Étiologies et facteurs de risque du cancer de l’end omètre

Particularités du col de l’utérus

Le col de l’utérus désigne l’orifice étroit de l’utérus qui communique avec la lumière du vagin.

Histologie

Contrairement à l’endomètre utérin, le col de l’utérus est pauvre en muscles. Sa muqueuse ne se détache pas lors des menstruations. Il possède deux types de cellules, des cellules sécrétrices et des cellules ciliées.onS épithélium est cylindrique simple.
L’orifice externe du col correspond avec le passage à l’épithélium pavimenteux simple non kératinisé du vagin.
La limite entre ces deux types d’arrangement est variable. Sous l’influence des œstrogènes, l’épithélium cervical vient tapisser laportion vaginale du cervix (terme latin pour col).

Physiologie

Sa fonction est de laisser passer les spermatozoïdes vers les voies génitales lorsque la fécondation est possible, c’est-à-dire juste avant l’ovulation. Au cours des autres périodes du cycle menstruel, son rôle est de protéger l’utérus contre les infections bactériennes. Il crée une barrière physique, que onl’ nomme bouchon muqueux, à l’aide de ses multiples glandes et qui empêchent le passage des bactéries. A la naissance, les fortes contractions de l’utérus expulsent le fœtus à travers le col dans le vagin.

Carcinogenèse

Déséquilibre d’un tissu sain

Physiologiquement, l’organisme sain possède un équilibre entre le niveau de mort et de survie cellulaire. Mais en cas de cancer, les mécanismes qui régulent cet équilibre sont altérés et les cellules cancéreusesprolifèrent de façon incontrôlée, ce qui entraîne un déséquilibre dans l’architecture cellulaire normale d’un organisme sain.
Actuellement, il est admis que le cancer est une maladie génétique (5). Il y a deux types de mutations qui peuvent enclencher la transformation d’une cellule saine en cellule cancéreuse : les mutations oncogènes et les mutations dans les gènes suppresseurs de tumeurs.
Les oncogènes sont des gènes qui codent pour des oncoprotéines. Les oncoprotéines sont des protéines mutées de façon àsuractivé leur activité normale. Normalement, ces protéines ont un rôle, soit dans le contrôle positif du cycle cellulaire, soit dans le contrôle négatif de l’apoptose. Lorsque l’un de ces deux phénomènes est amplifié, il en résulte un déséquilibre de la balance entre la mort et la survie cellulaire en faveur de la survie.
Une mutation dans un gène suppresseur de tumeur survient à un gène qui code pour une protéine dont le rôle normal aurait été d’inhiber le cycle cellulaire. Cette inhibition se fait par inhibition des protéines impliquées dans l’activation du cycle cellulaire, ou par activation de l’apoptose. Les mutations de type oncogène engendrant des augmentations de la survie cellulaire ou augmentant le rendement d’inhibition de l’apoptose, portent le nom de mutation gain-de-fonction. Dans le cas contraire, les mutations dans des gènes suppresseurs de tumeur qui, normalement, diminueraient le cycle cellulaire ou augmenteraient l’apoptose, portent le nom de mutation perte-de fonction (6). Les mécanismes d’épigénétiques ont aussi un rôle jouerà dans la transformation d’une cellule saine en une cellule cancéreuse. L’épigénétique est l’ensemble des phénomènes gouvernant l’expression génique, qui doit être transmissible pendant la division cellulaire, sans modification dans la séquence d’acide nucléique. Et il faut savoir que l’état local de la chromatine influencel’efficacité des signaux cellulaires et environnementaux à induire l’expression génique : lorsque la chromatine est condensée, on dit de l’état du gène qu’il est réprimé ; et squelor la chromatine est ouverte, on dit alors que l’état du gène est induit.
Il y a trois mécanismes qui peuvent influencer cet état du gène : la modification des histones, la méthylation de l’ADN et la répression génique par micro ARN.
Dans les cancers, une hypométhylation globale de l’ADN engendre une augmentation de l’expression de gènes due au relâchement de la chromatine. Si ces gènes sont des oncogènes, il y aura donc une augmentation de l’expression d’oncoprotéines et, par le fait même, une augmentation du contrôle positif sur le cycle cellulaire ou une augmentation du contrôle négatif de l’apoptose. L’hypométhylation de l’ADN engendre l’effet contraire. S’il y a hyperméthylation localisée d’un promoteur qui code pour un gène suppresseur de tumeur, on observe alors une diminution de son expression génique et, par le fait même, ce gène nepourra plus exercer son rôle d’inhibiteur sur le cycle cellulaire ou d’activateur de l’apoptose (7).
Enfin, il faut savoir que le cancer n’apparaît généralement pas à la suite d’une seule mutation. En effet, une cellule se transforme le plus souvent à la suite d’une multitude de mutations, prônant la survie cellulair e (6).

Développement d’un cancer

Lorsque survient un tel déséquilibre dans la balance entre la survie et la mort cellulaire dans un organisme, les cellules se mettent à croître de façon incontrôlée et peuvent alors conduire à la formation d’une tumeur. Une tumeur qui n’est pas capable de croitre indéfiniment et qui n’envahit pas largementles tissus sains environnants est qualifiée de tumeur bénigne (8). D’autre part, unetumeur qui continue à croître et devient progressivement invasive est qualifiée de tumeur maligne.
En général, le terme cancer désigne toujours des meurstu malignes. En plus d’une croissance incontrôlée, les tumeurs malignes peuvent produire ce qu’on appelle des métastases. Ce sont quelques cellules cancéreuses qui atteignent la circulation sanguine, soit par les capillaires, soit par les vaisseaux lymphatiques et qui peuplent d’autres endroits dans le corps de l’hôte, dans le but d’y proliférer. Autrement dit, une tumeur primaire dans un site quelconque peut engendrer des tumeurs secondaires dans un tout autre site (8).
Les cancers sont classés selon leur lieu d’origine d’où dérive la tumeur. La plupart des tumeurs malignes sont des carcinomes (environ 80%). Le terme carcinome signifie que le cancer s’est développé à partir destissus épithéliaux. On distingue trois types de carcinomes : les carcinomes épidermoïdes dont les cellules forment une structure qui ressemble à l’épiderme, les carcinomes glandulaires, aussi appelés adénocarcinomes dont les cellules forment des tubes glandulaires ou sécrètent du mucus, et les carcinomes indifférenciés qui ne reproduisent aucune structure tissulaire reconnaissable. Il s’agit là, en général, des plusgraves en termes de mortalité (9).

Cancer de l’utérus

Cancer de l’endomètre

Le cancer de l’endomètre de l’utérus est le plusréquentf. On estime que 4100 nouveaux cas ont été répertoriés au Canada en 2008.Environ 90% des tumeurs utérines se développent à partir de l’épithélium et sont donc reconnues comme étant des carcinomes. De ce groupe, environ 90% sont des adénocarcinomes. Le carcinome endométrial typique peut être subdivisé en 3 différents grades qui représentent le pourcentage de tumeur. Le grade 1, étant le moins dangereux, désigne que moins de 5% des cellules de l’endomètre utérin se sont différenciées. Le grade 2 désigne une proportion de différenciation des cellules entre 6%et 50%. Alors que le grade 3, qui est le plus agressif, désigne que plus de 50% des cellules se sont différenciées (10).
En plus du grade, le carcinome endométrial est classé en 4 stades. Il s’agit d’un système de mesure évaluant la taille de la tumeur,ainsi que sa progression au delà de son site d’origine. Un cancer de l’utérus de stade1 est un cancer qui est uniquement localisée dans l’utérus, alors qu’un cancer de l’utérus de stade 4 correspond à l’extension du cancer à l’extérieur du bassin, dans une autre partie du corps.
La société canadienne du cancer estime que le nombre de décès du cancer de l’endomètre de l’utérus était de 740 au Canada pourl’année 2008 (Société canadienne du cancer 2007).
Le nombre relativement bas de décès par année, comparativement au cancer du poumon par exemple, est dû à un dépistage plus fréquent et à de meilleurs tests, ainsi que des traitements plus efficaces. Cependant, lorsque celui-ci est découvert à un stade plus avancé ou à un grade plus agressif, il devient l’un des cancers utérins les plus meurtriers (11).

Cancer du col utérin

En ce qui concerne le cancer du col de l’utérus, onestime que 1350 nouveaux cas ont été répertoriés au Canada en 2008. Des études épidémiologiques et moléculaires ont démontré que lePapillomavirus (HPV) joue un rôle dans le développement du carcinome invasif du col de l’utérus. Le mode de transmission de ce virus se fait par voie sexuelle, qui affecte les muqueuses du col de l’utérus et de l’appareil génital et provoque parfois des lésions qui peuvent dégénérenr cancer (12). Le HPV est la cause unique, non suffisante, mais nécessaire, pour le développement de précancers et de cancers du col de l’utérus. Depuis une trentaine d’années environ, les tests de dépistages de l’infection à HPV ont permis de transformer cett e maladie mortelle en maladie rare. Il existe le test de Pap (cytologie) qui est une technique utilisée pour détecter des changements dans les cellules du col (12).
Néanmoins, ce virus provoque le décès de près de004 femmes chaque année au Canada.
La société canadienne du cancer estime aussi que lenombre de décès suite au cancer du col de l’utérus était de 390 au Canada pour l’année 2007 (Société canadienne du cancer 2007). Mentionnons ici que le cancer du col de l’utérus représente la seconde cause de décès par cancer chez les femmes âgées entre vingt et trente-neuf ans (11). Comme pour le cancer de l’endomètre, le taux de mortalité du cancer du col de l’utérus est devenu très bas avec les années et cela est dû,entre autres, à la mise en place d’un test de dépistage annuel systématique (le Pap test).
Bien que le cancer du col de l’utérus soit bien contrôlé dans les pays industrialisés, il demeure une cause de mortalité mportantei dans d’autres pays moins développés.
Au cours des années à venir, un vaccin pourrait éradiquer le virus et par conséquent, le cancer du col de l’utérus. Des testsconcluants ont déjà été effectués. Ces tests ont démontré une protection efficace contre ‘infectionl à HPV des cellules du col de l’utérus. Donc, la solution serait de vacciner outes les jeunes femmes avant même qu’elles soient exposées au virus, c’est-à-dire avant leurs premières relations sexuelles (12).

Sarcome utérin

Mais lorsque le cancer se localise dans le muscle ou d’autres tissus de soutien de l’utérus (tissus adipeux ou d’un tissu fibreux), ilest désigné comme le sarcome de l’utérus. Les sarcomes utérins peuvent être des sarcomes du stroma, qui se développent dans le tissu conjonctif endométrial (stroma), ou des léiomyosarcomes utérins qui se développent dans la paroi de l’utérus musculaire.
Les sarcomes utérins ne représentent qu’environ 3%des cancers de l’utérus.
Il existe trois types de sarcomes utérins :
· Le carcinosarcome utérin qui se développe dans l’endomètre. Il est le plus fréquent des trois types.
· Le sarcome endométrial stromal qui est une tumeur dans le tissu conjonctif de l’endomètre. Il est le plus rare des trois types.
· Le léiomyosarcome utérin qui se développe dans laparoi musculaire de l’utérus.

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