Étude comparative de la participation électorale

Étude comparative de la participation électorale

Le sujet de la participation électorale

La notion des citoyens et dimension de la citoyenneté 

En abordant la thématique de la participation électorale des citoyens, il importe aussi de définir la notion de « citoyenneté ». Ce sujet revêt d’innombrables sens qu’il faut mette en exergue les ambiguïtés qu’il recèle. Pendant longtemps, dans la « polis » de l’antiquité grecque, les citoyens étaient ceux qui peuvent participer au pouvoir délibératif ou judiciaire. Ces citoyens constituaient à cette époque, une catégorie fermée qui excluaient les femmes et les handicapés. • Selon Dominique SCHNAPPER , la notion de citoyenneté doit être, dès l’origine, entendue triplement : – Au sens juridiques, le citoyen est « un sujet de droit- droits civils et politique » ; – Le citoyen est également « le principe de la légitimité politique » ; – La citoyenneté est enfin, « la source du lien social ». • Pour LOCHAK , l’accès à la nationalité est le point de passage oblige de l’accès à la citoyenneté. La dynamique de la citoyenneté varie selon les États, l’abaissement de la majorité de 21 à 18 ans, l’attribution du droit de vote aux femmes, reflètent cette dynamique. A Madagascar, un individu dispose de son droit de citoyens à partir de l’âge de 18 ans. La citoyenneté Malgache n’est retreinte qu’en cas de privation de droits civiques, suite à une condamnation judiciaire. Le mot citoyen a plusieurs sens. Il peut signifier « personne qui jouit de droits civiques ». Mais il désigne aussi « personne qui est, qui se sent coresponsable de l’avenir de la cité ». C’est en ce sens qu’on peut parler de citoyenneté active ou participation citoyenne. Nous pouvons également aborder que ; la citoyenneté est liée à la responsabilité. C’est le sens de la devise de récit : « être acteur de sa propre vie et citoyen d’un monde solidaire ».  Pour BALIBAR9 , entendue au sens étroit, la citoyenneté renvoie à l’exercice complet des droits politiques, au sens large, c’est la capacité d’être « entendu » sur l’espace publique. 7 SCHNAPPER (D.), «Qu’est ce que la citoyenneté ? », Ainsi, dans le cadre du présent travail, nous entendons par « citoyens », tout individus, Malgache, homme ou femme, ayant 18 ans et plus, jouissant de ses droits politiques sans tenir compte des différences ethniques ni des inégalités socio-économiques et culturelles. 

Participation citoyenne 

La participation effective de chaque citoyen du processus électoral constitue un pilier de l’exercice du pouvoir souverain. Elle lui permet de contribuer au choix de la politique générale de l’État : de même qu’à instituer une bonne gouvernance, en liant le choix de personne ou de partis avec les résultats de leur travail lors des prochaines élections. Cet exercice du pouvoir des citoyens aux élections consiste à renforcer le pouvoir des dirigeants élus. Mais qu’est ce qu’on entend par pouvoir.  Selon J. Lhomme, le pouvoir peut être défini comme « la capacité consciente d’exercer un influence nette ». 

Le comportement électoral 

Théorie de l’électeur rationnel 

Le vote de l’électeur résulte d’un calcul coûts- avantages utilitaristes établi en fonction de l’offre électorale (programmes, candidats) et des enjeux de l’élection (Nationaux, locaux). Dans ce cas, l’élection se comporte comme un consommateur sur un marché, ou la participation des citoyens aux élections dépend de leurs intérêts à gagner sur le candidat. A partir de ses prédispositions politiques, l’électeur opère des arbitrages pour parvenir au choix électoral qui lui apparait le moins insatisfaisant ou le plus satisfaisant. L’électeur affranchi de l’influence de ses groupes d’appartenance et effectuerait un calcul rationnel afin de maximiser son utilité.

L’abstentionniste électorale

L’abstentionnisme électoral est un acte rationnel qui résulte de la perception d’un déficit d’intérêt des électeurs qui postulent que le vote doit avoir une fonction d’utilité sociale. La sociologie électorale française considère l’abstention comme « un phénomène collectif conditionné par des propriétés sociales durablement structurées qui tend à se reproduire à l’identique à l’intérieur d’une classe sociale ». Ce qui fait que la participation électorale est ~ 14 ~ un phénomène complexe. Considérons la situation économique Malgache face à la pauvreté et le faible taux d’alphabétisation, l’incompétence de gens en matière politique avec l’ignorance du sujet de l’élection, les citoyens ne connaissent plus leur droit et leur devoir. Alors, la tendance à l’abstentionnisme ne cesse d’augmenter et de se reproduire durant l’élection. 

Compétition électorale et science du vote

 Le vote est aujourd’hui considéré comme le seul moyen de consacrer l’assentiment collectif, de présenter des verdicts souverains. Le vote comme technique de dévolution du pouvoir apparaît doté d’une supériorité incomparable. Vote vient du latin « votum » qui signifie émettre un vœu dans des circonstances solennelles, faire une promesse aux dieux, s’engager publiquement pour une cause. A partir du XVe siècle vote signifie délibération. Au début du XVIIIe siècle, vote signifie assentiment par le suffrage. Le vote devient matériel, il devient un bulletin. En France jusqu’en 1913 c’est une carte de papier rédigée à la main que l’électeur remet au président de bureau. En Espagne et au Portugal fin XIXe, le vote se fait dans les églises après avoir fait une prière. Au Danemark on livre sa préférence oralement à une assemblée qui écrit le choix sur un registre. En Angleterre jusqu’en 1872 on vote en se réunissant, femmes et enfants compris, autour d’une estrade où les candidats s’affrontent. On est élu à l’applaudimètre (présence de jurés pour valider le scrutin). Le vote comme procédé de désignation du pouvoir entre en concurrence avec d’autres procédés comme le tirage au sort, la compétition ou la force. Le vote tient les électeurs, son verdict est implacable, il sépare de la force du nombre, se donne à voir comme une force extérieure fondée sur l’évidence d’un assentiment collectif.

Table des matières

Remerciements
Sommaire
Introduction générale
PARTIE I : CADRAGE THEORIQUE ET APPROCHE DESCRIPTIVE DES
TERRAINS
Chapitre I : Cadre conceptuel sur la participation électorale
Chapitre II : Balises méthodologique
Chapitre III : Approche descriptive des deux terrains
PARTIE II : PRESENTATION ET ANALYSES DES RESULTATS
Chapitre IV : Résultats d’enquêtes communautaires
Chapitre V : Résultats d’enquêtes auprès des cibles et approche comparative
Chapitre VI : L’abstentionnisme électoral
Chapitre VII : Mission des acteurs et Manifestation de problèmes
PARTIE III : DISCUSSION ET APPROCHES PROSPECTIVES
Chapitre VIII : Discussion : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
(FFOM)
Chapitre IX : Vérification des hypothèses
Chapitre X : Approches prospectives
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Annexe

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