ENVAGINATIONS INSTESTINALES AIGUES DE L’ADULTE

ENVAGINATIONS INSTESTINALES AIGUES
DE L’ADULTE

Historique

La première description anatomique de l’invagination intestinale aigüe (IIA) est attribuée à Paul Barbette en 1674 [14]. En 1789 : John Hunter décrit 3 cas d’invagination intestinale (un nourrisson de 9 mois et deux adultes). Les formes chroniques ont été décrites en 1858 par Cruveillier. La première intervention curatrice fut réalisée en 1871 par Jonathan Hutchinson [59]. En 1876, Hirschsprung fut le premier à rapporter une série sur la réduction hydrostatique dans l’IIA par réduction [72]. En 1878 : Rafinesque rapporte une soixantaine de cas d’invagination chez l’adulte. En 1903 : Leriche note l’existence d’invagination secondaire à une tuberculose intestinale [86]. En 1906 : Gernez et Gailleton étudient les techniques chirurgicales, leurs indications et leurs résultats. En 1907 – 1908 : Delore et Fitz Williams et Leriche étudient l’étiologie, le mécanisme des invaginations et l’incidence du diverticule de Meckel. En 1911 : Soliesri décrit l’influence des dispositions anatomiques de la région iléo-cæcale. En 1915 et 1917 : Bozzi et Sieber décrivent les 2 premiers cas d’invagination rétrograde. En 1924 : Regnier introduit le concept des trois cylindres constituant l’invagination. En 1926 : Guellette et Broco publient une étude clinique et radiologique. L’utilisation diagnostique et thérapeutique du lavement opaque fut rapportée en 1927 en France, par Pouliquen aux États-Unis, par Retan et Stephens, et en Scandinavie par Olsson et Pallin [90]. 6 En 1930 : Pouliquen communique ses travaux sur la clinique, la radiologie et le traitement. En 1951 : Fevre étudie la radiologie des invaginations intéressant la terminaison iléale [86]. En 1954 : Laurent étudie les rapports existants entre adénolymphite mésentérique et invagination intestinale [86]. En 1959, Ginder explique la pathogénie [59]. Le premier cas d’invagination gastroduodénale fut rapporté en 1967 par Meryers. Les premières descriptions échographiques remontent à 1977 par Weissberg et Coll. En 1980 : on décrit les aspects tomodensitométriques caractéristiques de l’invagination intestinale de l’adulte [41]. La première description de l’aspect échographique longitudinal du boudin d’invagination remonte à 1983 par Mentali. En 1997 : Habibi rapporte un cas d’une triple invagination jéjunale diagnostiquée et traitée sous cœlioscopie. En 1999 : Halkic montre qu’aux étiologies classiques d’invagination intestinale de l’adulte est venue s’ajouter ces dernières années et pour un petit nombre l’infection par le VIH et rapporte un cas.

Epidémiologie

Epidémiologie descriptive 

L’invagination intestinale chez l’adulte est rare. Elle représente 5% de toutes les invaginations, et 1% à 5% des occlusions intestinales. L’âge moyen est de 50 ans. L’incidence de cette pathologie est la même chez les hommes et les femmes. 

Epidémiologie analytique

Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés dans la survenue de l’invagination intestinale notamment les infections intestinales, les maladies inflammatoires de l’intestin, les interventions chirurgicales au niveau de l’abdomen, l’hyperglycémie et la consommation irrégulière (occasionnelle) de médicaments anticoagulants [88, 89]. Il est aussi admis que toute obstruction mécanique de la lumière de l’intestin grêle peut causer une invagination intestinale, notamment les tumeurs du grêle [76]. D’autres facteurs de risques tels que l’infection par le VIH, le sarcome de Kaposi, le lymphome de Burkitt, la transplantation hépatique et les traumatismes abdominaux ont été décrits.

Embryologie

Au cours de la 5ème semaine, le futur iléon commence à s’allonger rapidement. Il se développe plus rapidement que la cavité abdominale de telle sorte que l’intestin moyen est projeté en un pli dorso-ventral, en épingle de cheveux appelé anse intestinale primaire. A la 6ème semaine, l’allongement de l’intestin moyen se poursuit mais l’accroissement important des autres organes abdominaux (surtout le foie) entraine une pression et conduit à la herniation physiologique de l’anse intestinale primaire à travers l’ombilic (figure1). Au cours de son processus de herniation à travers l’ombilic, l’anse intestinale primaire subit également une rotation de 90° (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) autour de l’axe de l’artère mésentérique supérieure (figure 1). Ceci a pour effet le déplacement du membre crânial de l’anse en direction caudale, vers la droite de l’embryon, et du membre caudal crânialement vers la gauche de celui-ci. Cette rotation est achevée vers la 8ème semaine. Dans le même temps l’intestin moyen continue sa différentiation. 8 L’allongement du jéjunum et de l’iléon, les dispose en une série de plis : les anses jéjuno-iléales. Au cours de la 10ème semaine, il se produit un retrait rapide de l’intestin moyen dans la cavité abdominale dont le mécanisme reste encore incertain (figure 1). Lorsque l’anse intestinale retourne dans l’abdomen, elle subit une rotation supplémentaire de 180 degrés dans le sens opposé à celui des aiguilles d’une montre. La réintégration complète des intestins dans la cavité abdominale est achevée au cours de la 11ème semaine.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS
1. Historique
2. Epidémiologie
2.1 Epidémiologie descriptive
2.2 Epidémiologie analytique
3. Embryologie
4. Anatomie
4.1 Le jéjunum et l’iléon
4.1.1 Anatomie descriptive
4.1.2 La structure de l’intestin grêle
4.1.3 Moyens de fixité
4.1.4 Les rapports
4.1.5 Vascularisation
4.1.6 L’innervation
4.2 Côlon
4.2.1 Anatomie descriptive
4.2.2 Structure du côlon
4.2.3 Moyens de fixité
4.2.4 Rapports
4.2.5 La vascularisation
4.2.6 L’innervation
5. Physiologie de la motilité intestinale
5.1 La segmentation
5.2 Le complexe moteur migrant
6. Physiopathologie
7. Anatomopathologie
8. Etiopathogénie
II. DIAGNOSTIC
1. Diagnostic positif
1.1 Circonstances de découverte
1.1.1 Signes fonctionnels
1.1.2 Complications
1.1.3 Découverte fortuite
1.2 Interrogatoire
1.3 Examen clinique
1.4 Examens complémentaires
1.4.1 La biologie
1.4.2 Imagerie médicale
2. Diagnostic différentiel
III. TRAITEMENT
1. But
2. Moyens .
2.1 Médicaux
2.2 Radiologique
2.3 Chirurgicaux
3. Indications
IV. RESULTATS
1. Surveillance
2. Modalités évolutives
2.1 Morbidité
2.2 Mortalité globale
DEUXIEME PARTIE
I. PATIENTS ET METHODE
1. Type et cadre d’étude
1.1 Type d’étude
1.2 Cadre d’étude
2. Patients
3. Paramètres
4. Collecte des données et analyse.
II. RESULTATS
1. Épidémiologiques
1.1 Fréquence
1.2 Répartition selon l’âge
1.3 Répartition selon le sexe
1.4 Répartition géographique
2. Cliniqu
2.1 Délai de consultation
2.2 Les motifs de consultation
2.3 Données de l’examen clinique
2.3 Signes physiques
3. Examens complémentaires
3.1 Biologie
3.2 Imagerie médicale
3.2.1 ASP
3.2.2 Echographie
3.2.3 Scanner abdominal
4. Diagnostic pré-opératoire
5. Traitement
5.1 Traitement médical
5.2 Délai opératoire
5.3 Traitement chirurgical
6. L’anatomo-pathologie
7. Résultats
8. Durée d’hospitalisation
III. DISCUSSION
1. Aspects épidémiologiques
2. Aspects diagnostiques
3. Traitement
3.1 Médical
3.2 Traitement chirurgical
4. Etiologie
5. Résultats
CONCLUSIO
REFERENCES

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