Qu’est ce que le microcrédit ?
Un microcrédit est un crédit d’un faible montant accordé à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. Les microcrédits peuvent être individuels ou solidaires (= groupés). Le microcrédit est un système reconnu à l’échelle mondiale, une finalité orientée vers le développement local, des bénéficiaires souvent féminins, des taux d’intérêt plus élevés que le secteur bancaire traditionnel et il est comme une solution parmi d’autres pour permettre le développement
En général, il existe deux catégories de microcrédit : les microcrédits individuels et les microcrédits solidaires :
➤ Les microcrédits individuels se rapprochent des prêts classiques : une personne reçoit une certaine somme d’argent et doit la rembourser avec intérêts souvent dans des délais relativement courts (quelques semaines ou quelques mois).
➤ Les microcrédits solidaires sont accordés à un groupe de personnes solidaires pour le remboursement du prêt. Les défauts de paiement individuels sont ainsi évités et la pression du groupe est une incitation forte.
Par contre, l’Institution de MicroFinance (IMF) est une organisation offrant des services de microfinance, qu’elle soit ou non une entité légalement reconnue. Les IMF regroupent une grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique : coopératives d’épargne et de crédit, ONG locales ou internationales, projets de développement intégrant un composant «microcrédit », banques, établissements financiers, etc.
La microfinance offre des services financiers (crédit, épargne) ou spécialisés (assurance, crédit-bail, etc.) adaptés aux populations pauvres, exclues du système bancaire, faute de ressources ou de garanties (par exemple un titre de propriété). La microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédits aux pauvres.
Pourquoi le microcrédit ?
Cette question nous permet d’évoquer les rôles de microcrédit. En principe, le microcrédit permet aux pauvres d’utiliser leur capital humain et productif de façon plus rentable et d’accroître leur patrimoine. Cela signifie que le microcrédit permet :
➤ Eviter la dépendance directe vis-à-vis des usuriers locaux ;
➤ Eviter la déresponsabilisation liée aux dons ;
➤ Augmenter les revenus et les capacités d’épargne des petits entrepreneurs ;
➤ Diminuer la vulnérabilité aux petits imprévus ;
➤ Encourager l’esprit d’entreprise et que les populations concernées se prennent en charge ;
➤ Renforcer la solidarité et les capacités d’organisation, d’expression et de revendication des communautés locales.
Développement du Microcrédit
Au niveau international
Le microcrédit a été né Bangladesh lorsqu’une terrible famine frappait le pays en 1974. Mohammad YUNUS, chef de département d’économie de l’université de Chittagong (second ville du Bangladesh) a découvert les zones rurales et la misère et il a été saisi d’un vertige, voyant que toutes les théories qu’il enseignait n’empêchaient pas les gens de mourir autour de lui. Il décide alors d’agir, en distribuant des petits prêts à des personnes démunis de son entourage. Malgré le mise en garde, il commence par prêter de l’argent de sa poche, puis négocie des prêts garantis par lui auprès une banque locale et, enfin, obtient de l’argent de la banque centrale. Les emprunteurs montent des petits commerces et remboursent leurs dettes. En 1976, Yunus a lancé un premier programme de microcrédit, baptisé « Grameen ».
En 1983, Grameen a obtenu le statut d’établissement bancaire. La « Grameen bank» a distribué depuis sa création, 5,72 milliards de dollars de prêts, et récupéré 98,85% de ces sommes. Le programme Grameen s’exporte en 1989. Aujourd’hui, 300 millions de personnes bénéficient de microcrédit.
Le charismatique professeur d’économie est satisfait. Il a démontré que « pour créer de la richesse, il faut donner accès au capital » un concept économique de portée universelle, Pour YUNUS les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté. Ils ne sont ni des incapables ni des fainéants, mais des victimes. C’est la société qui les a faits pauvres. Donc, il faut donner à chacun la possibilité de devenir entrepreneur. Le comité suédois du Nobel a estimé qu’une paix durable ne pouvait être obtenue sans qu’une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté. L’Organisation des Nations Unis a décrété l’année 2005 comme année de microcrédit. En 2006, Mohammad Yunus a reçu le prix Nobel de la paix pour avoir créer la Grameen bank.
Son modèle efficace et rentable a été copié partout dans le monde, jusqu’aux pays développés où les banques commerciales classiques rechignent à servir les plus démunis, malgré la pression des pouvoirs publics et de l’opinion. La microfinance développe partout, le modèle de Bengladesh est présent dans 34 pays y compris Madagascar.
Selon Lelart Michel, directeur de recherche émérite au CNRS , Laboratoire d’économie d’Orléans : « partout en Inde par exemple, les crédits sont accordés à des groupes d’entraide qui ont un projet commun mais ne sont pas solidaire. En Amérique latine, certains Institutions de Micro finances (IMF) sont devenus des véritables banques. En Asie, des banques commerciales se sont lancées dans le microcrédit. En Afrique, aucun modèle ne domine vraiment, d’une part à l’autre tous sont plus ou moins représentent. Ces institutions sont également présentés dans les pays de l’Europe de l’est ». En plus, Jacques Attali rappelle, président de l’organisation de solidarité internationale PlaNet Finance, « on dénombre quelques 10000 entreprises de micro finance dans le monde, qui on permit à ce jours à 130 millions de foyers pauvres d’emprunter 30 milliards de dollars ». Le sommet de microcrédit, à Halifax, s’est fixé comme objectif de porter ce chiffre à 175 millions d’ici 2015, ce qui permettrait de toucher près de 1 milliard de personnes sur le 3 milliards n’ayant pas accès au système bancaire traditionnel.
Au niveau national (Madagascar)
L’histoire de la micro finance comporte trois périodes distincts : avant 1990, de 1990 à 1995 et 1996 à nos jours. Ainsi, l’origine de la microfinance à Madagascar remonte à une douzaine d’années. Les défaillances du système bancaire milieu rural ont favorisé la création des institutions de Microfinance (IMFs) à partir de 1990 à Madagascar.
Avant 1990, aucun IMF n’existe encore à cette époque. Néanmoins, la BTM (Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra) était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la microfinance. Mais ses activités dans ce domaine étaient limitées l’octroi de crédit au paysans et n’atteignaient qu’une frange limité de la population rurale. L’intervention de cette banque en faveur du secteur de la microfinance s’est toutefois maintenue après sa récente privatisation .
1990-1995, c’est la phase d’émergence des IMF qui a été surtout favorisée par la conjugaison des interventions de trois entités : Les bailleurs de fonds, le gouvernement et les agences d’implantation et de développement ou opérateurs techniques spécialisés et qui ont assuré l’encadrement technique des IMF. Au cours de cette période, de nombreuses IMF se sont créées à Madagascar .
Depuis 1995, on assiste à la phase de développement et de croissance des IMF. C’està-dire il y avait l’extension géographique et la consolidation des réseaux .
La microfinance attire une clientèle plus importante chaque année à Madagascar où l’accès un service financier est l’un de plus faibles au monde (moins de 3% de la population a un compte bancaire).
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