Etude comparative de deux tests rapides utilisés dans la détection de l’antigène HBs

Etude comparative de deux tests rapides utilisés
dans la détection de l’antigène HBs

Morphologie Le VHB peut se présenter sous deux formes principales 

 Particule de Dane Les particules de Dane ont une structure ayant la forme sphérique. Leur diamètre externe mesure environ 42 nm. Elles correspondent aux virions complets infectieux. Elles sont constituées d’un core (nucléocapside contenant un ADN partiellement bicaténaire associé à une ADN polymérase) et d’une enveloppe sur laquelle sont ancrées les glycoprotéines de surface (Ag HBs) (6). La structure de cette particule virale est illustrée par la figure suivante. Figure 1 : Particule virale de Dane (7).

 Sphères et bâtonnets 

Ce sont des particules subvirales non infectieuses en grand excès dans le sang des sujets infectés par rapport aux particules de Dane (6). Les sphères mesurent environs 22 nm de diamètre et les bâtonnets peuvent atteindre une longueur de 100 nm. Ces particules vides comprennent une membrane lipoprotéique ne contenant que les protéines de surface M et S du VHB (6). Leur structure est représentée à la figure suivante. 6 Figure 2: Particules virales vides (7). 

Organisation génomique

 Ce génome se caractérise par une structure compacte de 3200 nucléotides et un chevauchement des différents gènes dans les trois phases 

 Gène préS/S 

Il code pour les trois protéines de surface que sont (9) : S (Small) : correspond à la protéine majeure de l’enveloppe, M : protéine moyenne L (Large) : grande protéine Elles sont lues en phase sur deux ARN différents et possèdent toutes la même spécificité antigénique HBs. 

Gène préC/C 

Ce gène code pour les protéines suivantes (10) :  Protéine de capside ou protéine C ou antigène HBc)  protéine soluble excrétée dans le sérum après clivage (protéine E ou antigène HBe). Bien que ces deux protéines soient traduites en phase, leurs spécificités antigéniques sont différentes. 

Gène P 

Ce gène représente 80% du génome du VHB (6). Il code pour trois peptides :  Protéine terminale : région non codante  Polymérase proprement dite qui a une activité ADN polymérase ARN dépendante (transcriptase inverse)  RNase H

 Gène X

Ce gène code pour une protéine régulatrice HBx. Il a une activité transactivatrice (6) qui pourrait être impliquée dans la cancérogenèse induite par le VHB. L’organisation de ce génome est matérialisée à la figure suivante. Figure 3: Structure et organisation du génome du VHB (6).

 Protéines virales 

 Protéines de surface Elles sont composées de trois formes différentes (8) : 8  Protéine majeure ou petite protéine : C’est la plus abondante sur le virion (environ 200 protéines par virion). Elle se compose de 226 acides aminés. Elle existe sous deux formes : gp27 et p25. En effet, elle peut être glycosylée. Elle porte l’antigène HBs. Cet antigène est conformationnel grâce à des ponts disulfures. Il est présent sur le virion et les particules d’enveloppe vides secrétées par les cellules infectées.  Protéine moyenne : Sa présence est d’environ 20 par virion. Elle a 55 acides aminés supplémentaires dans la région NH2 terminale. Elle existe également sous deux formes : glycosylée et non glycosylée (gp34 et p31).  Grande protéine : Il existe deux localisations possibles. Au cours de la synthèse protéique, la grande protéine serait située sur le versant interne de la membrane du réticulum endoplasmique. On pense qu’elle va acquérir secondairement sa localisation extra virionique. La figure suivante illustre ces protéines de surface. Figure 4: Région codant les trois protéines d’enveloppe (L, M, S) 

 Protéine de core et protéine précore

 Ce sont deux protéines différentes.  La protéine de core (protéine C) est composée de 183 à 185 acides aminés et n’est pas glycosylée. Elle s’associe sous forme de dimère avec l’ARN pré génomique pour construire la nucléocapside. Elle possède de 9 grandes zones riches en arginine à l’extrémité carboxy- terminale. Elle n’est pas soluble et est située à l’intérieur de la particule virale. L’antigène HBc qu’elle porte n’est pas directement détecté dans le sérum (8).  La protéine fabriquée à partir de l’ARNm recouvrant la région pré-C subit une maturation particulière avec clivage du signal peptide et élimination de l’extrémité carboxy-terminale. La protéine résultante composée de 148 à 149 aminoacides est excrétée sous une forme soluble et porte l’antigène HBe. Lorsque, par mutation, des codons d’arrêt modifient la région pré-C, il n’y a pas d’excrétion de l’antigène HBe dans le sérum 

 Polymérase virale

 Elle comprend quatre régions (8).  Une région dite protéine terminale qui se fixe à l’extrémité 5’ du brin long d’ADN de façon covalente.  Une région d’espaceur confère à l’enzyme une flexibilité pendant la réplication.  Une activité enzymatique ADN polymérase ARN dépendante possédant des homologies avec la transcriptase inverse.  Une activité ARNase H dégradant les ARN des hybrides ADN/ARN Ces différentes régions sont représentées à la figure suivante. 10 Figure 5: Schéma de la région codant la polymérase du VHB (12). Légende : I(G) : Région spécifique au génotype G du VHB II(F) : Région spécifique au génotype F du VHB A : Région spécifique au génotype A du VHB B : Région spécifique au génotype B du VHB C : Région spécifique au génotype C du VHB D : Région spécifique au génotype D du VHB E : Région spécifique au génotype E du VHB 

Protéine X

Bien que de taille variable (146 à 154 acides aminés), la protéine X est codée par un gène très controversé. La région X recouvre une partie du gène de la polymérase et la région pré-C. Elle est exprimée chez le sujet infecté comme en témoigne la présence d’anticorps anti-protéine X. Cette protéine est probablement associée à la cancérogénèse liée au VHB par une activité de transactivation et des interactions possibles avec d’une part la p53 et d’autres part le système de réparation –excision des nucléotides .

 Cycle de réplication 

Le VHB a un tropisme essentiellement hépatique. Cependant, une localisation extra-hépatique a été mise en évidence principalement dans les cellules mononuclées sanguines (6). Dans son mode de réplication et, contrairement aux autres virus à ADN infectants l’homme, le VHB s’appuie sur un intermédiaire de réplication qui est une molécule d’ARN pré génomique. C’est donc un virus à ADN qui se rapproche des rétrovirus classiques par sa polymérase qui possède une activité de transcription inverse (13). La réplication virale est détaillée par la figure qui suit. Figure 6: Cycle de réplication du VHB 

Epidémiologie de l’infection par le VHB 

 Dans le monde

 Selon l’OMS, en 2017, 1,1 million de personnes ont été nouvellement infectées par le virus de l’hépatite B dans le monde (1). C’est dans les Régions du Pacifique occidental et de l’Afrique que la prévalence de l’hépatite B atteint les niveaux les plus élevés. Le taux d’infection de la population adulte est de 6,2% pour la première et de 6,1% pour la seconde. Dans la Région de la Méditerranée orientale, dans celle de l’Asie du Sud-Est et dans la Région européenne, on estime que 3,3%, 2,0% et 1,6% respectivement de la population générale sont infectés. Dans la Région des Amériques, 0,7% de la population est infectée (1). La répartition géographique dans le monde de l’infection au VHB est schématisée à la figure suivante. 12 Figure 7: Répartition mondiale de l’infection au VHB.

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 Au Sénégal 

L’hépatite virale B au Sénégal sévit dans un contexte de pauvreté. Elle affecte les personnes issues de divers groupes socioéconomiques en raison d’un accès insuffisant aux soins de santé appropriés, aux modes de vie et aux pratiques culturelles à risque (14). Le Sénégal représente l’exemple d’un pays en Afrique de l’ouest qui est fortement endémique pour le VHB. Selon les statistiques officielles, 85% de la population sénégalaise ont un marqueur du VHB. Après une infection aigue, 20% deviennent des porteurs chroniques. On estime à 10% le nombre de porteurs chroniques du VHB dans la population générale 

 Modes de transmission 

Les principaux modes de contamination sont l’exposition à des produits sanguins et à leurs dérivés avant leur dépistage systématique, lors de relations 13 sexuelles non protégées et la transmission verticale périnatale. Le virus étant présent dans la salive et dans le sperme, une transmission par contact des sécrétions avec les muqueuses est possible 

 Transmission verticale

Dans les pays à haute endémicité, la transmission se produit principalement durant la période périnatale. Elle est particulièrement élevée (70 à 90%) lorsque la mère a des marqueurs de réplication du VHB. En absence de réplication active, le risque de transmission n’est plus que de 10 à 40%. La contamination se produit au moment de la naissance ou peu de temps après. C’est lors de la transmission périnatale que le risque de chronicité est le plus important, soit de 90% contre 25 à 30% pour les enfants d’un à cinq ans et de moins de 10% chez les adultes 

Transmission sexuelle 

La contamination par voie sexuelle est la plus fréquente dans les pays à faible endémie. Les virus du VHB et du VIH partageant les mêmes modes de transmission, les patients porteurs du VIH ont une prévalence augmentée d’hépatite B. Le risque de chronicité est plus marqué chez les patients coinfectés par le VIH et le VHB, comme chez tous les patients immunodéprimés, et l’évolution vers une cirrhose plus rapide. Depuis l’amélioration des traitements contre le VIH, les pathologies hépatiques sont devenues une des premières causes de morbidité et de mortalité chez ces patients 

 Transmission parentérale

 La contamination parentérale touche surtout les pays à faible prévalence. Depuis que les produits sanguins sont systématiquement testés, la transmission parentérale concerne surtout les toxicomanes. Après cinq ans de toxicomanie régulière, presque tous les consommateurs ont une sérologie positive pour une 14 infection ancienne ou chronique. Les autres facteurs de risque sont les piqûres accidentelles chez les professionnels de la santé, l’hémodialyse, les soins dentaires, les tatouages, les traitements par acupuncture et piercings lors d’une stérilisation insuffisante du matériel, l’utilisation de flacons multidoses, la mauvaise désinfection de surfaces souillées par du sang ou des sécrétions .

Symptomatologie clinique

La plupart des individus nouvellement infectés ne manifestent aucun symptôme. Néanmoins, certaines personnes présentent une affection aiguë, avec des symptômes qui persistent sur plusieurs semaines, notamment (1):  un jaunissement de la peau et des yeux (ictère),  une coloration sombre des urines,  une fatigue extrême,  des nausées,  des vomissements  des douleurs abdominales. Un groupe plus restreint d’individus atteints d’une hépatite aiguë peut évoluer vers une insuffisance hépatique aiguë, susceptible d’entraîner la mort (1). Chez certaines personnes, le VHB peut aussi provoquer une infection chronique du foie, susceptible d’évoluer ultérieurement en cirrhose (foie cicatriciel) ou en cancer hépatique (1). Le passage à la chronicité dépend de l’âge auquel la personne a été infectée (1):  80 à 90% des nourrissons infectés pendant la première année de vie  30 à 50% des enfants infectés avant l’âge de 6 ans.  moins de 5% des personnes adultes en bonne santé. Par ailleurs, 20 à 30% des adultes atteints d’une infection chronique présenteront par la suite une cirrhose et/ou un cancer du foie. 

 Diagnostic biologique de l’infection par le VHB 

Diagnostic direct

 En pratique, les antigènes HBs (Ag HBs) et HBe (Ag HBe) sont mis en évidence dans le sérum par des techniques immuno-enzymatiques chez les sujets porteurs du VHB. L’élément essentiel du diagnostic d’une infection par le VHB en cours repose sur la mise en évidence dans le sérum de l’Ag HBs. L’antigène HBe est recherché dans le bilan de suivi d’hépatite chronique. L’Ag HBc peut être détecté sur une coupe de foie par immunofluorescence ou immuno-peroxydase, lorsqu’une biopsie hépatique est réalisée (15). Le diagnostic moléculaire peut être réalisé dans les cas suivants (16) :  Le dépistage et la détection précoce de l’infection (1 semaine) ;  La recherche d’ADN en cas d’hépatite chronique Ag HBe (–) ;  Une recherche de réactivation du VHB chez un immunodéprimé Ce diagnostic moléculaire fait appel à des techniques d’hybridation au moyen de sondes spécifiques par amplification génique. Les techniques d’amplification par PCR (Polymérase Chain Reaction) du génome viral sont les plus sensibles et permettent également après séquençage de révéler des variant ou mutants. Différentes techniques sont actuellement proposées (16): – L’Hybridation avec amplification du signal utilisant des isotopes. – Les PCR en temps réel : Laboratoires Abbott – Les PCR en temps réel: Système Cobas TaqMan .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: BIBLIOGRAPHIE
I. Virus de l’hépatite B
I.1. Définition
I.2. Taxonomie
I.3. Morphologie
I.3.1. Particule de Dane
I.3.2. Sphères et bâtonnets
I.4. Organisation génomique
I.4.1. Gène préS/S
I.4.2. Gène préC/C
I.4.3. Gène P
I.4.4. Gène X
I.5. Protéines virales
I.5.1. Protéines de surface
I.5.2. Protéine de core et protéine précore
I.5.3. Polymérase virale
I.5.4. Protéine X
I.6. Cycle de réplication
II. Epidémiologie de l’infection par le VHB
II.1. Dans le monde
II.2. Au Sénégal
III. Modes de transmission
III.1. Transmission verticale
III.2. Transmission sexuelle
III.3. Transmission parentérale
IV. Symptomatologie clinique
V. Diagnostic biologique de l’infection par le VHB
V.1. Diagnostic direct
V.2. Diagnostic indirect
VI. Suivi et Traitement
VII. Prévention
VII.1. Mesures d’hygiène
VII.2. Immunoprophylaxie passive
VII.3. Immunoprophylaxie active
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. Justification de la recherche
2. Cadre de l’étude
3. Type et période de l’étude
4. Population de l’étude
5. Matériel et méthodes
5.1. Matériel
5.1.1. Matériel biologique
5.1.2. Autres matériels
6.2. Méthodes d’étude
6.2.1. Procédure de collecte des données
6.2.2. Prélèvement sanguin
6.2.3. Analyse proprement dite
7. Saisie et analyse des résultats
8. RESULTATS
8.1. Caractéristiques de la population d’étude
8.1.1. Sexe
8.1.2. Age
8.1.3. Indications
8.2. Résultats des tests rapides utilisés
8.2.1. Résultats des tests rapides en fonction du Sexe
8.2.2. Résultats des tests rapides en fonction de l’âge
8.2.3. Résultats des tests rapides en fonction de l’indication
9. COMMENTAIRES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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