Enquête sur l’allergie pollinique dans la ville de Annaba
L’augmentation de la prévalence des maladies allergiques respiratoires, observée parallèlement à l’urbanisation, a suscité diverses hypothèses sur le rôle de la pollution atmosphérique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2012), l’allergie au pollen représente 10 à 20 % des maladies allergiques en Europe. Elle est liée à la durée et à l’intensité de la saison pollinique, à la fréquence et à l’importance des pics polliniques et à la charge des allergènes. Ces facteurs peuvent être exacerbés par des variations de températures et de précipitations qui entraînent une modification de l’aire d’extension des espèces végétales La méthode utilisée consiste à un questionnaire comportant un nombre de questions adressées aux malades dans le but d’avoir des informations sur les principales causes d’allergie, les tranches d’âges les plus touchées et quelles sont les précautions qu’il faut faire pour éviter cette maladie.
Afin d’étudier la relation entre la concentration pollinique aérienne et le risque allergique, le choix a été fait de construire un indicateur très spécifique de cette pathologie. Les cas choisi ont été défini selon les critères d’âges et de traitement suivants : Le questionnaire élaboré est présenté en annexe 7. Il se compose d’une partie concernant des informations personnelles, et d’une partie qui contient des questions sur l’allergie. Les symptômes compatibles avec un diagnostic d’allergie respiratoire et qui amenaient à remplir une fiche individuelle si ceux-ci avaient été présents à plusieurs reprises en dehors de tout phénomène épidémique infectieux durant l’année. Les variables d’intérêt comprennent: la prévalence des symptômes d’allergie respiratoire, le profil sociodémographique des répondants, l’histoire de la maladie, la gravité des symptômes, l’utilisation des services de santé, les connaissances sur les plantes allergisantes ainsi que l’impact de l’allergie respiratoire sur la qualité de la vie .
Pour la prévalence des symptômes d’allergie respiratoire, nous avons utilisé le pourcentage des personnes qui présentent des symptômes d’allergie respiratoire, bien que l’enquête porte plus spécifiquement sur les symptômes d’allergie respiratoire pendant la saison de la pollinisation. Les sujets ont, également, été questionnés sur la présence de ces symptômes à d’autres périodes de l’année (Spector et al., 2003). Pour décrire le profil des sujets, nous leur avons demandé leur âge, leur sexe, leur scolarité, leur statut d’emploi. Pour l’histoire de la maladie, on cherche la durée de la maladie, les antécédents familiaux d’allergie et les allergènes connus. L’utilisation des services de santé inclut la consultation de professionnels (médecin généraliste ou allergologue), dans le passé et dans les deux mois précédents l’enquête, les tests d’allergie, la désensibilisation (actuelle ou antérieure), la prise de médicaments (sur recommandation professionnelle ou non; la nature et la fréquence de la prise de médicaments). Concernant les connaissances sur les plantes allergisantes, nous voulons savoir si les sujets avaient déjà entendu parler des plantes allergisantes et s’ils croyaient qu’elles étaient une cause importante de leurs symptômes d’allergie (Robson-Ansley et al., 2012). Pour comparer le nombre des répondants avec le contenu pollinique atmosphérique, nous avons utilisé les concentrations polliniques des trois mois d’étude contenant dans le chapitre 2.
Profil sociodémographique des répondants
Le tableau 15 nous livre le profil sociodémographique des répondants. L’âge moyen des personnes ayant déclaré souffrir d’allergie respiratoire est de 29,1 ans. Les proportions les plus élevées de sujets se concentrent dans les groupes d’âge compris entre 30 – 39 ans et 20-29, soit 29.47%, chez les 30-39 ans et 21.93% chez les 20-29 ans. Un peu plus de la moitié (53.75%) sont des hommes. En ce qui Le tableau 16 décrit ce qu’il est convenu d’appeler l’histoire de la maladie. Trois personnes sur quatre (79,48%) disent connaître la cause de leurs allergies. Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve: la poussière (60 %), les pollens en général (45,81%), le pollen de Poaceae (41.81%), les fleurs (34.54%), les moisissures (27.27%), la fumée de cigarettes (31.63%), les chats (16,36%), les acariens (4.36%) et le pollen d’arbres (4%).
Les individus qui se disent allergiques aux plantes allergisantes ont, dans 63% des cas, passé des tests d’allergie confirmatoires. Pour ce qui est des autres, c’est-à-dire ceux qui ne se disent pas allergiques aux plantes allergisantes, la proportion d’individus qui ont passé des tests d’allergie se situe à 37%. Parmi les 275 répondants (personnes ayant déclaré connaitre la cause de leurs allergies) 52 (18.9 %) ont déclaré que leurs symptômes d’allergie respiratoire étaient présents toute l’année, 115 (41.8%) que les symptômes étaient présents toute l’année avec exacerbation certains mois et 108 (39,3%) qu’ils n’étaient symptomatiques que certains mois (allergie saisonnière). Pour ce qui est des antécédents familiaux, un peu plus de la moitié des répondants (63,58%) ont une histoire familiale d’allergie. C’est la mère qui semble le plus souvent affectée (37.57%).