Etat des connaissances sur le chêne-liège

Etat des connaissances sur le chêne-liège

Depuis l’ère tertiaire, la forêt de chêne-liège n’a pas cessé de représenter une richesse socio-économique avérée liée à diverses activités telles que l’exploitation du liège, l’utilisation du bois par la population riveraine, l’élevage, le tourisme…etcA l’instar des forêts en général, la subéraie contribue à une meilleure qualité de l’environnement, à une régulation du régime hydrique et à la protection du patrimoine forestier contre divers phénomènes naturels négatifs.La subéraie constitue par excellence un écosystème où se concrétise un remarquable équilibre entre ses différentes composantes naturelles (climat, végétation, sol…).Du point de vue écologique, la subéraie permet le maintien d’une biodiversité très importante. En effet, sous le chêne-liège se développe un sous-bois très richeDu point de vue économique, le chêne-liège, don miraculeux de la très riche flore méditerranéenne tire sa valeur essentielle du liège (Ouelmouhoub, 2005), qui est de loin, le plus favorisé des produits forestiers. Il constitue une ressource stratégique du fait de ses multiples usages (bouchonnerie, parquet, isolation thermique) (Anonyme, 2000).

Déjà, au IIIe et IVe siècle avant JC, le philosophe grec Théophraste découvrit qu’en écorçant le chêne-liège, cet arbre non seulement renouvelait son liège, mais produisait une matière de meilleure qualité, c’est le liège de production qui contribue au développement de l’économie du pays.Malheureusement, ce patrimoine ne cesse de se dégrader en raison de la conjonction de divers facteurs : incendies, surpâturages, défrichements, déséquilibres climatiques (cela va de la sécheresse jusqu’au coup de gel en passant par la désertification et l’érosion), la surexploitation, notamment l’écorçage mal entrepris et d’autre pratiques. En plus de ces éléments de dépérissement s’ajoute une menace de poids, à savoir l’introduction d’espèces de type invasif originaires, pour la plus part, d’Australie (Acacia, Eucalyptus, Casuarina…).Dans le but de reconstituer et revivifier ce patrimoine noble, des programmes de plantation et de restauration doivent être mis en place par le recours aux plants forestiers de très bonne qualité. Cette qualité, d’après Birot, 1991 in Abourouh, 2000, est fonction (tributaire) de critères génétiques, morphologiques et physiologiques. Elle est affectée par les techniques d’élevages employées depuis le semis jusqu’à la date de plantation.

Cette production de plants représente une phase très importante dans le succès des reboisements, plus particulièrement dans l’adaptation des plants au stress de transplantation (Birot, 1991) in (Abourouh, 2000).Dans la nature, ces performances sont liées, pour la majorité des plants, à l’établissement de relations ecto et/ou endomycorhiziennes, qui sont des relations symbiotiques, avec certains champignons du sol.D’après Langlois (1990), en milieu naturel l’ectomycorhization est une réalité écologique qui procure des avantages nutritionnels, métaboliques et prophylactiques pour les arbres. Cette réalité a mené, depuis ces dernières décennies, à l’apparition et au développement d’une nouvelle technique sylvicole : « La mycorhization contrôlée » qui correspond à un ensemble de techniques visant à associer artificiellement une plante-hôte et un champignon sélectionné pour son efficacité et sa compétitivité, au stade pépinière (Mousain et al., 1994)Cette pratique consiste à établir la symbiose, en pépinière, entre un jeune semis et un champignon mycorhizien d’une souche particulière préalablement sélectionnée (Gagné, 2005). Ces manipulations en pépinière entrent dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler le développement durable. Autrement dit, un cortège mycorhizien optimal constituerait donc un « engrais vert » et contribuerait à diminuer l’utilisation de pesticides, fongicides et engrais dommageables pour l’environnement (Gagné, 2005).Pour ce faire, une sélection, selon certains paramètres, de champignons mycorhiziens, est indispensable.Pour mener à bien la mission de protection du chêne-liège et assurer le maximum de maîtrise de ce domaine complexe marqué par une insuffisance de données, il est indispensable de réunir le maximum de connaissances concernant cette espèce et les mettre à la disposition des divers intervenants (reboiseurs, pépiniéristes…).C’est dans ce cadre que s’inscrit notre étude qui a pour objectif :

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Origine et systématique

Selon Sauvage (1961), le chêne-liège est originaire de la péninsule ibérique et aurait colonisé l’Afrique du Nord depuis Gibraltar et le Rif à la fin du Miocène. Les études palynologiques confirment qu’il est significativement présent en Afrique du Nord au moins depuis le Pléistocène. Selon Ben Tiba et Reille (1982) in Quézel et Médail (2003), il a survécu dans divers refuges de la partie méridionale et du littoral de la péninsule ibérique, mais aussi en Afrique du Nord, lors du dernier maximum glaciaire. Selon (Bernard et Reille (1987) in Quézel et Médail (2003) il est encore signalé au Maroc dès le début du post-glaciaire. En l’absence de structuration génétique régionale et de la grande homogénéité moléculaire de l’espèce (Toumi et Lumaret, 1998 in Quézel et Médail, 2003), il est toutefois encore bien difficile de proposer un centre d’origine et un scénario précis de colonisation, car l’homme a considérablement brouillé les pistes.

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