Définition physiopathologique
L’asthme est un véritable problème mondial de santé publique du fait de sa fréquence, sa mortalité et son poids économique. Sa fréquence augmente régulièrement partout dans le monde et on considère qu’elle s’est accrue d’environ 50% depuis 10ans. Les raisons de cette augmentation tiennent vraisemblablement à des interactions multiples : caractère héréditaire, facteurs de risques endogènes (hormonaux, psychologiques, digestifs) et exogènes (allergènes, exercice physique, pollution atmosphérique, tabagisme, facteurs météorologiques, virus). Des études récentes ont montré que sa morbidité et sa mortalité ne cessent d’augmenter, malgré les avancées importantes dans les domaines diagnostiques et thérapeutiques .C’est une maladie chronique qui touche tous les âges particulièrement les sujets jeunes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre d’asthmatiques à travers le monde s’élevait à 300 millions environ en 2011. Il était plus élevé dans les zones urbaines et était en augmentation croissante. La mortalité mondiale était estimée, en 2011, à près de 250.000 décès, dont la majorité était évitable. Elle est habituellement liée à une insuffisance diagnostique, un défaut de surveillance et une mauvaise prise en charge thérapeutique de la maladie asthmatique. C’est une affection multifactorielle impliquant des facteurs génétiques et environnementaux. Sa pathogénie s’articule autour de l’inflammation bronchique, l’hyperréactivité bronchique et l’obstruction bronchique .
« Hyperréactivité bronchique (HBR) quasi-constante, à l’inhalation de médiateurs chimiques (carbachol, histamine, PGF2 alpha) et/ou allergéniques, d’air froid, de médicaments (bêtabloquants) ou à l’exercice ; mais il est des asthmes sans HRB et certaines pathologies (sarcoïdose) associées a une HBR qui ne sont pas de l’asthme ».Cette inflammation provoque également une augmentation de la réactivité bronchique en réponse à une variété de stimuli ». Atopie : c’est l’aptitude à produire une quantité anormale d’anticorps IgE spécifiques en réponse à une exposition à des allergènes de l’environnement [19]. Allergènes : ce sont des antigènes essentiellement organiques et inhalés (Pneumallergènes) susceptibles de déclencher des réponses immunes médiées par les IgE. Ils peuvent être per-annuels (acariens de la poussière de maison, moisissures ou phanères d’animaux) ou saisonniers (pollens et moisissures) ou ingéré sous forme d’aliments, de boissons ou de médicaments (trophallergènes) pouvant provoquer des réactions allergiques respiratoires par le biais d’une allergie, d’un mécanisme toxique, ou par histamino-libération non spécifique [37]. Allergie : c’est une réaction anormale et excessive du système immunitaire générée par un contact avec une substance généralement étrangère à l’organisme (allergène) Sensibilisation : c’est le fait de développer une réponse immunologique inadaptée vis-à-vis de certains antigènes, menant parfois, en cas de re- exposition, à des manifestations cliniques de type allergique .
EPIDEMIOLOGIE DE L’ASTHME
Dans le monde, selon l’O.M.S., 300 millions de personnes de tous les âges et de toutes les origines étaient asthmatiques en 2011 et ce nombre était en augmentation constante dans tous les pays surtout industrialisés (environ 50% depuis 10 ans) [9]. En France, l’asthme touchait, en 2006, environ 6,25 millions de personnes soit 6,7% des adultes de la population générale [2, 10, 22]. Les études ECRHS (European Community Respiratory Health Survey) et ISAAC (International Study of Asthma and Allergy in Childhood) ont montré que seulement la moitié des asthmatiques sont diagnostiqués [36]. jeunes. Trois quarts des asthmatiques ont eu leur première crise d’asthme avant l’âge de 20 ans. Un second pic d’apparition se situe aux environs de la cinquantaine : ce sont les asthmes dits tardifs, en général non allergiques [37]. La prévalence pour la tranche d’âge de 20 ans varie de 3,5% à Grenoble à 5,1% à Paris.
Répartition selon les caractéristiques socio-économiques :
La prévalence de l’asthme est moindre chez les actifs occupés que chez psychosociale pour le patient, sa famille et la société. Elle est l’une des maladies les plus coûteuses. Au niveau mondial, les coûts s’y rapportant dépassent ceux de la tuberculose et de l’infection à VIH/Sida réunis. Ils se distinguent en coûts directs estimés à 35-60% des dépenses (consultations médicales, traitements en salle d’urgence, hospitalisations, frais de bilan, médicaments et autres thérapeutiques) et indirects, intangibles évalués à 40-65 % (absentéisme scolaire et professionnel, perte de productivité, invalidité et décès). phénomènes intriqués que sont l’inflammation bronchique, l’hyperréactivité bronchique et l’obstruction bronchique. Le tout contrôlé par le Système Nerveux Autonome (SNA). Il existe des interactions complexes entre les cellules de la paroi bronchique, les cellules immunocompétentes, les cellules de l’infiltrat inflammatoire et le SNA. Ces interactions sont sous la dépendance logique de cytokines et de médiateurs.