LE DIAGNOSTIC PRECOCE DE L’INFECTION A VIH-1
Infection à VIH/SIDA
– Historique de l’infection à VIH/SIDA C’est en 1981 que commence officiellement l’épidémie de Sida, lorsque le CDC note dans sa revue Morbidity and Mortality Weekly Report, une recrudescence de cas de pneumocystose chez cinq hommes homosexuels à Los Angeles (CDC, 1981). Dans les mois qui suivent, de plus en plus de cas sont recensés dans plusieurs autres villes du pays et il est noté chez plusieurs de ces personnes un état d’immunodépression (CDC, 21 mai 1982) En raison du fait que nombre de patients ont eu de nombreuses relations sexuelles, il est suggéré en juin 1982 qu’un agent infectieux transmis sexuellement pourrait être la cause de cette immunodépression, mais rien n’est vraiment sûr à ce moment (CDC, 18 juin 1982). Comme les premiers malades sont exclusivement homosexuels, le syndrome est appelé par certains le gay-related immunodeficiency disease (GRID) (Lawrence et Altman, 1982), mais les autorités sanitaires se rendent compte rapidement que d’autres personnes sont touchées, comme les hémophiles (CDC, 16 juillet 1982), les usagers de drogues par injection intraveineuse hétérosexuels, ou encore des immigrants haïtiens (CDC, 9 juin 1982). En vu d’abandonner cette dénomination erronée, le CDC créé le terme Acquired Immune Deficiency Syndrome (AIDS) (Kher, 1982) qui est ensuite traduit en français sous le nom de syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). La découverte en 1983 de l’agent infectieux, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), marque le début de la recherche sur ce virus qui à la fin 2009 est la cause de la contamination de 33,3 millions de personnes depuis la découverte du sida en 1981 (ONUSIDA, 2010).
Epidémiologie de l’infection à VIH/SIDA
Les statistiques pour la fin de l’année 2009 indiquent que près de 33,3 millions de personnes vivent avec le VIH, le virus qui cause le SIDA. Chaque année, environ 2,6 millions de personnes supplémentaires sont infectées par le VIH et 1,8 millions de personnes meurent du SIDA (ONUSIDA, 2010). Les femmes représentent 15,5 millions (UNAIDS, 2010). 22,5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique sub-saharienne (ONUSIDA, 2010). L’épidémie se propage plus rapidement en Europe orientale et Asie centrale, où le nombre de personnes vivant avec le VIH a augmenté de 54,2% entre 2001 et 2009 (ONUSIDA, 2010). 4 Au Sénégal, l’infection à VIH est caractérisée par la co- circulation des deux types de virus VIH-1 et VIH-2 et une épidémie peu évolutive mais de type concentré. La prévalence dans la population générale était de 0,7% en 2009 (Mboup et al., 2010). Cette prévalence est la même que celle trouvait dans l’enquête EDS IV+ en 2005. Les femmes enceintes séropositives se trouvant dans la tranche d’âge 25 ans et plus, constituent une médiane de 0,9%. Il a été rapporté une moyenne de 6370 enfants entre 0 et 14 ans vivants avec le VIH et 88.000 enfants entre 0 et 17 ans devenus orphelins du fait du SIDA (Ndiaye, Ayad, 2006).
Biologie du VIH
Classification des VIH
L’agent infectieux appartient au type Virus, au groupe IV, à la famille des Retrovirideae, à la sous-famille des Orthoretrovirinea et au genre Lentivirus. Les Lentivirus sont généralement responsables de maladies de longue durée avec une période d’incubation longue (Lévy et JA, 1993). Il existe deux espèces de VIH connus: le VIH de type 1 et le VIH de type 2. Le VIH-1 est le virus qui a été initialement découvert. Il est plus virulent, plus infectieux (Gilbert et al., 2003). Il est la cause de la majorité des infections à VIH dans le monde. En raison de sa capacité relativement faible pour la transmission, le VIH-2 est confinée à l’Afrique occidentale. (Reeves et al., 2002).
Structure et génome des VIH
L’enveloppe virale formée d’une double couche lipidique d’origine cellulaire, contient deux glycoprotéines associées : la gp120 extra membranaire et la gp41 transmembranaire (figure 1). La face interne de l’enveloppe est tapissée d’une couche protéique virale appelée matrice composée de protéine p17 ou flotte également une enzyme virale la protéase qui participe à l’assemblage du virus. La capside contient deux protéines: la p24 protéine majeure de capside et la p7 protéine de nucléocapside. Elle contient également deux copies identiques d’ARN monocaténaire, ainsi que les 2 autres enzymes virales : la transcriptase inverse qui rétrotranscrit l’ARN viral en ADN viral et l’intégrase qui intègre l’ADN viral à l’ADN cellulaire (Brun-Vezinet et Waineberg, 2003). 5 Figure 1: Structure du VIH (Lazrek et al., 2005) Le génome du VIH (figure 2) comporte trois gènes qui définissent la structure du virus et sont communs à tous les rétrovirus: gag, pol et env. Le gène gag code les protéines internes: protéine de matrice, protéine de la capside et protéine associée à l’ARN. Le gène pol code différentes enzymes virales : protéase, transcriptase inverse et intégrase. Le gène env code les glycoprotéines externes. En plus des 3 principaux gènes, nous avons 6 gènes régulateurs de la réplication virale : tat, rev, vif, nef, vpr et vpu ou vpx (vpu pour le VIH-1 et vpx pour le VIH-2) (Brun-Vezinet et Waineberg, 2003). Aux extrémités du génome viral, se trouvent des séquences répétitives inversées (LTR ou long terminal repeats) contenant l’ensemble des signaux nécessaires à la transcription et l’intégration du virus. Figure 2 : Génome du VIH (Lazarek et al. 2005) I.1.4- Cycle de réplication des VIH Le cycle viral du VIH (figure 3) est composé des étapes suivantes : • L’Attachement ou la fixation : Le virus se fixe sur le lymphocyte T4, par reconnaissance entre la protéine virale gp120 et la protéine CD4 du lymphocyte (ainsi qu’un corécepteur). • La Pénétration : Les deux membranes (du virus et du lymphocyte) fusionnent, ce qui permet la pénétration de la nucléocapside du virus dans le cytoplasme. • La Décapsidation : La capside se dissocie, libérant l’ARN viral dans le cytoplasme. 6 • La Reverse transcription et l’intégration : Grace à la Reverse transcriptase virale, l’ARN viral est rétro transcrit en ADN double brin. Cet ADN pénètre dans le noyau, où il s’intègre au génome du lymphocyte. Il sera ensuite transcrit en ARN immédiatement ou plus tard. • La Traduction : Les ARN messagers viraux sont traduits pour donner les différentes protéines du virus. • L’Assemblage : Les protéines virales et l’ARN viral s’associent pour reformer des virus. • Le Bourgeonnement et la libération : Le virus bourgeonne, emportant un fragment de la membrane plasmique du lymphocyte. Les virions sont libérés dans le milieu intérieur. Et grâce à l’action de la protéase, ils peuvent infecter de nouveaux lymphocytes T4.
Introduction |