Réalités de l’emploi
Etat des lieux du marché du travail
..évolution de l’emploi avant 2009 Cette période constitue une période de stabilité, si l’on peut dire pour la vie économique et politique de notre pays, afin de mieux cerner l’évolution de l’emploi avant 2009, analysons la situation du marché de travail durant cette période via ces quelques indicateurs qui sont le taux d’activité, le taux de chômage et la structure du marché a-le taux d’activité Le taux d’activité, rappelons-le, indique le niveau général de la participation au monde du travail de la population en âge de travailler. C’est un indicateur objectivement vérifiable permettant de mesurer le niveau de participation de la population en âge de travailler dans la production de bien et service d’un pays à une période bien déterminée, et peut être calculé par sexe. Ainsi pour faire une analyse de l’évolution du marché de travail à Madagascar avant la crise, il est évident de faire une comparaison de ce taux au cours des cinq années précédant la crise de 2009. Notons que dans ce paragraphe le taux d’activité et calculé au sens du BIT -En 2004, le taux d’activité de l’ensemble du pays est de 66,7% 7 en moyenne. Mais ce chiffre varie d’une région à un autre, il est plus élevé à Antsiranana et à Fianarantsoa avec respectivement 71,4% et 71,7% ; Et il diffère d’un milieu à un autre, en effet, il est de 70% en milieu rural contre seulement 55% en milieu urbain, ce qui reflète la prédominance des emplois agricoles à Madagascar (la part de la population active dans l’agriculture est très importante et est de l’ordre de 80 %) et celle du chômage urbain. -Le taux d’activité à Madagascar est de 64,6%8 en 2005 et 2006 c’est-à-dire qu’il a connu une baisse de deux points par rapport à l’année précédente. Mais si on considère par tranche d’âge il s’élève à plus de 88% pour la tranche d’âge de 15 à 64 ans. Le taux d’activité des enfants de 6 à 14 ans est loin d’être négligeable et atteint 20%. De l’autre côté, près de deux tiers des personnes âgées (65 ans et plus) veulent encore participer aux activités économiques pour l’année 2006-2007 ce taux n’a pas vraiment changé avec une population active s’élevant à 94470009 Si on regarde ces chiffres, on constate une baisse du taux d’activité d’année en année.
Ceci peut s’expliquer par la fermeture des établissements due à l’instabilité macroéconomique que vit notre pays La variation de ces chiffres d’une région à une autre dépend des contextes socioéconomiques de la région en question. En effet le niveau de vie est un facteur déterminant du comportement d’un individu vis-à-vis du marché du travail. Au fur et à mesure qu’on se déplace de groupes plus pauvres aux groupes plus riches ce taux augmente. Un des indicateurs nécessaire pour analyser le marché de travail, est le taux de chômage qui fait l’objet de la sous-section suivante b-le taux de chômage La notion de chômage est définie au sens du Bureau International du Travail : un chômeur est un actif dépourvu d’emploi au cours d’une période de référence relativement courte, entreprenant une recherche active de travail et disponible d’exercer un emploi dans un délai relativement court. Le taux de chômage est alors le rapport entre le nombre de chômeur et l’effectif de la population active. Le taux de chômage a été élaboré dans le but d’apprécier l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail et les distorsions existantes sur le marché du travail. Ce taux doit être considéré avec prudence dans la mesure où il est toujours faible dans les pays en voie de développement. Dans cette analyse, la définition du BIT a été retenue -En 2004, le taux de chômage à Madagascar est de 2,7%10. Il est particulièrement élevé à Antananarivo avec 5,6%, contre 0,6% à Fianarantsoa et 0,8% à Antsiranana. Ce phénomène se justifie par le fait que le chômage est un phénomène essentiellement urbain et se rencontre surtout dans la Capitale. – Puis il est estimé à 2,8%11 en 2005-2006. Si l’on ne considère que les individus de 15 à 64 ans, le taux de chômage est de 2,6%. Aucune différence significative n’est observée entre les provinces. En milieu urbain, il est de 7,1% contre 1,7% seulement en milieu rural. – En 2007-2008 ce taux a baissé jusqu’à l’ordre de 2.6%12 . En général, le taux de chômage est globalement faible à Madagascar durant ces périodes. Mais il ne faut pas se fier à cela puisque même si le taux global de chômage est faible pour Madagascar, on constate qu’il ne reflète pas vraiment la réalité.
Pour plus amples informations regardons la structure de l’emploi à Madagascar durant cette période c- la structure de l’emploi à Madagascar Pour pouvoir analyser le marché du travail à Madagascar durant cette période d’avant crise, voyons la structure de l’emploi A Madagascar, l’emploi est fortement concentré dans le secteur primaire.82% des actifs occupés exercent principalement dans le secteur primaire (regroupant l’activité agricole, la pêche, la chasse, la sylviculture) et des activités dans les industries extractives. Pourtant ces derniers sont dans la plupart des cas des emplois informels et en plus ce sont dans les zones où ce secteur prédomine que le sous-emploi demeure élevé avec un taux global d’environ 34% en 200613.Cette forte proportion est valable dans toutes les provinces sauf à Antananarivo où elle est relativement faible avec 67%14 des occupés en 2004 et moins de la moitié en 2005. Par rapport à la situation en 2001, les emplois dans le secteur primaire ont augmenté en proportion. Cela résulte en partie d’une réaffectation de la main d’œuvre dans ce secteur suite à la forte augmentation des prix des produits agricoles et la baisse de la part de l’industrie textile après le démantèlement des Accords Multifibres entraînant la fermeture de grand nombre d’entreprises franches. En effet, si l’industrie textile occupait 2,4% des emplois totaux en 2001, elle n’occupe plus que 0,8% en 2004.