ESPACES FORESTIERS DE LA CASAMANCE AMPHIBIE
La température et l’humidité relative
Les conditions climatiques de la région sont aussi influencées par les températures et l’humidité relative. Ces deux paramètres étroitement liés participent dans un sens à l’interfonctionnalité des éléments biophysiques des milieux. La température varie en fonction des saisons. La température moyenne annuelle est de 27°c. L’évolution des températures est bimodale, avec un maximum principal en avril et un autre secondaire en octobre. Cette situation s’explique par la forte insolation à ces périodes où le soleil prend une position zénithale. Les minima sont enregistrés en août et en janvier. Ils sont respectivement dus à l’effet atténuant des pluies hivernales et à la fraîcheur provoquée par l’air polaire d’hiver. Pendant cette période, on observe une baisse sensible des températures et une augmentation de l’humidité atmosphérique. L’humidité relative est élevée pendant toute l’année. La valeur mensuelle ne descend jamais au dessous de 80% dans la période 1921-2003. Cependant la variation mensuelle dépend de celle des températures. La pression de vapeur saturante est une fonction croissante de la température. L’augmentation des températures rend l’humidité relative plus basse. Les niveaux les plus bas d’humidité relative sont notés entre les mois de décembre et mai. Cette période correspond à la saison sèche pendant laquelle, il y a une prédominance de masses d’airs chauds et secs. L’absence de précipitations intensifie du coup l’absorption des vapeurs d’eau dans l’atmosphère. Le réchauffement de l’air en saison sèche diminue le degré hygrométrique. L’évolution de l’humidité relative est liée également à d’autres éléments comme les précipitations ou la nébulosité. Pendant toute la période pluvieuse, l’humidité relative atteint pratiquement 100%. De même, elle reste élevée durant la petite période froide, entre novembre, décembre et janvier. Les influences océaniques, la présence de l’eau (fleuve) et la couverture forestière sont d’autres facteurs qui contribuent au maintien d’un niveau élevé d’humidité relative. L’ouverture sur l’océan favorise la pénétration régulière des masses d’air marin adoucissant les températures en début de saison sèche. Les nombreux chenaux de marées participent aussi au maintien d’une humidité relative élevée. La forêt modère de la température de l’air et du sol et accroît l’humidité relative, son effet est plus sensible lorsque la couverture est dense. Cet avantage est manifeste en Casamance 49 amphibie où l’importance du couvert forestier joue un rôle considérable dans la régulation du climat local.
L’évaporation
L’évaporation est influencée par les températures et l’humidité relative. Son évolution en Casamance amphibie est caractérisée par un minimum aux mois d’août et septembre et un maximum en mars, avril et mai. La réduction du volume évaporant s’explique par l’importance de l’humidité relative. La nébulosité joue également un rôle important dans la diminution du volume d’eau qui s’évapore. L’absence d’insolation souvent notée en hivernage fait que les pertes d’eau par évaporation restent faibles. Le maximum enregistré en saison sèche est lié à l’élévation des températures, qui augmente sensiblement la capacité d’évaporation dans l’atmosphère. La rigueur de certains facteurs comme les températures ou les vents secs notamment, participe en saison sèche à l’accélération du processus d’évaporation. Ce phénomène est remarqué en Casamance amphibie, c’est le cas des alizées continentaux qui dominent dans la région en milieu de saison sèche.
Les vents
Dans la région naturelle de Basse Casamance, les vents ne sont pas violents. Leur direction est étroitement liée à l’alternance des saisons. Ils jouent un rôle important dans la succession des temps dans l’année. L’année éolienne peut ainsi se diviser singulièrement en deux périodes. De novembre à avril se sont les vents de NNE qui dominent la circulation. Cette dominance n’est pas une règle générale. Ces vents cèdent parfois la place à ceux de direction NNW. Ce sont respectivement les alizés marins (doux) et les alizés continentaux chauds et secs. Les premiers caractérisent le petit temps froid des mois de décembre et janvier. Les seconds déterminent les périodes chaudes de la saison sèche. Par contre, de juin à octobre, les vents du SSW s’installent dans la zone. Ils sont chauds et humides, principaux vecteurs de pluies en hivernage. La rose des vents reste assez instable. Les ressources en eau font partie des éléments caractéristiques du milieu naturel en Casamance amphibie. Elles déterminent non seulement la typologie des habitats naturels (terrestres ou aquatiques) mais également la structure et l’état des écosystèmes notamment forestiers. I.1.2. La Casamance amphibie, un territoire d’eau Les ressources en eau superficielles et souterraines sont principalement d’apports pluviaux et fluviaux. La région possède un réseau important de cours d’eau mais de faible envergure. De même, les nappes souterraines sont assez significatives dans cette zone à pluviométrie relativement bonne.
L’abondance des ressources en eau de surface
Les ressources en eau de surface sont dominées par les cours d’eau permanents. L’ensemble des marigots ou chenaux se rattache au fleuve Casamance. On peut noter, par ailleurs, quelques cours d’eau mineurs isolés qui se jettent à l’océan.
Le fleuve Casamance
Il est le cours d’eau principal et le plus important de la zone. Il prend sa source dans les environs de Fafakourou28 et parcourt près de 300 km pour se jeter en mer en disséquant de nombreux plateaux du continental terminal. Son bassin versant couvre une superficie de 300 000 ha. Il est à l’origine de la définition des trois compartiments de la région naturelle de Casamance : la Haute Casamance, la Moyenne et la Basse Casamance. Le débit moyen interannuel du fleuve Casamance est estimé à 129 millions m3 /an à la station hydrologique de Kolda. De ce fleuve, sont nés plusieurs marigots et chenaux de marées parcourant l’ensemble de la Casamance. Ces grands affluents situés dans sa partie inférieure (la Basse Casamance) sont : le Soungrougrou, le marigot de Kamobeul, le marigot de Diouloulou, le marigot de Bignona, le marigot de Baïla…
Le marigot de Kamobeul
Il est le seul grand affluent du fleuve Casamance sur sa rive gauche qui couvre l’ensemble du département d’Oussouye. Son bassin versant englobe une superficie de 700 km2 . Son exutoire se situe à la hauteur des rizières séparant la Pointe Saint-Georges et Kadjinol dans la communauté rurale de Mlomp. Il suit un parcours sinueux formant des boucles à certains endroits. Le marigot de Kamobeul arrose une bonne partie du département d’Oussouye avec ses nombreux embranchements. Les principales ramifications du marigot de Kamobeul sont : le bolong de Djiramaït et celui de Youtou sur sa rive gauche.
Le marigot de Kachouane
Le marigot de Kachouane et celui d’Elinkine constituent deux affluents situés au niveau de l’embouchure du fleuve Casamance. Ils forment l’île de Carabane avant de se rencontrer au sud pour constituer un cours unique, qui prend ensuite le nom de Katakalousse à l’interface de 28 Localité située dans le département Médina Yoro Foulah dans la région de Kolda. 51 l’île aux oiseaux et du village d’Elinkine. Le marigot de Katakalousse se prolonge vers le sud donnant naissance à plusieurs petits marigots entrelacés.
Le Bolong d’Essoukoudiak
Le bolong d’Essoukoudiak dont l’embouchure se trouve en territoire Bissau guinéen, pénètre la partie sud du département d’Oussouye. Il arrose les communautés rurales de Diembéring et de Santhiaba Manjack. Des villages comme Essaout, Djirack, Ering sont parcourus par de petits affluents du Bolong d’Essoukoudiak.
Le Soungrougrou
Il est l’un des affluents les plus importants du fleuve Casamance. Situé sur la rive droite, il a servi de ligne de séparation nord entre la Moyenne et la Basse Casamance. Le Soungrougrou est issu des marais du Pakao dans la région de Sédhiou. Il coule ainsi sur environ 100 km avec une largeur qui atteint par fois 1000 m. Il suit un tracé en amont parallèle au fleuve Casamance en s’orientant vers l’ouest. Il prend ensuite la direction sud pour rejoindre le fleuve Casamance à hauteur d’Adéane.
Le marigot de Diouloulou
Le marigot de Diouloulou est le deuxième plus grand affluent du fleuve Casamance sur sa rive droite. Il est formé par la jonction de plusieurs bolongs parmi lesquels le marigot de Baïla. Le bolong de Diouloulou tout comme celui de Baïla, prend naissance dans les environs de la forêt classée des Narangs dans la zone de plateau à la frontière avec la Gambie. Ces deux bras se rencontrent au nord-ouest du village de Tiobon. Ils forment à ce niveau le bolong d’Etoupaye, et prend le nom de Koulour un peu en aval avant de se jeter dans le fleuve Casamance.
Le marigot de Bignona
Le marigot de Bignona constitue le troisième par ordre d’importance des principaux affluents du fleuve Casamance sur la rive droite. Il draine un bassin versant d’environ 750 km2 . Le cours principal du marigot s’étire sur 88 km dont 68 sont soumis à l’influence des marées. Il arrose dans son parcours plusieurs villages (Niamone, Balingor, Diatok) et finit par rejoindre le fleuve Casamance en débouchant sur la vallée d’Affiniam.
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