Etat de lieu de la formation en semis direct sur couverture vegetale permanente

Madagascar est un pays agricole. L’agriculture et l’élevage constituent les activités économiques principales des malgaches. Le secteur agricole utilise près de 70% de la population [11] alors qu’il ne contribue que 30% du PIB [7]. Les sociétés rurales malgaches ont vu leurs structures sociales ébranlées sous la pression de l’appauvrissement généralisé et de la recrudescence d’une insécurité ; les rendements de la production ont stagné voire régressé. L’érosion apparaît plus rapide que l’aménagement des terres nouvelles ; cela constitue une menace pour la performance agricole. Les conséquences de l’érosion sur la productivité des terres ont pour impact la baisse significative des revenus. L’agriculture basée sur le labour est remise en question alors qu’elle apparaît incapable de répondre aux principaux challenges en matière de conservation de l’eau et des sols, de protection de l’environnement, de sécurité alimentaire, de réduction des coûts, etc. Pour développer le monde rural, le système de culture doit permettre une amélioration des productions et en même temps une préservation des ressources naturelles et de l’environnement. Des systèmes de culture attractifs, rentables, protecteurs de l’environnement et durables ont été créés et vulgarisés à grande échelle avec le Semis Direct sur Couverture Végétale permanente (SCV) ou l’agro écologie. Le SCV est un système conservatoire de gestion des sols et des cultures dans lequel la semence est enfouie directement dans le sol sans que ce dernier soit labouré (zéro labour) [15].

METHODES ET DEMARCHES SPECIFIQUES

Participation à l’Atelier au Madagascar Hilton

La participation à l’atelier sur la diffusion des techniques agroécologiques à Madagascar organisé par le GSDM et le MAEP à l’Hôtel Hilton Madagascar les 12 et 13 octobre 2006 nous a permis d’assister aux présentations faites par certains organismes membres du GSDM concernant différents thèmes se rapportant à la stratégie de diffusion de SCV, tels « le SCV sur tanety sur la base des expériences du BRL », « les Formations en SCV réalisées par TAFA ». Cet atelier nous a permis aussi de participer aux groupes de travail axés sur « les approches et organisation » et sur « les outils de la diffusion ». Ces travaux de groupes ont conduit les participants à proposer des améliorations éventuelles de la diffusion des techniques agroécologiques à Madagascar.

Entretien

Il s’agit de faire des enquêtes et des entretiens auprès des différentes personnes ressources.
– Des enquêtes ont été entreprises auprès des diverses catégories socio-économiques tels des étudiants, des paysans, des ingénieurs, des fonctionnaires en vue de mesurer la perception publique du SCV, du TAFA et du GSDM. Les enquêtes ont été effectuées sur 30 personnes ressources.
– Des entretiens ont eu lieu auprès des responsables de la formation de certains opérateurs de formation en milieu rural dont CFAMA, TOMBONTSOA et FORMAGRI afin de connaître l’organisation, méthodologie et le déroulement de leurs formations. Ces entretiens ont été effectués sur 10 responsables de formation.
– Des entretiens ont aussi été faites auprès des deux responsables de formation du TAFA, des stagiaires bénéficiaires des formations dispensées par TAFA, des organismes membres du GSDM et du responsable du GSDM.
– Des entretiens ont été effectués auprès des techniciens et ingénieurs bénéficiaires des formations et sensibilisation offertes par TAFA (Cf. Annexe XVI). Les bénéficiaires de formation interviewées sont au nombre de 30.
– Des conférences ont permis d’amplifier les informations acquises sur le SCV. Une conférence sur le SCV a été organisée au sein de l’ESSA. De même un membre du GSDM a fait un rapport de la conférence sur la « gestion de la matière organique du sol » à laquelle il a assisté. Cette conférence a eu lieu du 13 au 30 Novembre 2006 au Brésil [9]. Ce rapport s’est réalisé sous la forme d’une conférence se déroulant à Antsirabe le 12 Janvier 2007 (Cf. Annexe XVIII et XIX).
– Les données obtenues dans ces démarches sont des données qualitatives et quantitatives.

NOTIONS D’EVALUATION DE LA FORMATION 

Il est évident que l’évaluation des formations est aujourd’hui nécessaire car « se former » coûte très cher. Elle demande beaucoup de temps et a besoin d’investissement matériel. Il importe donc de connaître ou de situer le retour des investissements de ces formations pour être sûr de les rentabiliser .

LIRE AUSSI :  Particularité des stratégies adoptées au sein des sous filières

L’évaluation de l’efficacité des actions de formation peut se faire à 3 niveaux complémentaires :

• Le premier niveau concerne l’évaluation des acquis : les participants ont – ils acquis à la fin de la formation les compétences qui étaient visées par les objectifs de formations ?
• Le deuxième niveau concerne le transfert : est ce que les acquis de la formation sont appliqués sur le terrain ? En d’autres termes, est ce que les participants mettent en valeur les compétences acquises lors de la formation ?
• Le troisième niveau concerne l’impact de la formation : est ce que les acquis de la formation permettent d’atteindre certains résultats sur le terrain ? En d’autre terme, est ce que les nouvelles compétences des participants permettent de faire évoluer l’organisme ?

En général, les deux premiers niveaux concernent le service de formation et les formateurs c’est à dire ceux qui sont directement impliqués directement dans la formation. L’évaluation de l’impact concerne l’organisme tout entier. Mais ces trois niveaux d’évaluation s’imbriquent : il ne devrait y avoir des impacts que si les participants pratiquent ce qu’ils ont appris en formation et ils ne mettent en pratique que des choses dont ils ont appris [5].

Dans un autre sens, il se pourrait que les participants aient pu se former sans pouvoir « transférer ». Aussi, il se pourrait qu’ils appliquent les acquis sans produire des effets significatifs soit dans l’organisation elle – même, soit du moins sans atteindre les résultats escomptés.

RESULTATS

PRESENTATION DES MEMBRES DU GSDM 

Sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD), du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et de l’Etat Malgache, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) a délégué la maîtrise d’œuvre du projet d’appui à la diffusion des techniques agro-écologiques à Madagascar au GSDM. Le GSDM est une association à but non lucratif régie par l’ordonnance n° 60-133 du 03 [6].

Le GSDM, qui est le premier responsable du SCV à Madagascar, agit et opère à travers ses membres. La présentation de ces membres consiste à définir leurs rôles respectifs dans la conception jusqu’à la diffusion du SCV ainsi que leur champ d’intervention.

Importance de la formation de SCV 

D’abord, les techniques de SCV sont à la fois « nouvelles » et « complexes» :
– elles sont nouvelles car, d’une part elles furent introduites de Brésil, et encore peu connues à Madagascar ; elles nécessitent ainsi des ajustements préalables à l’échelle des petites exploitations agricoles familiales malgaches, d’autre part.
– elles sont complexes car elles font introduire dans le système de culture de plantes de couvertures et leurs multiples combinaisons entre elles et les plantes cultivées.

Ces caractères de nouveautés et de complexités imposent, comme préalable obligé à toute diffusion de ces techniques, l’organisation de formations appropriées destinées aux différents acteurs impliqués dans le SCV .

L’ONG TAFA a eu accès à la connaissance et à la maîtrise des techniques de SCV au travers des échanges avec le Brésil, pays inventeur de ces techniques, et au travers de son appartenance aux réseaux internationaux. Elle détient le savoir- faire adapté au contexte malgache concernant ces techniques au travers des activités qu’elle conduit depuis 15 ans. TAFA a donc le devoir de transmettre ces connaissances et ces compétences et partager ce savoir faire au travers d’une formation appropriée .

Table des matières

INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
1. Etude exploratoire
2. Méthodes et démarches spécifiques
3. Notion d’évaluation de la formation
II. RESULTATS
1. Présentation des membres du GSDM
2. Quelques Centres de Formation Agricole à Madagascar
3. Présentation des formations proposées par TAFA
4. Les partenaires de TAFA
5. Bilan quantitatif de la formation
6. Bilan qualitatif de la formation
III. DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS
1. Discussions
2. Propositions en vue d’une meilleure diffusion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *