ETUDE COMPARATIVE DES QUARTIERS DE NDÉNATTE, NORD MONTAGNE-VI ET HANN-MARISTES

ETUDE COMPARATIVE DES QUARTIERS DE NDÉNATTE, NORD MONTAGNE-VI ET HANN-MARISTES

La définition des concepts

La plupart des concepts que nous utilisons dans cette étude sont communs à la géographie, aux sciences de l’environnement et à la santé. Les acceptions qui sont adoptées ici permettent de mieux se situer par rapport aux objectifs visés. Les différents termes retenus pour l’analyse conceptuelle sont relatifs à la zone d’étude (commune d’arrondissement et quartier). Ensuite, seront analysés les concepts liés au climat 18 et à l’environnement (climat et environnement). Enfin, nous exposerons le sens dans lequel nous utiliserons le mot santé dans cette étude. 2.1 Commune d’arrondissement La commune est une collectivité locale. Elle est administrée par un maire. C’est une petite unité administrative dirigée par un élu. Ainsi, les populations peuvent plus facilement participer à la vie de la cité. Dans le département de Dakar, les compétences du maire s’exercent sur quatre arrondissements : Dakar-Plateau, Grand-Dakar, Almadies et Parcelles Assainies.

L’arrondissement est une circonscription administrative située juste au-dessous de l’échelon du département. Son ressort territorial, ses limites et son chef-lieu sont fixés par décret1 . La commune d’arrondissement de Yoff se trouve dans l’arrondissement des Almadies, alors que celle de Hann-Bel-Air est localisée dans l’arrondissement de Grand-Dakar. Yoff et Hann occupent une bonne partie des communes d’arrondissement de Yoff et de Hann-Bel-Air. En 1996, le gouvernement du Sénégal signe le décret 96-745 du 30 août portant création des communes d’arrondissement dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque. Celles-ci sont des regroupements de quartiers. Elles ont un certain nombre de compétences concernant l’environnement et la santé entre autres  . On compte 19 communes d’arrondissement dans le département de Dakar. Celles de Yoff et de Hann-Bel-Air sont situées respectivement sur les côtes Nord et Sud-Est du département. Elles comprennent les quartiers qui sont ciblés dans cette étude. 2.2 Quartier A l’intérieur de Yoff et de Hann nous distinguons un certain nombre de quartiers, qui sont des portions de l’agglomération.

Les espaces qui les constituent relèvent « d’une certaine communauté d’appartenance et d’une représentation de celle-ci, avec des lieux repères et des lieux centraux »3 . Le quartier est l’unité territoriale de base de la ville. Il est constitué d’un ensemble plus ou moins important d’habitations. C’est une circonscription administrative où l’Etat est représenté par un chef de quartier. Les quatre quartiers ciblés dans cette étude sont, d’une part, Ndénatte et Nord-Foire-Azur (à Yoff) et, d’autre part, Hann-Montagne-VI et 1 Loi n° 72-02 du 1er février 1972 relative à l’organisation de l’administration territoriale. 2 Loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, modifiée par les lois n° 2002-15 du 15 avril 2002 et n° 2004-21 du 25 août 2004. 3 R.   Hann-Maristes (à Hann-Bel-Air). Ils sont choisis parmi les 39 quartiers dénombrés à Yoff et les 27 qui existent à Hann. Les quartiers sont qualifiés de traditionnels s’ils proviennent d’une transformation d’un des villages lébous de Yoff ou de Hann. Les habitations sont alors des concessions entièrement en dur. Elles peuvent aussi avoir un toit en ardoise ou en tôle ondulée. Le quartier traditionnel se caractérise aussi par ses résidents qui ont souvent un niveau de vie et d’instruction faible. Les habitants de ces quartiers traditionnels sont en général attachés aux valeurs et aux pratiques anciennes.

Les quartiers modernes sont de nouvelles cités. Ils sont constitués de maisons en dur. Ils résultent de l’extension récente de la ville de Dakar vers les anciens villages lébous. Leurs habitants ont en général un niveau de vie et d’instruction élevé. Cependant, ces quartiers modernes ne disposent pas toujours d’infrastructures de base telles que le réseau d’évacuation des eaux usées ou des caniveaux pour drainer les eaux pluviales. 2.3 Climat Pour appréhender la notion de climat nous partons de la définition de HUFTY (2001). Elle a l’avantage d’être complète par rapport à tous les aspects de la climatologie. Le climat est ici ce qu’étudie la climatologie. « La climatologie est l’étude des échanges énergétiques et hydriques entre la surface de la Terre et l’atmosphère (climatologie physique ou climatonomie) combinée avec la fréquence et la succession d’événements météorologiques (climatologie statistique et climatologie dynamique), dont l’action influence directement ou indirectement l’existence des êtres qui y sont soumis (climatologie appliquée, surtout bioclimatologie) »..

Nous distinguons trois aspects dans cette définition. Le premier se réfère aux échanges entre la Terre et l’atmosphère. Ici c’est du climat de la Terre qu’il s’agit ; les zones et les régions s’effacent au profit d’une analyse globale. C’est plus la climatologie du physicien que du géographe. Le deuxième est centré sur les phénomènes météorologiques et climatiques. Par une analyse statistique et dynamique, la climatologie statistique et la climatologie dynamique permettent d’identifier les différents lieux par leurs traits climatiques. L’approche dynamique conduit à une compréhension des événements météorologiques définis par les états de l’atmosphère qui leur correspondent. L’analyse statistique permet en outre de déceler 1 A. HUFTY, 2001 : Introduction à la climatologie : Le rayonnement et la température, l’atmosphère, l’eau, le climat et l’activité humaine, Bruxelles, De Boeck, p. 1. 20 les changements du climat à toutes les échelles temporelles.

Le troisième aspect de la définition de HUFTY concerne toutes les applications de la climatologie. L’influence du climat s’exerce sur toutes les activités humaines. Cependant, elle est d’abord une influence sur les êtres vivants du fait que le climat modifie les conditions du milieu (action indirecte) et régule la physiologie des êtres vivants. L’approche dynamique permet d’expliquer les types de vent observés à Dakar. Grâce à elle, seront précisées l’origine des flux et leur trajectoire. Cette détermination de l’origine et de la trajectoire passe par une vue synoptique des observations météorologiques. Cette analyse est possible grâce aux cartes synoptiques de surface qui donnent une vue globale des paramètres météorologiques observés en un instant donné. Nous aurons plus affaire à un climat local et à des microclimats, même si ceux-ci s’insèrent toujours dans un climat régional. La connaissance des caractéristiques climatiques de Dakar passe par une analyse des éléments climatiques. Les valeurs de ces paramètres sont le résultat de l’interaction de facteurs lointains (véhiculés par les déplacements de l’air) et de facteurs géographiques locaux (éléments de relief de la presqu’île du Cap-Vert et urbanisation). Le climat de Dakar subit deux influences : l’influence de la côte et celle de l’agglomération.

Le climat côtier est celui qui résulte de la modification du climat induite par la différence de rugosité, de température et d’humidité1 . Le climat urbain est le climat différent du climat des régions environnantes à cause de l’influence de l’agglomération.2 De la définition de HUFTY (2001) et des considérations relatives à la zone d’étude, nous retenons que le climat est l’état de l’atmosphère résultant de la combinaison du dynamisme de l’air et des facteurs locaux. Il intègre aussi les influences de cet état de l’atmosphère sur les êtres vivants. Le climat, ainsi défini, est une des composantes majeures de l’environnement. 

Microclimat

Le climat se réfère en général à une vaste étendue (plus grande que la région). A des espaces plus réduits, les nuances climatiques sont appelées climats locaux ou microclimats. Le climat local est un climat qui s’applique à un espace de l’ordre de la « dizaine de kilomètres carrés en plaine ». Il résulte de caractéristiques particulières d’un milieu telles que  la végétation, le bord de lac, le littoral ou l’agglomération.1 Le microclimat a une extension plus réduite. Elle varie de « quelques dizaines de mètres à quelques centimètres »2 . L’existence d’un microclimat est due aux phénomènes d’abri et d’exposition. On peut ainsi avoir un microclimat d’une « rue, d’un versant, d’un bout de jardin, d’un espace clos »3 . Dans les centres urbains, il y a un climat local qui se décline en une multitude de microclimats.

Environnement

L’environnement est défini tantôt de manière large comme le milieu avec toutes ses composantes naturelles, matérielles et humaines, tantôt de manière restreinte comme étant les éléments du milieu nécessaires à la vie que sont l’air, l’eau, le sol, etc. Il est l’ensemble des « relations d’interdépendance complexes » que les sociétés entretiennent avec la nature ; c’est le géo-environnement dont parle la géographe Y. VEYRET5 . C’est l’ensemble des données et des équilibres de forces qui conditionnent la vie d’un groupe biologique..

Au sens strict, l’environnement est l’« ensemble des facteurs biotiques et abiotiques qui régissent l’existence des organismes » . Dans ce cas A. BAILLY et H. BÉGUIN préfèrent parler de risques pour désigner le danger éventuel8 . Le risque est « la probabilité d’un événement sanitaire défavorable ou un facteur qui augmente cette probabilité ». La probabilité augmente naturellement (phénomènes de l’environnement physique) ou du fait de l’action de l’Homme (accidents, pollutions, etc.). En milieu urbain, les urbanistes et les architectes parlent de cadre de vie pour désigner l’environnement. Le cadre de vie est l’ensemble des conditions environnementales du voisinage. Il comprend l’habitation, le trajet domicile–travail, l’offre de loisir, etc. L’objectif de l’aménagement urbain est d’améliorer ce cadre en créant des espaces verts, en facilitant l’assainissement et la collecte des déchets ménagers, en édictant des normes de construction, etc.   L’environnement ne se limite donc pas aux pollutions d’origine anthropique. Les facteurs naturels aussi doivent être pris en compte. On parle ainsi de dégradation de l’environnement dès que la santé humaine est menacée.

Dégradation

L’environnement peut être menacé, agressé ou pollué. Ces actions néfastes peuvent se traduire par un changement négatif des conditions environnementales : on dit alors que l’environnement s’est dégradé. La dégradation est le passage à un état plus mauvais, à un degré inférieur. En effet, le terme vient du latin gradus qui signifie degré1 . On parle de dégradation de l’environnement lorsque les conditions du milieu, le cadre de vie, se détériorent, subissent une évolution défavorable. Une telle évolution peut être décelée par des mesures ou par une estimation quantitative. 

Impact

L’impact est l’effet produit par quelque chose. Il résulte d’un choc, d’une collision, d’un heurt (du latin impactus, de impingere qui signifie heurter). Du heurt découle une influence, une conséquence, un effet induit. Les études d’impact environnemental et social visent à mettre en évidence les effets positifs et/ou négatifs des grands travaux (route, barrage, installation industrielle, centrale électrique, projet d’aménagement, etc.) et à proposer des mesures pour prévenir les effets néfastes. Elles prennent en compte les conséquences sur la santé, sur l’environnement naturel et sur la société3 . L’impact peut aussi provenir de travaux, d’activités ou de pratiques de moindre envergure. Ainsi, l’habitat, la cohabitation population-industries, les activités quotidiennes impactent la santé des citadins. 

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES DES QUARTIERS DE NDÉNATTE, NORD-FOIRE-AZUR, HANN-MONTAGNE-VI ET HANN-MARISTES
Chapitre I : Des quartiers aux sites contrastés, progressivement intégrés dans l’agglomération de Dakar
Chapitre II : Les caractéristiques climatiques
Chapitre III : Les aspects microclimatiques
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : DEGRADATION DU CADRE ENVIRONNEMENTAL DES POPULATIONS,IMPACTS SANITAIRES ET STRATEGIES DE REHABILITATION
Chapitre I : Dégradation du cadre environnemental des populations
Chapitre II : Impacts sanitaires
Chapitre III : Stratégies de rehabilitation du cadre environnemental
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Textes de lois cités
Wébographie
Annexes
Liste des figure
Liste des photos
Liste des tableaux
Table des matières

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