Etude bioécologique de quelques espèces de Culicidae et hydracariens dans la région de Collo
Etude spatio-temporelle des espèces de Culicidae dans la région d’étude
Variation spatio-temporelle des espèces de Culicidae du site urbain
L’étude spatio-temporelle des espèces de Culicidae capturées au niveau du site urbain indique que certaines d’entre elles ont une période d’apparition bien définie, alors que d’autres au contraire ont une période plus large. Concernant les adultes capturés au niveau du site urbain, l’effectif le plus élevé a été signalé au mois de juillet avec un maximum de 224. La figure (37) fait ressortir que l’espèce Orthopodomyia pulcripalpis présente l’effectif le plus élevé, surtout dans les deux mois d’Aôut et octobre. Selon la figure (38), l’espèce Culiseta longiareolata présente des effectifs maximaux enregistrés durant le mois de Juillet et Novembre conduit à constater une nette dominance sur les autres espèces culicidiennes appartenant au genre Culiseta. On note aussi une abondance importante de l’espèce Culex pipiens (Fig. 39) et Orthopodomyia pulcripalpis qui persistent durant toute l’année, sauf que ces espèces marquent l’effectif minimal pendant la saison froide: Janvier, Fevrier, Mars et Décembre (Tableau 11); (Fig. 40). Fig. 37: Variation spatio-temporelle d’Uranotaenia unguiculata et Orthopodomyia pulcripalpis au niveau du site urbain. Fig. 38: Variation spatio-temporelle des espèces du genre Culiseta au niveau du site urbain. 0 5 10 15 20 25 Nombre d’individus Mois U.unguiculata Or. pulcripalpis 0 5 10 15 20 25 Nombre d’individus Mois Cs. ochroptera Cs. glaphyroptera Cs.longiareolata Résultats 56 Fig. 39: Variation spatio-temporelle des espèces du genre Culex au niveau du site urbain. Fig. 40: Variation spatio-temporelle des espèces de moustiques au niveau du site urbain.
Variation spatio-temporelle des espèces de Culicidae du site rural
Les espèces récoltées dans le site rural, qui est généralement aquatique, certaines, se caractérisent d’une apparition saisonière et d’autre annuelle (Tableau 12). Le mois d’Août présente la période sèche, d’où le niveau d’eau diminue, dans les cinq stations. L’apparition des premières précipitations en Automne favorisent la prolifération des moustiques. Seulement, les faibles températures défavorisent le développement larvaire des Culicidae. L’espèce Anopheles maculipennis sacharovi a fait son apparition pendant la saison pluviale (Fig. 41). Les figures (42, 43) montrent une absence d’espèces due à l’interomption du développement larvaire pendant la période sèche (Juin, Juillet, Aôut et Septembre). Comme le montre la figure (43), les espèces Cx. pipiens et Cx. theileri sont les espèces les plus abondantes dans les gîtes larvaires, bien que le plus remarquable est l’absence des prélèvements pendant la saison sèche. On note aussi une abondance importante de l’espèce Cx. pipiens. Fig. 41: Variation spatio-temporelle de l’espèce Anopheles maculipennis sacharovi au niveau du site rural. Fig. 42: Variation spatio-temporelle des espèces du genre Culex au niveau du site rural. 0 5 10 15 20 25 Nombre d’individus Mois Anopheles maculipennis sacharovi 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Nombre d’individus Mois Culex pipiens Culex laticinctus Culex hortensis Culex theileri Résultats 59 Fig. 43: Variation spatio-temporelle des espèces du genre Culiseta au niveau du site rural. Fig. 44: Variation spatio-temporelle des espèces de moustiques au niveau du site rural. 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Densité Mois Culiseta annulata Culiseta glaphyroptera Culiseta longiareolata 0 50 100 150 200 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Septembre Octobre Novombre Decembre Densité larvaire Mois Culex pipiens Culex laticinctus Culex hortensis Culex theileri Culiseta annulata Culiseta glaphyroptera Culiseta longiareolata Anopheles maculipennis sacharovi Résultats 60 3.4. Analyse physico-chimique de l’eau des cinq gîtes: Le Tableau (13) regroupe les paramètres physico-chimiques mesurés, au niveau des cinq gîtes larvaires (pH; conductivité; température; titre alcalimétrique; titre alcalimétrique complet; titre hydrométrique; calcium; magnisium et chlorures). D’après les résultats, la deuxième et la troisième station sont les plus alcalines (pH= 8,06); (Fig. 45). Cependant, la température est maximale au niveau de la première station (17,50 °C); (Fig. 46). D’autre part, la conductivité électrique (C.E.) varie de 641,20 µS/cm à 1794,00 µS/ cm, la première station révèle la valeur maximale (Fig. 47). Ainsi, le titre alcalimétrique (T.A) est compris entre 52,50 et 30,10 mg/l, la deuxième et la troisième station marquent les valeurs les plus élevées (Fig. 48). En ce qui concerne le titre alcalimétrique complet (T.A.C), qui s’étendent de 221,20 mg/l à 43,70 mg/l, la troisième station affiche la valeur maximale (Fig. 49). Alors que, le titre hydrométrique (T.H) varie entre 207,00 mg/l et 513,00 mg/l (Fig. 50) dont la troisième station est la plus dure. Neanmoins, le calcium (Ca++) donne des valeurs comprises entre 448,20 mg/l et 201,00 mg/l, et la troisième station présente une valeur élevée (Fig. 51). Ainsi, le magnisium (Mg++) varie entre 76,40 et 78,20 mg/l, la cinquième station affiche la valeur la plus élevée (Fig. 52). D’autre part, les teneurs enregistrées pour les chlorures (Cl- ) varient de 210,20 mg/l et 304,40 mg/l, avec une valeur maximale au niveau de la deuxième station (Fig. 53). Concernant le nombe d’invidus (N.), On constate que la quatrième et la cinquième station affiche des faibles abondances de moustiques. Tableau 13: Les valeurs moyennes des paramètres physico-chimiques de l’eau et le nombre total d’individus des cinq gîtes pour l’année 2010/2011. Stations Paramètres Paramètres 1 2 3 4 5 pH 8,04±0,11 8,06±0,11 8,06±0,11 7,06±0,15 7,14±0,11 T (°C) 17,50±0,54 16,93±0,86 16,96±0,87 15,14±2,73 15,14±2,73 C. E. (µS/cm) 1794,00±921,87 1516,20±941,60 956,20±325,10 1223,20±573,50 573,50 641,20±393,84 619,60±351,36 351,36±619,60 T.A (mg/l) 52,50±13,35 52,70±12,34 52,70±13,12 30,10±14,32 30,10±14,32 T.A.C (mg/l) 195,00±54,77 210,40±53,11 221,20±74,25 43,50±4,36 43,70±4,24 T.H (mg/l) 479,00±159,62 506,00±195,91 513,00±190,71 207,00±57,84 211,00±53,90 Ca++ (mg/l) 447,00±184,11 447,00±162,31 448,20±170,25 201,00±48,79 213,20±60,24 Mg ++ (mg/l) 76,40±17,74 77,80±16,18 77,40±17,52 77,40±14,45 78,20±18,06 Cl- (mg/l) 298,60±119,18 304,40±113,39 300,40±116,54 210,20±52,51 231,00±64,28 N. 164 142 115 48 32 Résultats 61 Fig. 45: pH. Fig. 46: Température. Fig. 47: Conductivité. Fig. 48: Titre alcalimétrique. Fig. 49: Titre alcalimétrique complet. Fig. 50: Titre hydrométrique. 6.4 6.6 6.8 7 7.2 7.4 7.6 7.8 8 8.2 8.4 1 2 3 4 5 pH Stations pH 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 1 2 3 4 5 T (C°) Stations Température 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 1 2 3 4 5 Conductivité(µS/cm) Stations Conductivité 0 10 20 30 40 50 60 70 1 2 3 4 5 T.A. (mg/l) Stations T.A 0 50 100 150 200 250 300 350 1 2 3 4 5 T.A.C. (mg/l) Stations T.A.C 0 100 200 300 400 500 600 700 800 1 2 3 4 5 T.H. (mg/l) Stations T.H Résultats 62 Fig. 51: Tenneur en calcium. Fig. 52: Tenneur en magnisium. Fig. 53: Tenneur en chlorures. 0 100 200 300 400 500 600 700 1 2 3 4 5 Ca++ (mg/l) Stations Ca ++ 0 20 40 60 80 100 120 1 2 3 4 5 Mg++ (mg/l) Stations Mg ++ 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 1 2 3 4 5 Cl – (mg/l) Stations Cl- Résultats 63 Analyse de la variance univariée ANOVA: Les résultats de l’analyse de la variance à un critère de classification appliquée à chacune des variables physico chimiques et une variable relative au nombre mesurée pour l’année 2010-2011, figurent dans le tableau (14). L’analyse des résultats révèle des différences très hautement significatives concernant le TA, le TAC, T.H et le calcium, une différence hautement significative concernant la conductivité et le nombre totale d’individus, et des différences significatives pour le pH et les chlorures. Cependant, les différences etant non significatives en ce qui concerne la température et le magnisium. Tableau 14: Résultats de l’analyse de la variance à un critère de classification. Comparaison, entre stations, des moyennes de chacune des variables étudiées. Variables Sources de variation ddl SCE CM Fobs P PH Station 4 68,37 17,09 3,53 0,018* Condéuctivité (µm/cm) Station 4 14037923 3509481 5,99 0,001** Température (°C) Station 4 254,4 63,6 2,36 0,076 TA Station 4 9347 2337 9,89 0,000*** Tac Station 4 9347 2337 9,89 0,000*** TH Station 4 331730 82932 32,61 0,000*** Calcium Station 4 795917 198979 7,38 0,000*** Magnisium Station 4 5473 1368 1,71 0,175 Chlorure Station 4 231838 57960 4,51 0,006* Nombre total d’individus Station 4 14037923 3509481 5,99 0,001** ddl: Degrés de libertés. SCE : Somme des carrés des écarts. CM : Carré moyen. Fobs: Valeur de Fisher. P: Probabilité de mettre en évidence des différences significatives. P>α = 0,05: (N.S) Différences non significatives. P≤α = 0,05: (*) Différences juste significatives. P≤α = 0,01: (**) Différences hautement significatives. P≤α = 0,001: (***) Ddddddddifférences très hautement significatives. Résultats 64 3.5. Présentation et morphométrie des espèces inventoriées: Anopheles maculipennis sacharovi Favre 1903: C’est une espèce multivoltine (jusqu’à 6 générations) et caractéristique des zones à climat chaud. Elle présente deux pics de populations adulte en Mai- Juin et en Octobre – Novembre. Les femelles hivernent en diapause incomplète dans les abris, leur activité peut être relancée si la température est élevée; la maturation des œufs reprend à 18 °C. L’espèce est eurygame. La ponte est formée de 200 œufs en moyenne. Les œufs sont dépourvus de flotteurs latéraux développés; l’exo chorion est dépourvu de taches sombres. Les larves se développent dans des petites stagnations colonisées par des plantes aquatiques, l’eau peut être saumâtre (1,5 à 2g/l de chlorures) ou courante (berges de rivières); ce sont des canaux d’irrigation, sources, estuaires, rivières, fossés et mares. Le développement pré imaginal dure 22 jours à 23°C. Les imagos forment des essaims en vue de l’accouplement, à 1,5-2 m au dessus de l’eau, et peuvent se disperser sur 3-5 km, exceptionnellement jusqu’à 14 km. Les femelles attaquent volontiers l’humain et se rencontrent communément dans les étables, écuries et porcheries où elles persistent en hiver. L’espèce a joué un rôle important dans la transmission du paludisme, surtout au procheOrient (Schaffner et al., 2001; Rahola, 2014). Chez l’adulte, le dimorphisme sexuel est net, la longévité des femelles est remarquablement; plus longue que celles des mâles que soit au laboratoire ou sur terrain. Cette espèce est caractérisée par l’ornementation de l’antenne dont les verticilles sont rares et peu développés (Fig. 54), l’ornementation inter oculaire: avec une touffe de longues écailles blanches (Fig. 55), port des écailles ébouriffées à la base du palpe maxillaire (segment 2); (Fig. 56) et le scutum qui est unicolore (Fig. 57). Fig. 54: Ornementation de l’antenne d’A. mac. sacharovis (Agr. 14). Fig. 55: Ornementation inter oculaire d’A. mac. sacharovis (Agr. 8,5). © BENDALI . © BENDALI . Résultats 65 L’étude biométrique a porté sur les larves en prenant compte 26 descripteurs. Cependant, 56 descripteurs ont été considérés comme importants dans la taxonomie des adultes mâles et femelles. La longueur et la largeur de chaque critère sont représentées par la valeur moyenne et l’écart type suivie de la valeur minimale et maximale. Ces critères peuvent être utilisés dans l’identification systématique approfondie des espèces récoltées au niveau de la région de Collo (monographie de l’espèce) ainsi que pour le dimorphisme sexuel. Les résultats de la biométrie des larves et des adultes mâles et femelles, de l’espèce Anopheles maculipennis sacharovi sont affichés dans les tableaux .
1. INTRODUCTION |