourrage grossier.
• Indice très précieux du bon état de santé.
• Débute normalement 1/2h à 1h1/2 après le repas chez l’adulte.
• 40-60 mastications pour chaque bol méricique (important pour que la salive tamponne le pH du rumen qui chute avec les fermentations du rumen suite au repas).
• Inrumination primaire (idiopathique) ou secondaire (symptomatique).
• Importance d’avoir les fourrages grossiers avant les concentrés pour que le bovin ne délaisse pas les fourrages pour les concentrés.
• Réflexe de la gouttière œsophagienne :
• N’existe plus pour l’eau dès le début de la consommation de fourrage grossier.
• Pour le lait et certaines solutions salées, il peut persister jusqu’à l’âge de 2 ans.
• Eructation :
• 15-20 x/heure avec du foin.
• 60-90 x/heure avec des fourrages verts ou concentrés.
• Jusqu’à 1.200 L de gaz (CO2, CH4) produits journalièrement chez un bovin adulte.
• Tympanisme gazeux ou spumeux.
• L’accumulation de grandes quantités de gaz dans le rumen immature des veaux est en relation avec les événements suivants :
Absorption d’air
Irritation inflammatoire de la région du cardia
Lait refoulé par la caillette, putréfié ou fermenté dans le rumen
Passage de suc gastrique dans le rumen (réaction chimique entre l’acide chlorhydrique et les carbonates de la salive avec production de CO2).
• Mécanisme :
Avant, on pensait que les gaz éructés quittaient tout de suite la bouche et sortaient à l’extérieur.
En fait :
Les gaz sont poussés dans la trachée et les poumons.