ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL (contexte mondial)
Nous avons vu dans la première partie les enjeux de la dynamisation des échanges extérieurs sur le développement économique. Mais pour mieux cerner la réalité, les théories sont nécessaires mais insuffisantes. Ainsi, pour bien évaluer la contribution des échanges extérieurs au développement d’un pays, la connaissance des caractéristiques ainsi que le potentiel d’expansion de ces derniers s’avèrent nécessaires. Pour ce faire, nous allons procéder comme suit : Il est nécessaire de comprendre tout d’abord l’environnement économique entourant Madagascar. C’est l’objet du premier chapitre. C’est ainsi qu’on entame l’étude des caractéristiques proprement dites, des échanges extérieurs malgaches au deuxième chapitre.
EVOLUTION DES FAITS MONDIAUX
La théorie économique dominante est favorable à l’ouverture internationale. Dans le débat entre libre-échange et protectionnisme, le libre-échange a gagné. On peut considérer qu’il est favorable globalement à la croissance économique, même si concrètement, il est parfois nécessaire de recourir au protectionnisme, au moins temporairement.Pour les partisans sans réserve du libre-échange, le commerce entre les nations est à « somme positive » : aucun pays ne perdra dans l’échange. L’Etat doit seulement veiller au respect des règles du jeu. Le système pouvant fonctionner sans instance de régulation. Mais, l’observation des relations internationales invalide en partie le schéma précédant. Pour aboutir aux conclusions optimistes des libéraux, trois conditions sont nécessaires. Les marchés doivent être sans défaillance et afficher le « bon prix », ils ne doivent pas être manipulables et les Etats doivent accepter leur sanction. Or ces conditions sont rarement réunies. Le marché est le lieu d’affrontements où celui qui l’emporte a été amené à modifier les règles à son avantage.
Une nation hégémoniquepeut certes contribuer à la stabilité de l’ordre international, mais elle le fait à son profit. La Grande Bretagne au siècle dernier et les Etats-Unis depuis 1945 auraient joué ce rôle en fixant les règles du jeu. L’ouverture des autres nations à l’échange auraient surtout favoriser le maintien de l’avance technologique de ces deux pays. Les Etats ont toujours été et ils sont encore très méfiants à l’égard du commerce international sans entraves. Depuis la révolution industrielle, le protectionnisme a été longtemps la règle et le libre-échange l’exception. Cette attitude se comprend pour plusieurs raisons principales. D’abord, la fiscalité. Les droits de douanes constituent une recette relativement aisée à percevoir et à contrôler. Ensuite, les écarts du développement entre les Nations sont fréquemment invoqués pour limiter le commerce, car l’on craint une concurrence excessive pour les producteurs nationaux. A la fin du XVIII e siècle, Alexander HAMILTON, secrétaire d’Etat au trésor américain, réclamait à la fois protection douanière et subvention pour soutenir les entreprises américaines de la concurrence britannique et pour fournir des recettes au budget de l’Etat grâce aux droits de douane. En ce plaçant sur une perspective de deux siècles, force est de constater que les Etats-Unis ont plutôt une tradition protectionniste. Ils n’abaisseront les droits de douanes qu’après la deuxième guerre mondiale, une fois que leur position hégémonique est assurée. Mais dans ces conditions, la réduction de la protection est aujourd’hui encore incomplète et de grandes disparités subsistent selon les produits. Des mesures qualitatives s’ajoutent aux droits pour freiner l’entrée des produits et des services sur le marché. Mais depuis la fin de la seconde guerre mondiale le débat a pris une autre nature. Il ne s’agit plus d’opposer libre-échange et protection mais de fixer les étapes de la réduction et de la disparition de toutes les formes d’entraves aux échanges. Le protectionnisme n’est jamais évoqué que sur le mode provisoire.
LES INSTITUTIONS ORGANISANT LE LIBRE-ECHANGE ET LA PRATIQUE ACTUELLE DES ECHANGES COMMERCIAUX :
Avant même la fin de la seconde guerre mondiale, des négociations internationales ont été engagées pour créer les structures institutionnelles nécessaires à la conduite des relations internationales dans l’après-guerre. La plus importante se déroule à Bretton-Woods en 1944 et traite simultanément des problèmes monétaires, financiers et des questions commerciales. Certains Etats2 ont entamé des négociations tarifaires et se sont convenus, en 1947, de procéder à des réductions substantielles des droits de douane. Ils se sont engagés à discuter périodiquement de la conclusion d’accords prévoyant des réductions tarifaires considérables. Le processus de libéralisation des échanges a abouti à la réduction des droits de douane appliqués par les pays développés aux produits industriels. Ce processus a aussi permis l’élimination effective de restrictions quantitatives, l’élaboration et le renforcement de différentes mesures de politique commerciale (comme les sauvegardes, les subventions, les droits antidumping, les obstacles techniques au commerce ) ; et enfin l’établissement de procédures en vue de régler les différends. Le GATT est abrogé le 31 Décembre 1995 pour laisser la place à l’OMC.