Etat de la lutte anti-tabac en Union des Comores
Situation épidémiologique du tabagisme aux Comores
Aux Comores, l’Enquête GYTS-Comores de 2008 a permis d’obtenir la prévalence du tabagisme chez les adolescents en milieu scolaire. Il en ressort ainsi que 26,5% des élèves âgés de 13-15 ans enquêtés ont déjà fumé la cigarette, les garçons sont significativement nombreux (39,3%) que les filles (17,2%). Un sur quatre des élèves (25,0%) a commencé à fumer la cigarette avant l’âge de 10 ans, la distribution par sexe de ces groupes de jeunes n’est pas significatif 25% pour les garçons et 23% pour les filles. Les résultats de la présente étude indiquent qu’environ un élève non-fumeur sur 10 a déclaré être susceptible de commencer de fumer la cigarette d’ici un an. Un écart de 1,8% seulement est apparu les garçons et les filles. Environ 11% des jeunes ont consommé activement d’autres formes quelconques de tabac autres que les cigarettes. Il convient de souligner la proportion non négligeable (10%) des filles utilisent les dérivés du tabac (le tabac à chiquer, à mâcher). Plus de la moitié des adolescents se plaignent être exposés à la fumée de la cigarette des 10 autres dans les lieux publics, les garçons (67%) sont beaucoup plus exposés par rapport aux filles (53%) . L’Enquête STEP-WISE réalisée en 2011 en Union des Comores sur les facteurs de risque des maladies non-transmissibles auprès d’un échantillon de 5.760 adultes âgés de 25 à 64 ans, révèle que la consommation quotidienne de tabac varie de 1,2% chez la femme, à 20,6% chez les hommes dont 13% de la consomme de la cigarette. Selon le sexe, les hommes représentent 23,8% contre 2% chez les femmes. Ce phénomène est beaucoup observé chez les personnes âgées de 25-54 ans (13%) contre 9% chez les sujets âgés de 55 ans et plus .
Loi anti-tabac en Union des Comores
Après l’adoption de la Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac par l’Assemblée mondiale et ratification en 2003 par la majorité des pays africains, notamment l’Union des Comores, une loi sur la lutte anti-tabac a été adoptée le 27 mars 2011 par l’Assemblée de l’Union des Comores (annexe). Toutefois cette loi comporte plusieurs ambiguïtés qui rendent complexe son application.
Les points forts
Depuis 2011, l’Union des Comores dispose d’une loi anti-tabac qui constitue une référence pour les activités liées à la lutte anti-tabac. Les acteurs de santé du pays disposent donc d’un outil fort pour asseoir un programme de lutte antitabac. La mise en application de cette loi pourra faire réfléchir les industries de tabac désirant s’y installer. La loi sur la lutte anti-tabac en Union des Comores respecte bien les articles de la Convention Cadre pour la Lutte Anti-tabac, notamment, les mesures visant à réduire la demande, les mesures visant à réduire l’offre et les mesures de protection de l’environnement.
Les points faibles
Le pays ne dispose pas d’un programme de lutte anti-tabac. La lutte anti-tabac est incluse dans le programme de lutte contre les maladies non transmissibles. Le tabac est considéré comme un facteur de risque de maladies non transmissible et non un fléau à part entière. Beaucoup de mots clés ont été utilisés dans la rédaction de cette loi mais ils n’ont pas été définis au préalable comme par exemple étiquetage, notion de fumer, lieu de travail intérieur,… Les textes de mise en application de ladite loi n’ont jamais été décrétés. Donc, le pays ne dispose pas ni de comité national, ni de comité régional de lutte antitabac comme indiqué à « l’Article 31 de la loi sur la lutte contre le tabac ». En plus la rédaction des articles est trop implicite, ce qui peut amener à différentes interprétations. Aucun article ne fait mention de la prise en charge de la dépendance tabagique, ni des mesures de sevrage tabagique. L’article 10 fait référence à des « lieux de travail intérieure » et des « endroits réservés aux fumeurs », or ces termes ne sont définis nulle part. L’article 18 qui interdit la propagande et la publicité en faveur du tabac, autorise toutefois la publicité aux moyens d’affiches, de panneaux ou de réclames. Le chapitre IV portant « composition, étiquetage et conditionnement », ne fait mention d’aucune sur qui doit fixer la composition des produits du tabac, ni sur quelle période doit-on renouveler les informations sur les produits du tabac. Dans ce même chapitre, les articles 23, 24 et 25 font états de mise en gardes sanitaires sous forme de texte ou de pictogramme sans avertissement en image, la taille et l’endroit où doivent figurer les informations sont mal définies. En somme, les mesures d’accompagnements doivent être fortes, claires, précises et concises pour mieux éclairer la loi sur la lutte anti-tabac aux Comores.
I. Généralités |