ENQUETE SENEGALAISE AUPRES DES MENAGES
Le projet « Dimension Sociales de l’Ajustement » (D.S.A.) vise à aider les gouvernements à intégrer les critères sociaux dans la conception de leurs programmes d’ajustement structurel. Consciente des lacunes que présente le système d’informations des pays participants la Banque Mondiale cherche à l’améliorer. Pour ce faire, elle a défini un programme d’enquêtes auprès des ménages qui fourniraient des données aux autres volets du projet. Ce programme comprend deux types d’enquêtes dénommées « Enquête sur les Priorités » et « Enquête Intégrale ». L’Enquête sur les Priorités déjà réalisée, a comme objectif l’identification des Groupes cibles et l’élaboration d’indicateurs socio économiques pour suivre les changements survenus dans les différents groupes de ménages; l’Enquête Intégrale s’intéresse à la composition du ménage, à la santé, à l’éducation et à la situation dans l’emploi, de même aux biens du ménage, aux activités de production, aux revenus, aux transferts et à l’épargne, ainsi qu’à la consommation et aux dépenses. Avant que le Sénégal ne participe au projet, la Direction de la Prévision et de la Statistique (DPS) avait entrepris la préparation d’une enquête « budget consommation » permettant d’obtenir des données pour la production des comptes nationaux et l’élaboration des indices de prix à la consommation. Cette enquête constitue une priorité dans l’amélioration du système national d’informations. Ces deux préoccupations devraient être prises en compte dans le cadre d’une même enquête. Cela a fait l’objet d’un échange de vue entre l’Unité du projet à la Banque Mondiale et la DPS, ce qui a donné naissance à l’ESAM.
Elle sera donc réalisée par la DPS grâce au financement conjoint de la Banque Africaine de Développement (B.A.D.) et de la Banque Mondiale. Elle bénéficie en outre du concours technique et financier de l’Agence Canadienne de Développement International (A.C.D.I.).Après trente années d’indépendance, l’expérience du Sénégal en matière d’enquête « budget consommation » n’est pas très grande. On peut même dire qu’il n’y a jamais eu une opération à couverture nationale. La première expérience remonte à 1961 et l’opération était dénommée « Enquête sur les Budgets des Familles Africaines à Dakar ». Il s’agissait d’obtenir des données statistiques en vue d’une meilleure connaissance de la consommation et de la demande de certains produits, de calculer des coefficients de pondération pour un indice des prix en milieu africain, et enfin de demander des « éléments de confort » permettant de se faire idée du niveau de vie de la population étudiée. L’enquête reposait sur un échantillon tournant de 900 familles. Il faut préciser que dans le document méthodologique, on utilise sans discernement les termes de ménage et famille. La période d’observation était de 30 jours. La méthode de collecte reposait sur les carnets de comptes et les interviews directes. En 1973 est lancée l’Enquête Expérimentale Budget Consommation des Ménages.
C’est une opération qu’on peut classer dans le cadre de la recherche méthodologique, car elle devait tester les différents concepts et méthodes de collecte de données sur les aspects démographiques, alimentaires, agricoles et budgétaires. Elle permettait alors d’identifier et résoudre les problèmes susceptibles de compromettre l’enquête nationale qui devrait être réalisée. La méthode du choix raisonné des unités d’observation n’a pas permis d’assurer la représentativité de l’échantillon. Par conséquent, l’extrapolation des résultats au niveau national n’a pas été possible.L’enquête comprenait deux phases: la première avait pour objectif l’analyse des caractéristiques socio démographiques des ménages sénégalais, tandis que la seconde étudiait la consommation et les résultats budgétaires pour déterminer l’importance et la structure des dépenses et des revenus des ménages et analyser ces éléments en fonction des critères socio économiques. La collecte a duré un mois pour chacune des phases (1ère phase: Avril Mai 1974; 2e phase: Février Mars 1975). Les échantillons étaient tirés indépendamment et faisaient respectivement 2312 et 555 ménages. L’Institut avait reçu l’appui financier de l’U.S A.I.D. l’International Food Policy Research Institute (I.F.P.R.I) et de l’Institut Sénégalais de Recherches Agronomiques (I.S.R.A.) qui ont mené conjointement une enquête dans le cadre de l’étude des impacts de la politique des prix agricoles sur la consommation et l’offre.
L’objectif était donc de comprendre, à travers les données de l’enquête, le comportement des ménages en termes de consommation et d’offfre de produits agricoles face aux changements de politique de prix dans le secteur agricole. Naturellement les données collectées avaient trait à la consommation, à la production et aux activités génératrices de revenus. Les opérations de collecte ont été effectuées en deux étapes: la 1ère étape où volet rural s’est déroulée sur 24 mois (1988 1990). Dix zones d’étude ont été choisies et 36 ménages ont été suivis dans chacune. Le volet urbain a débuté en Juillet 1990 et s’est achevé en Juin 1991. Il s’est limité aux communes de Kaolack et de Tambacounda et 37 ménages étaient choisis dans chacune d’elles. Le présent document est une présentation de l’ESAM dans ses différents aspects. Il comprend sept (7) parties et des annexes. Il sera, tout d’abord, donné les différents objectifs sur lesquels se fonde sa réalisation; ensuite la présentation des concepts et définitions fera l’objet de la 2e partie. Le questionnaire est décrit et commenté dans la 3e partie. La 4e partie est axée sur la finalisation du travail sur la base et le plan de sondage de l’enquête. La 5e partie est consacrée à l’exposé des éléments constituant l’organisation de l’enquête sur le terrain. L’objectif de la 6e est de présenter le volet informatique. Enfin la dernière est consacrée à l’analyse des donnes et la publication des résultats.