ESSAI D’UN PROTOCOLE D’INSEMINATION ARTIFICIELLE CHEZ LES CHEVRES SAHELIENNES

ESSAI D’UN PROTOCOLE D’INSEMINATION ARTIFICIELLE CHEZ LES CHEVRES SAHELIENNES

ASPECTS DE CROISSANCE ET DE REPRODUCTION 

Poids à la naissance et croissance des chevreaux

Chez les caprins, il y a une connaissance plus nettement axée sur l’animal adulte en raison de leur vocation laitière. Les données concernant le poids des chevreaux à la naissance et les paramètres de croissance n’ont été considérées que depuis peu. Le poids à la naissance varie de 1.7 kg à 2.5 kg. Les différences individuelles peuvent être considérables compte tenu du fait que plusieurs facteurs peuvent intervenir [4]: le sexe, les conditions d’alimentation de la mère, le mode de naissance, l’âge de la mère ou le rang de la mise bas. Au Burundi, pour les croisés alpins avec la petite chèvre de l’Afrique de l’Est, les naissances simple, double ou triple donnent les résultats suivants pour les mâles et femelles : 2,29 contre 2,15kg, 1.96 contre 1.92kg et 1.57 contre 1.26kg[15]. Les poids diminuent avec la parité et augmentent avec le rang de mise bas. Le gain de poids quotidien varie de 40 à 100 g par jour. Elle est plus forte au début, de 0 à 30 jours (en moyenne 70g/jour), puis diminue régulièrement pour tomber à environ 40g par jour à partir de trois mois [22]. Les chevreaux mâles ont généralement une meilleure croissance que les femelles en raison d’un poids à la naissance et d’un poids adulte supérieurs.

Puberté et âge à la première mise-bas

La puberté intervient chez la chèvre entre 7 et 8 mois. Au Sénégal, cet âge est de 479 ± 15 jours, soit 16 mois ± 15 jours [22]. Dans certains cas, la puberté a lieu plus tardivement, mais ceci est le résultat d’une mauvaise conduite des troupeaux. Avec une conduite adéquate des animaux, en particulier en ce qui concerne les conditions alimentaires, la puberté est précoce [6]. 2.3. Cycles sexuels et chaleurs Les caprins sahéliens, bien que possédant le potentiel de reproduction continue, peuvent présenter des périodes importantes d’anœstrus et d’anovulation généralement provoquées par une sous-alimentation prolongée; mais une activité sexuelle normale s’installe dès que les femelles sont de nouveau dans de bonnes conditions alimentaires. 6 Chez certaines femelles, les ovulations ne sont pas toujours accompagnées de comportement d’œstrus. Ces signes sont souvent discrets, d’où la nécessité de disposer d’un bouc détecteur. C’est pourquoi les investigations sur le début de leur apparition ainsi que leur durée sont encore à faire. L’une des difficultés du contrôle de la reproduction des chèvres est qu’une proportion importante des cycles œstriens ont une durée inférieure à 21 jours. 

Autres paramètres de reproduction

Les caractéristiques de reproduction des petits ruminants sont très acceptables dans la zone sahélienne du pays, compte tenu des conditions d’élevage difficiles en particulier en saison sèche, cela en dehors de toute gestion de la reproduction. TILLARD et al.[22] rapportent que les moyennes des différents paramètres enregistrés sur les chèvres sahéliennes au Sénégal sont les suivants : le taux annuel de fécondité est de 103 p.100, le taux annuel de fertilité apparente ou de mise bas de 83 p.100 et le taux de prolificité de 124 p.100. La durée de gestation est de 147 jours et l intervalle moyen entre mises bas successives est de 354 ±5 jours. 

Influence de l’environnement sur la reproduction

La pratique de l’élevage en zone sahélienne est profondément marquée par les conditions climatiques. La chaleur et la sécheresse affectent directement ou indirectement les principales fonctions de l’animal qui, pour survivre, doit dépenser une grande part de son énergie dans la recherche de nourriture, de l’abreuvement, et dans la régulation thermique. Au Sahel sénégalais, les mises bas ont lieu toute l’année. Cependant, la majorité des naissances est enregistrée de décembre à mars (69 p.100) dans la zone sahélienne, en relation avec un nombre plus important de fécondations en saison des pluies, période pendant laquelle le disponible fourrager est plus abondant (figure ci-après). 7 Figure 1 : Répartition annuelle des mises bas chez les ovins et les caprins de la zone de Ndiagne, Louga, Sénégal. Source : TILLARD et al. 1997[22]. Ces résultats ainsi que les observations d’autres auteurs [6] montrent que, sans être systématiquement saisonnière, l’activité sexuelle des chèvres sahéliennes est sensible aux conditions alimentaires, donc aux conditions locales de l’environnement. De juin à août, les mises bas sont pratiquement inexistantes (moins de 1 p.100 pour la période allant de juillet à septembre). Durant cette période, les conditions alimentaires sont souvent très dures, et les femelles gestantes n’arrivent plus à compenser leur déficit alimentaire. Des maladies peuvent survenir et entraîner des avortements ou une forte mortalité néonatale [21]. La période de moindre fertilité se situe par conséquent de janvier à mai, en pleine saison sèche, avec le début de la dégradation de la situation alimentaire. Trois mises bas tous les deux ans peuvent être observées au Sahel. Cependant, elles ont lieu dans la majorité des cas en saison sèche froide (décembre à mars). Le déficit fourrager et donc la sous-alimentation prolongée qui suit cette période ne permet pas la reprise de l’activité ovarienne. Le post-partum est ainsi prolongé. Malgré la thermotolérance reconnue des chèvres sahéliennes, le stress thermique peut intervenir en particulier chez les femelles gestantes occasionnant une souffrance embryonnaire ou fœtale, pouvant conduire comme pour le déficit alimentaire prolongé, à des mortalités embryonnaires ou à des avortements 

LIRE AUSSI :  ETUDE DE L’AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS SOUS DIFFERENTS AGROECOSYSTEMES

AMELIORATION DE LA PRODUCTION LAITIERE 

Maîtrise des effets d’environnement

BOCQUIER et al. [3] notent que la fertilité après insémination artificielle est en général, en relation étroite avec le poids vif avant la mise en œuvre du protocole. Il est de ce fait, conseillé de disposer de femelles ayant un état et un poids corporel suffisant et de les alimenter selon les apports recommandés pour obtenir une bonne fertilité après insémination artificielle. La conduite de la reproduction (avec l’utilisation de l’insémination artificielle) en zone sahélienne toute l’année en général, et en saison sèche en particulier passe donc nécessairement par une adaptation du disponible alimentaire (production et/ou mise en réserve de fourrages au moins). Dans le cas contraire, c’est la conduite de la reproduction qui doit être adaptée aux ressources alimentaires existantes. 3

Amélioration génétique 

La sélection

La sélection dans une population permet d’augmenter la valeur moyenne d’une ou de plusieurs caractéristiques, choisies au préalable pour améliorer le potentiel génétique des animaux de cette population. Les reproducteurs retenus doivent avoir les meilleures valeurs génétiques additives pour la procréation de la génération future. Les arguments en faveur de la mise en œuvre d’un programme de sélection des caprins du Sahel sont : – leur aptitude laitière ; – leur adaptation à la reproduction en milieu difficile ; – leur résistance à divers stress : alimentaire, thermique et pathologique ; – la facilité de leur entretien ; Ce sont des populations peu sélectionnées : leur variabilité génétique est élevée. La mise en pratique de la sélection nécessite la mise en œuvre d’un programme de sélection qui doit définir clairement les objectifs et les critères de sélection. Les qualités de reproduction et de résistance au stress sont souvent héritables .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES DES RACES CAPRINES SAHELIENNES AU SENEGAL
1.1. Caractéristiques phénotypiques
1.2. Quelques aspects zootechniques
1.2.1. Aptitudes laitières
1.2.2. Aptitudes bouchères
CHAPITRE II : ASPECTS DE CROISSANCE ET DE REPRODUCTION
2.1. Poids des chevreaux à la naissance
2.2. Puberté et âge à la première mise-bas
2.3. Cycle sexuel et chaleurs
2.4. Autres paramètres de reproduction
2.5. Influence de l’environnement sur la reproduction
CHAPITRE III : AMELIORATION DE LA PRODUCTION LAITIERE
3.1. Maîtrise des effets d’environnement
3.2. Amélioration génétique
3.2.1. Sélection
3.2.2 Croisement
3.3. Maîtrise de la reproduction
3.3.1 Synchronisation de l’œstrus
3.3.2. Détection des chaleurs
3.3.3. Biotechnologies de la reproduction
3.3.3.1. Insémination artificielle (IA)
3.3.3.2. Transfert d’embryons
3.3.4. Diagnostic de gestation
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. Localisation
1.2. Climat, sols et végétation
1.3. Activités d’élevage
CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel
2.1.1 Matériel animal .
2.1.2. Matériel de synchronisation de l’œstrus
2.1.3. Matériel d’insémination artificielle
2.1.4 Matériel de pesée
2.2. Méthodes
2.2.1. Méthode d’étude
2.2.1.1. Constitution des lots d’animaux
2.2.1.2. Protocole de synchronisation de l’œstrus et d’IA
2.2.1.3 Enregistrement des mises bas et croissance des chevreaux
2.2.2. Méthode d’analyse
CHAPITRE III : RESULTATS
3.1. Opérations de synchronisation de l’œstrus et d’IA
3.2. Résultats de l’insémination artificielle .
3.3. Résultats de la gestation
CHAPITRE IV : DISCUSSION
4.1. Méthodologie
4.2. Analyse des résultats

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