Epidemiologie descriptive des adénomes et du cancer colorectal

EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE DES ADENOMES ET DU CANCER COLORECTAL :

Adénomes colorectaux 
Prévalence : l’étude de la prévalence des adénomes colorectaux peut être effectuée au moyen d’études autopsiques ou au sein de centres endoscopiques. Les études autopsiques, recensées dans une revue de littérature sur l’épidémiologie des adénomes (Neugut, 1993), ont montré que la prévalence des adénomes augmente avec l’âge, pouvant atteindre 50% chez les sujets âgés. Ces études ont également mis en évidence que les adénomes sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Parmi les études autopsiques répertoriées, la prévalence chez les sujets âgés de 60 à 69 ans variait de 55,4% chez les hommes et de 48,9% chez les femmes dans la ville de New York aux Etats-Unis à 4,5% chez les hommes et 0% chez les femmes dans la ville de Fars au Liban. Cette revue a estimé la corrélation existant entre la prévalence des adénomes et l’incidence du cancer colorectal. Les coefficients étaient de 0,73 chez les hommes et 0,43 chez les femmes. Une étude multicentrique réalisée dans des centres d’endoscopie digestive a permis d’estimer la prévalence des polypes intestinaux en France (Martin, 1981). Une détection systématique de la présence de tumeur colorectale a été réalisée sur 1369 sujets âgés de 45 à 70 ans. La prévalence des polypes adénomateux ou villeux était de 9,7% chez les sujets n’ayant jamais eu de rectorragie ou d’antécédent de tumeur colorectale (bénigne ou maligne). Ce taux atteignait 19% chez les sujets présentant un antécédent de rectorragie et 23% chez les sujets présentant un antécédent de tumeur colorectale. De plus, la prévalence était significativement plus élevée chez les hommes que chez les femmes et chez les sujets de plus de 50 ans que chez les sujets de moins de 50 ans. Cependant, la représentativité des sujets étudiés au sein de centres endoscopiques peut être remise en cause dans la mesure où les sujets amenés à pratiquer une coloscopie sont particuliers.

Incidence : l’incidence des adénomes n’est pas connue cependant, le taux de récurrence après polypectomie a été évalué au sein de plusieurs études. Une revue de la littérature (Neugut, 1993) indique que le taux de récurrence après 3 à 4 ans de suivi, de patients ayant subi une polypectomie, atteignait 15 à 60% selon les études. L’incidence et le taux de récurrence d’adénome ont été évalués au sein d’une étude menée dans trois centres endoscopiques (Neugut, 1995). Les sujets, âgés de 35 à 84 ans, ont subi une première coloscopie puis ont été classés en deux groupes selon qu’ils avaient ou non un adénome. Après une période allant de 6 à 65 mois, une seconde coloscopie était réalisée. Cette étude a permis d’estimer que le taux d’incidence cumulée après 36 mois était de 16% et que le taux de récurrence cumulée après 36 mois était de 42%. Ces études ne permettent d’estimer le taux d’incidence que de façon approchée, car elles sont menées sur une population de sujets particuliers non représentatifs de la population générale.

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Cancer colorectal

Le cancer colorectal occupe une place importante dans les pays industrialisés (Europe occidentale, Amérique du Nord et Australie) en terme d’incidence et de mortalité. Les données d’incidence sont estimées à partir des données des registres de cancer.
Mortalité : les données de mortalité par cancer en France sont obtenues auprès du Service d’information des causes médicales de décès de l’INSERM. En 1999, 12302 décès par cancer du côlon et 4256 décès par cancer du rectum ont été recensés en France. Les taux de mortalité pour les deux sexes étaient de 20,5 pour le côlon et 7,3 pour le rectum pour 100 000 décès. Les taux de mortalité n’étaient pas identiques dans les deux sexes. Le taux de mortalité par cancer du côlon était de 22,4 chez les hommes et de 19,6 chez les femmes. Le taux de mortalité par cancer du rectum était de 8,3 chez les hommes et de 6,3 chez les femmes (INSERM, Service d’information des causes médicales de décès).L’évolution de la mortalité par site de cancer pour chaque sexe est présentée sur les figures 1 et 2. Une diminution nette de la mortalité par cancer colorectal est observée chez la femme. La mortalité par cancer colorectal est relativement stable chez l’homme.

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