Enquête sérologique sur la maladie de Gumboro et biomoléculaire sur l’influenza aviaire

Enquête sérologique sur la maladie de Gumboro et biomoléculaire sur l’influenza aviaire

Généralités sur le secteur avicole traditionnel

 Au Sénégal aussi bien que dans de nombreux pays d’Afrique, l’aviculture traditionnelle est considérée comme une activité de cueillette qui complète celle de l’aviculture améliorée. 

 Définition – Importance

L’aviculture traditionnelle est un type d’élevage pratiqué en milieu rural, sous un mode extensif. Le matériel animal couramment utilisé est la poule, élevée en liberté [RAVELSON, 1990]. Selon DIOP [1982], cité par TALAKI [2000], ce type d’élevage regroupe des exploitations familiales, dispersées en petites unités de production. Au Sénégal, selon les régions, on peut compter 5 à 20 poules en moyenne par exploitation [GUEYE et BESSEI, 1995]. La production est naturelle, et se fait avec des coqs locaux ou quelques fois, avec des coqs de races exotiques sous forme de croisements améliorateurs [IYAWA, 1988]. 

Importance

Importance nutritionnelle

 En milieu rural, la volaille contribue de façon substantielle à la production annuelle d’œufs et de viande [SONAIYA, 2002]. Au Sénégal, les produits de l’aviculture (viande et œufs) représentent le principal apport de protéines animales, de minéraux et de vitamines pour la population rurale des régions non côtières [GUEYE et BESSEI, 1995]. Ces protéines sont de ce fait, un élément capital de l’équilibre alimentaire surtout chez les groupes les plus vulnérables. 

Importance socio-économique

Au Sénégal, la poule locale est à peine citée dans la classification des richesses. Cependant, elle joue un rôle socio économique non négligeable. Sur le plan social, la poule intervient dans diverses cérémonies rituelles et religieuses [SAVANE, 1996]. Sur le plan économique, la poule locale constitue un compte courant des populations rurales. La vente des œufs et des poules permet à ces populations de satisfaire certains de leurs besoins.

Caractéristiques de l’aviculture traditionnelle 

Races exploitées La race est un ensemble d’individus de même espèce, qui ont entre eux des caractères communs dits ethniques et qui les transmettent à leurs descendants. Au Sénégal, la volaille utilisée en aviculture traditionnelle ne présente pas une 3 population homogène du fait de croisements désordonnés aussi bien avec les races locales qu’importées.

 Alimentation L’apport alimentaire par l’éleveur n’est qu’un appoint. Il est dérisoire et c’est plus par esprit de domestication qu’il s’effectue. En effet, les oiseaux en liberté, se débrouillent dans la nature pour se nourrir. Seuls les poussins et les poules en période de couvée et les adultes prêts à la vente reçoivent quelques poignées de céréales [NGWE-ASSOUMOU, 1997]. 

Habitat L’habitat est également l’une des préoccupations majeures de l’aviculture rurale. Celui-ci, même s’il existe, ne suit pas les normes appropriées de construction pouvant permettre un épanouissement des sujets. 

Protection sanitaire Il y a un manque de prophylaxie sanitaire contre l’ensemble des maladies aussi bien infectieuses que parasitaires [GUEYE et BESSEI, 1995]. Les quelques rares soins se résument à l’administration dans l’eau de boisson, de quelques préparations issues de la pharmacopée traditionnelle. Plus précisément, des extraits de piment (Piper guineesi), ou de feuilles et d’écorce de Nimier (Azadirachta indica A.juss). Ces derniers sont largement utilisés contre la toux ou comme vermifuge [AGBEDE et coll., 1995]. L’utilisation ponctuelle des vaccins contre la maladie de Newcastle diminue la mortalité dans ce type d’élevage. 1.3. Performances zootechniques en aviculture traditionnelle Au Sénégal, peu de données existent sur les performances zootechniques de la poule locale. 1.3.1. Performances de reproduction 1.3.1.1. Age d’entrée en ponte Différentes enquêtes ont montré que l’âge à l’entrée en ponte se situe autour de 25 semaines [SALL, 1990 ; BULDGEN et coll., 1992]. L’une des causes de cette faible précocité sexuelle pourrait être la sous – alimentation. C’est ainsi qu’à travers une alimentation améliorée, BULDGEN et coll., 1992 ont pu ramener ce paramètre de 25 à 20 semaines. 

Production d’œufs 

La production des œufs de la poule locale est faible. Elle pond en moyenne 5 fois par an avec un nombre de 9 œufs par couvée en moyenne, soit un total de 45 œufs par femelle par an. Ce qui correspond au 1/6 de la production en aviculture moderne (250 à 280 œufs/ femelles/ an) [SMITH, 1992]. 4 Une amélioration de l’alimentation a pu faire passer de 40- 50 à 90 -100 le nombre d’œufs pondus par an [BULDGEN et coll., 1992]. 

Contraintes en aviculture traditionnelle au Sénégal 

L’aviculture rurale, malgré son importance reste confrontée à plusieurs contraintes qui entravent son développement. Ces contraintes sont liées à la mortalité très élevée des volailles due principalement à la maladie de Newcastle, à la faible productivité, au mode de conduite, à la commercialisation, à l’absence de crédit et au niveau bas de formation et d’information des éleveurs . La présence de jeunes et d’adultes dans le même poulailler entraîne des problèmes d’ordre sanitaire, les jeunes volailles sont plus sensibles et plus réceptives que les adultes. D’autre part il est très fréquent de voir un mélange d’espèces différentes (pintades, poulets, canards) dans une même exploitation. Les pertes liées aux pathologies peuvent concerner la totalité des effectifs Chapitre 2 : Généralités sur la maladie de Gumboro et l’IAHP L’élevage traditionnel paye un tribut important à certaines maladies. On distingue les maladies parasitaires, les maladies infectieuses (bactériennes et virales) et les avitaminoses. Les maladies d’origine parasitaire, (coccidioses, ascaridioses), sont responsables de la mortalité ou des retards de croissance. Les maladies bactériennes sont les colibacilloses, les Salmonelloses, et le choléra aviaire. Les plus redoutables, sont les maladies virales (respectivement la Newcastle, la variole aviaire, la maladie de Gumboro) puisque leurs pronostics médicaux et économiques sont généralement catastrophiques. 

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 Maladie de Gumboro

La maladie de Gumboro est une maladie infectieuse, virulente, inoculable et contagieuse due à un virus lymphotrope de la famille des Birnaviridae dénommé IBDV (Infectious Bursal Disease Virus). Le virus attaque uniquement les cellules lymphoïdes produites par la bourse de Fabricius et l’infection est suivie d’une immunodépression (VINDEVOGEL, 1992). Elle frappe tous les gallinacés et se caractérise cliniquement par des troubles digestifs (diarrhée aqueuse), des plumes ébouriffées, une mobilité réduite, l’apathie, de l’anorexie, des tremblements et sur le plan anatomopathologique par une inflammation de la bourse de Fabricius, des hémorragies intramusculaires et une néphrose uratique (PICOUX, 1983) cité par ABDEL (2007). La lésion la plus évidente est celle de la bourse de Fabricius. 

Importance 

La maladie de Gumboro a une importance à la fois économique et médicale. Sur le plan économique, elle entraîne une morbidité moyenne de 20% pouvant atteindre parfois 100%, accompagnée d’une prostration sévère de la plupart des animaux durant 5 à 7 jours. Les conséquences de la maladie se traduisent par une chute de ponte, un retard de croissance et une hétérogénéité du lot (PICAULT, 1998) cité par ABDEL (2007), d’où un manque à gagner. Sur le plan médical, la maladie a un effet immunodépresseur marqué pouvant être à l’origine de certains échecs de vaccination contre la maladie de Newcastle par exemple selon STEWART et coll., (1993), rapporté par KOUZOUKENDE (2004). 2.1.3. Historique La maladie a été décrite pour la première fois par COSGROVE (1962) sur les jeunes volailles. Elle sévissait depuis 1957 aux USA dans l’Etat de DELAWARE plus précisément dans la ville de Gumboro (VINDEVOGEL, 1992). A l’autopsie les poussins présentent des lésions rénales et de la bourse de Fabricius d’où la dénomination de «Néphrose Aviaire » ou maladie de Gumboro. La maladie de Gumboro a été signalée pour la première fois au Sénégal en février 1975 (SAGNA, 1975).

Table des matières

Introduction
Première partie : Revue bibliographique sur le secteur avicole et les maladies de Gumboro et Grippe aviaire
Chapitre 1 : Généralités sur le secteur avicole traditionnel
1.1. Définition – Importance
1.1.1. Définition
1.1.2. Importance
1.1.2.1. Importance nutritionnelle
1.1.2.2. Importance socio-économique
1.2. Caractéristiques de l’aviculture traditionnelle
1.2.1. Races exploitées
1.2.2. Alimentation
1.2.3. Habitat
1.2.4. Protection sanitaire
1.3. Performances zootechniques en aviculture traditionnelle
1.3.1. Performances de reproduction
1.3.1.1. Age d’entrée en pont
1.3.1.2. Production d’œufs
1.4. Contraintes en aviculture traditionnelle au Sénégal
Chapitre 2 : Généralités sur la maladie de Gumboro et l’IAHP
2.1 Maladie de Gumboro
2.1.1. Définition.
2.1.2. Importance
2.1.3. Historique
2.1.4. Espèces affectées
2.1.5. Etiologie
2.5.1. Morphologie et structure du virus
2.5.2. Propriétés biologiques du virus
2.1.6. Epidémiologie
2.1.6.1. Epidémiologie analytique
2.1.6.2. Epidémiologie synthétiqu
2.1.7. Diagnostic
2.1.7.1. Diagnostic sur le terrain
2.1.7.2. Diagnostic de laboratoire
2.1.7.2.1. Diagnostic histopathologiqu
2.1.7.2.2. Diagnostic virologique.
2.1.7.2.3. Diagnostic sérologique
2.1.8. Méthodes de lutte
2.1.8.1. Prophylaxie médicale
2.1.8.2. Prophylaxie sanitaire
2.1.8.3. Traitement
2.2. Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) ou Grippe Aviaire
2.2.1. Définition
2.2.2. Importance
2.2.3. Historique
2.2.4. Espèces affectées
2.2.5. Etiologie
2.2.5.1. Morphologie et structure du virus
2.2.5.2. Propriétés biologiques du virus
2.2.6. Epidémiologie
2.2.6.1 Sources du virus
2.2.6.2. Mode de transmission
2.2.6.3. Voies de contamination
2.2.6.4. Sensibilité et réceptivité
2.2.7. Diagnostic
2.2.7.1. Diagnostic sur le terrain
2.2.7.2. Diagnostic de laboratoire
2.2.7.2.1. Diagnostic virologique direct
2.2.7.2.2. Diagnostic virologique indirect ou sérologique
2.2.8. Méthodes de lutte
Deuxième partie : Etude expérimentale
Chapitre 1 : Matériel et méthodes
Contexte de l’étude
1.1. Zone et période d’étude
1.2. Matériel
1.2.1. Matériel animal
1.2.2. Matériel de prise de sang
1.2.3. Matériel de laboratoire
1.3. Méthodes
1.3.1. Méthodes sur le terrain
1.3.1.1. Echantillonnage
1.3.1.2. Déroulement de l’enquête
1.3.1.3. Techniques de prélèvements
1.3.2. Méthodes au laboratoire
1.3.2.1. Technique de récolte du sérum
1.3.2.2. Méthode d’analyse sérologique : ELISA Gumboro.
1.3.2.3. Méthode d’analyse moléculaire RT-PCR sur l’Influenza aviaire
1.3.2.3.1. Extraction de l’ARN
1.3.2.3.2. Reverse Transcription-Amplification (RT-PCR).
1.4. Traitement des données et interprétations des résultats
Chapitre 2 : Résultats
2.1. Résultats de l’enquête sur le terrain
2.1.1. Conditions d’élevage
2.1.1.1. Habitat
2.1.1.2. Aspect sanitaire
2.2. Résultats de laboratoire
2.2.1. Résultats sérologiques de la maladie de Gumboro
2.2.1.1. Prévalence sérologique de la Gumboro par région
2.2.1.2. Profils sérologiques d’ensemble
2.3. Résultats RT-PCR Influenza aviaire
2. 4. Discussion et recommandations
2.4.1. Résultats de l’enquête sur le terrain
2.4.2. Résultats des méthodes de laboratoire
2.4.3. Résultats sérologiques de la maladie de Gumboro
2.4.4. Résultats RT-PCR de l’Influenza aviaire
Recommandations
Conclusion.
Bibliographie

 

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