Endettement chez les étudiants universitaires
Chez les étudiants universitaires américains, les chercheurs rapportent des moyennes de dette sur carte de crédit variant entre 200 et 1200 $, en incluant les étudiants qui n’ont aucune dette (Jones, 2005; Joo, Grable, & Bagwell, 2003 ; Kennedy, 2013; Norvilitis & MacLean, 2010; Norvilitis & Mendes-Da-Silva, 2013 ; Pinto, Parente, & Palmer, 2000; Robb & Sharpe, 2009; Xiao et al. , 2012). En conservant uniquement les étudiants qui ont une dette sur carte de crédit, la moyenne varie entre 1000 et 3200 $ (Borden, Lee, Serido, & Collins, 2008; Jones, 2005; Joo et al., 2003 ; Mae, 2009; Norvilitis & MacLean, 2010; Norvilitis & Mao, 2012; Norvilitis et al., 2006; Robb & Sharpe, 2009). Et parmi ces étudiants universitaires américains, entre 7 et 9 % ont un solde dû moyen de plus de 3000 $ (Lyons, 2004, 2008; Mae, 2009; Robb & Sharpe, 2009), et 2,7 %, un solde dû moyen de plus de 5000 $ (Hancock et al., 2012).
Les cartes de crédit ne sont pas le seul moyen de s’ endetter. Toujours chez les étudiants universitaires américains, la dette moyenne des prêts se situe à 2483 $ en incluant les étudiants n’ayant aucune dette et 4876 $ en conservant uniquement ceux qui ont des dettes (Jones, 2005). Ces montants incluent des prêts pour automobile, pour de l’argent liquide et pour les études. Dans une autre étude ayant pour sujets des étudiants universitaires américains, Moore (2004) rapporte que 63 % ont 1000 $ ou moins de dettes à la consommation (tous types de prêts, excluant les prêts étudiants et l ‘hypothèque) et 23 % ont 7000 $ ou plus.
Conséquences de l’endettement
Une situation d’endettement peut avoir des répercussions sur la vie sociale des gens. Par exemple, chez de jeunes adultes américains, 29 % ont dû prolonger ou quitter les études pour pouvoir rembourser une dette et 22 % ont dû se trouver un deuxième emploi qu’ils n’ auraient pas cherché si ce n’était de leur endettement (Lusardi, Mitchell, & Curto, 2010). Une étude menée auprès de 96 personnes venues consulter les associations de consommateurs dans huit régions du Québec pour des problèmes d’endettement rapporte que ces problèmes ont engendré des situations problématiques sur plusieurs plans (Coalition des associations de consommateurs du Québec; CACQ, 2008). Parmi ces situations se trouvent: conflits familiaux, de couple ainsi que de travail, en plus d’études ou activités sociales affectées (CACQ, 2008). Ces derniers résultats ne concernent pas uniquement les étudiants universitaires, bien que certains d’ entre eux puissent avoir vécu ce type de situations.
Une des conséquences psychologiques découlant d’ une situation d’ endettement la plus rapportée dans les études est le stress. Chez de jeunes adultes américains, 30% ont rapporté être préoccupés fréquemment par des questions de dettes (Lusardi et al., 2010). La quasi-totalité (98 %) des Québécois vivant des problèmes financiers qui ont été interrogés par les associations de consommateurs ont rapporté vivre des situations de haut stress lié à leur endettement (CACQ, 2008). Près du tiers d’ entre eux font le lien entre leurs idées suicidaires et leur endettement. Plusieurs autres effets psychologiques négatifs ont été rapportés: sentiment de dévalorisation et d’ incompétence, découragement, envie de pleurer, dépression, troubles de sommeil, isolement et repli sur soi (CACQ, 2008).
Ces conséquences, tant financières que sociologiques ou psychologiques, découlent de mauvaises pratiques dans la gestion du crédit. Il est fort à parier que les étudiants universitaires ne vivraient pas de telles situations problématiques s’ils évitaient d’adopter certains comportements de crédit risqués. La section suivante lève le voile sur les comportements de crédit qui sont adoptés par les étudiants universitaires de 1 er cycle.
Comportements de crédit risqués
L’ une des pratiques pouvant conduire au surendettement est de ne pas payer entièrement le solde dû sur la carte de crédit. En général, les études rapportent des taux relativement élevés d’ étudiants universitaires américains qui conservent un solde impayé sur leur carte de crédit, taux allant de 31 à 78 % (Borden et al., 2008; Hayhoe et al., 1999; Jones, 2005; Moore, 2004; Norvilitis & Mao, 2012; Pinto et al., 2000; Robb & Sharpe, 2009).
Conserver un solde impayé sur la carte de crédit est un moindre mal comparativement au défaut de paiement. En effet, tant que le paiement minimal dû est effectué à la date d’échéance, il n’y aura pas de mauvaises notes au dossier de crédit, ce qui n’est pas le cas si une personne omet de faire un paiement. En effet, des retards de paiement affectent le pointage de crédit, c’est-à-dire le niveau de risque qu’ une personne représente pour les prêteurs (Bureau de la consommation, 20 Il). Dans deux études, Lyons (2004, 2008) a constaté que moins de 10 % des étudiants universitaires américains avaient eu des retards de paiement de deux mois ou plus, soit 7,5 % en 2004 et 6,2 % en 2008.
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