La biodiversité Malgache est un patrimoine unique au monde. Le parc National Ranomafana est d’une part, un de ses sanctuaires qui abritent un écosystème favorable pour toutes espèces d’être vivant y compris l’homme, et d’autre part, une réserve pour des ressources non estimables. Or, ces ressources sont menacées dans certains axes à cause des occupations humaines dans ces sites protégées.
Généralités
Le milieu humain
Les Antanala étaient les premiers à arriver de la région. Cette appellation signifie population des forêts. C’était vers la fin du XVIIIe siècle que les populations venues de la région des HautsPlateaux (les Betsileo) arrivent. Et cette migration s’accentue durant le XXe siècle. C’est ainsi que débute la cohabitation Betsileo-Antanala (GRENFELL, 1995). Mais il y a d’autres ethnies minoritaires tels que : les Antandroy, les Antesaka, les Antembahoaka et les Merina.
Démographie sociale
La population était d’environ 12’057 individus en 2004 avec une densité de 18 habitants/km². La taille de ménage en moyenne est de six personnes. Souvent, plusieurs personnes vivent dans une seule habitation. Plus de la moitié de la population sont moins de 18 ans. A Ranomafana, le taux d’alphabétisation varie de 24 à 83%. Le pouvoir traditionnel et le pouvoir officiel et administratif coexistent. Le pouvoir administratif est représenté par le Maire et le Chef Quartier tandis que le pouvoir traditionnel par l’Ampanjaka.
Activités
Les activités agricoles sont les principales sources de revenu. La population pratique surtout la culture de subsistance. La méthode de culture de riz sur brûlis est largement pratiquée par la population Antanala et les Betsileo pratiquent plutôt la riziculture irriguée. Les cultures vivrières les plus pratiquées sont : le riz, manioc, les patates douces, le maïs, l’haricot et les arachides. Les cultures de rente sont axées surtout sur les caféiers, les bananiers et les letchis. Toutefois, d’autres activités apportent un supplément de revenus : récolte de miel, la pêche de crustacés et de poissons dans la rivière Namorona.
Description du Parc National Ranomafana
Historique
Le Parc National de Ranomafana est inaugurée le 31 mai 1991 par Décret n° 91-250 après le statut du PN n° 4 du 27mai 1991 pour être le PNM. C’était donc le 4ème PNM. Au début, la gestion du Parc a été assurée par DukeUniversité (USA), ICTE, Stony Brook coordonné par l’ANGAP et financé par l’USAID.
A partir de 1997, c’était l’ANGAP qui a pris en main la Gestion de ce Parc. C’était par la loiprogramme n° 97-012 du 06 juin 1997 par le Décret d’application n° 98 164 du 19 février 1998. En lui conférant la mission de gérer les Réseaux Nationaux (PN, Réserves Naturelles Intégrales, Réserves Spéciales). Le ICTE reste l’un des ses partenaires potentiels pour la recherche à l’éducation et le développement.
Localisation
Le PNR se trouve à peu près à 63 km au Nord –Est de Fianarantsoa et à 412 km de sud-est d’antananarivo. Il est traversé par la RN 25 et la RN 45. Le Parc, d’une superficie de 43’500 ha de forets, s’est réparti en trois parcelles :
● Parcelle n° 1 : la plus grande et la plus éloignées au nord : 25’260 ha ;
● Parcelle n° 2 : la plus à l’ouest et la plus petite sur le haut-plateau : 1’613 ha, et ;
● Parcelle n° 3 : la plus au sud : 13’740 ha.
Ces trois parcelles sont encore subdivisées en trois Secteurs : Secteur 1, Secteur 2 et Secteur3. Le Parc se localise entre 21°02’ et 21°25’ Latitudes Sud, et 47°28’ et 47°39’ Longitudes Est. Il se situe dans la région Sud-Est du Faritany de Fianarantsoa et s’étend dans trois Districts et sept Communes :
● Quatre Communes dans le District d’Ifanadiana
● Deux Communes dans le District d’Ambohimahasoa
● Une Commune dans le District de Fianarantsoa II .
Cadre physique
Le parc présente un relief constituant de vallées et de montagnes à forte pente avec une altitude de 900 à 1200 m. mais il existe des zones qui peuvent atteindre 1350 m d’altitude et descendent parfois jusqu’au 500 m d’altitude. Cette grande variation d’altitude constitue à la distribution de sa diversité biologique et à son équilibre climatique et écologique.
Types d’empiètement et pressions
Empiétement
Empiètements rizicoles
Cet empiétement se passe dans la Parcelle n°1, plus précisément à Ampasina dans un vaste marais de 1’000 ha. L’empiétement remonte à l’année 2000 où des paysans sont venus temporairement dans le parc en exerçant la riziculture. Mais après ils commencent à s’installer et demandent une autorisation au Responsable du PNR d’exploiter formellement le bas fond d’Ampasina. On constate 21 sites d’occupation. Maintenant des mesures sont prises face à cette situation.
Orpaillage
Les activités d’orpaillage remonte à l’époque coloniale. Les traces d’une ancienne exploitation sont encore observées à Ampasina. De nos jours, des gens y exploitent et y intensifient leur galerie.
Pressions
Exploitation de Pandanus
Les fibres de l’espèce Pandanus sont utilisées pour le tissage de natte ou les murs d’habitation. Les troncs servent d’habitat pour certains animaux tels que les serpents et les grenouilles endémiques dans les forêts.
Exploitation de Bambous
Deux espèces de Lémurien, Hapalemur aureus et H. simus, se nourrissent de pousses de bambous. Mais les troncs constituent aussi des sources de revenu pour les populations riveraines. Les coupes sont intensifiées dans la parcelle n° 1 et surtout pendant les campagnes de fruits (letchis). Le taux de coupe de bambou dans les AP est plus fréquent que dans les ZP. Puisque l’espèce recherchée pour confectionner les « Garaba » de qualité se trouve dans les AP. En outre, l’aire de répartition des bambous dans les ZP se régresse.
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