EMIGRATION ET DESTRUCTION DU TISSU ECONOMIQUE ET SOCIAL

EMIGRATION ET DESTRUCTION DU TISSU
ECONOMIQUE ET SOCIAL

LA TAILLE DES FOYERS 

La taille du foyer est assez importante dans cette zone. La moyenne des personnes qui vivent dans le foyer est de 30 avec des variances allant de 2 pour le minimum et 88 pour le maximum. 28,7 % des foyers de l’échantillon comptent 10 à 20 personnes ; 19,3 % ont entre 20 et 30 personnes ; 15,3 % et 14,7 % ont respectivement 30 à 40 et 40 à 50 personnes dans leurs foyers. L’explication qui ressort de ces résultats est, généralement les carrés dans la communauté rurale de Moudéry regroupent une pluralité de ménages placés sous l’autorité d’un chef de ménage qui a le pouvoir de décision appelé Kagumé. Le KA qui désigne le carré, peut être défini comme une unité de consommation, de résidence et de production avec le grand champ collectif. Le Ka est composé le plus souvent de plusieurs ménages allant jusqu’à cinq, six ou une vingtaine de ménages(16) . Il est rare de trouver un seul ménage dans un carré car chez les Soninkés les unités familiales résultent du franchissement de leur lignage et se retrouvent au sein d’une unité de résidence. 

ETHNIE ET RELIGION

 La communauté rurale est essentiellement peuplée par les Soninkés qui se localisent dans les villages proches du fleuve. La taille de ces villages est très importante et concernent essentiellement Tuabou, Manaéle, Yellingara, Moudéry, Galladé, et Gandé. La population est constituée en majorité de Soninkés qui représentent (63%), suivis des halpulaar (30%). Ces derniers occupent le sud et le sud ouest de la communauté rurale ; il s’agit des villages de Bondji, Mboméyabé, Saboucire et Namandéry du fait de leurs activités pastorales plus propices dans cette zone. Les Mandingues sont principalement localisés dans le village de Tourime (5%) et enfin les Wolofs sont minoritaires (2,5%).

ACTIVITES ECONOMIQUES 

Agriculture 

La majeure partie de la population pratique l’agriculture qui est la principale activité économique de la localité. Elle joue un rôle important dans l’économie locale et cette agriculture est essentiellement destinée à l’autoconsommation. La terre constitue un élément essentiel de bien de production car les populations subsistent grâce à l’exploitation des terres alluviales submergées par les crues et l’utilisation des bordures sahéliennes en fonction des pluies. Le secteur agricole recèle beaucoup de potentialités dont la mise en valeur est essentiellement réalisée à travers des activités qui gravitent autour de l’agriculture pluviale, de décrue, du maraîchage. Deux types de cultures sont pratiqués : Le premier type de culture est pratiqué dans le Walo sur les sols argileux de la vallée, inondé tous les ans lors des crues fluviales. La durée de la crue détermine la récolte de ces cultures dans le Walo. L’imperméabilité du sol fait Graphique 6: Répartition Ethnique mandingues 5% w olofs 2% Soninke 63% Halpular 30% 35 qu’il faut 3 à 4 semaines au moins pour laisser s’infiltrer assez d’eau. Par contre, si la période d’inondation dure plus de 12 semaines, la structure physique se perd et le niveau de l’eau reste élevée engendrant une asphyxie. Le deuxième type de culture se pratique dans le diéry où les eaux des crues n’arrivent pas. Cette forme d’agriculture dépend entièrement de l’eau des pluies et commence dès les premières pluies. Le diéry produit surtout le mil souna, les haricots et les courges. La communauté rurale dispose d’un certain nombre de facteurs favorables pour le développement de l’agriculture.  Une pluviométrie moyenne de 547 mm qui permet une diversification des cultures.  Des ressources abondantes d’eau de surface (fleuve Sénégal).  Des agriculteurs traditionnellement acquis à la diversification des cultures.  

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 La pluviométrie

 La pluviométrie a beaucoup évolué durant les années. En analysant le tableau1, on se rend compte que de manière générale, la pluie commence à tomber à partir du mois de mai et se prolonge jusqu’en octobre. Cependant, les volumes importants sont notés entre juillet et septembre pour 37 journées de pluies en moyenne. Au total, la pluviométrie de la communauté rurale fait une hauteur d’eau de 547 mm pour 37 jours de pluies avec des minima et maxima de 323mm et 1154 mm ce qui se traduit par une grande variation.

Les types de sols

Les types de sols que l’on rencontre dans cette zone peuvent être classés en deux grandes unités morphopédologiques grâce à la présence du fleuve. 1. la zone alluviale (17) : le walo subdivisée en trois sous-zones ; le falo, le fondé et le collengal. 2. la zone exondée (18) située environ à 20 kilomètres du fleuve : le diéri qui sont des terres jamais inondées et servant à des cultures pluviales. Le falo Il s’agit de terroirs constituant le lit majeur du fleuve et entièrement inondé durant la saison des hautes eaux. Cette zone est constituée de sols composés de limons récents. On y pratique des cultures de décrue (patate, maïs) au moment de la baisse des eaux du fleuve. L’accès à ces terres est strictement contrôlé et appartiennent dans leur quasi-totalité aux nobles des villages concernés. Le fondé Il constitue le bourrelet de berges du fleuve. Ses villages de haute vallée sont situés sur ces parties hautes protégées contre l’inondation. Avec la régression de la pluviométrie cette zone naguère submergée par les eaux du fleuve en crue, n’est plus inondée depuis les années 1970. Cependant elle demeure toujours un domaine de maïs et de sorgho suivant le volume de la pluviométrie. Les sols y sont généralement fertiles et les champs sont fumés durant la saison sèche par le parcage du bétail.

Table des matières

ACRONYMES
I. Problématique
I.1. Contexte de l’étude
I.2. Objectif de l’étude
I.2.a. objectif général
I.2.b. objectif spécifique
II. Méthodologie
II.1. La recherche bibliographique
II.1.a. Synthèse bibliographique
II.2. Les instruments de l’enquête
II.2.a. Les enquêtes quantitatives
II.2.b. Les enquêtes qualitatives
III. Le traitement des données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA
COMMUNAUTE RURALE DE MOUDERY
CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE
 I.1. Démographie et ressources humaines
 I.2. La taille des foyers
 I.3. Ethnie et religion
 I.4. Activités économiques
 I.4.1. Agriculture
 I.4.1.a. La pluviométrie
 I.4.1.b. Les types de sols
 I.4.1.c. Les spéculations
 I.4.1.d. Les productions
 I.4.2. Elevage
 I.4.3. Pêche
 I.4.4. Commerce
 I.4.5. Artisanat
CHAPITRE II : LES FONDEMENTS SOCIO-ECONOMIQUES DU PHENOMENE MIGRATOIRE
 II.1. Contexte historique
 II.2. Contexte économique
 II.3. Les déterminants socioculturels
 II.4. Le processus migratoire
CHAPITRE III : LES CARACTERISTIQUES DES MIGRANTS
 III.1. L’âge au premier départ
 III.2. Le niveau d’instruction et de formation
 III.3. Les principales destinations et trajectoires migratoires
III.3.a. Les migrations internationales
III.3.b. Les migrations à l’intérieur du Sénégal
III.3.c. Les trajectoires migratoires
 III.4. La féminisation des flux migratoires
DEUXIEME PARTIE : IMPACT DE L’EMIGRATION
CHAPITRE I : Impact de l’émigration
 I.1. Les transferts financiers
 I.2. Les investissements des émigrés
 I.3. La dépendance face à l’émigration
CHAPITRE II : Emigration et destruction du tissu économique et social
 II.1. Au plan socioculturel
 II.2. Au plan économique
TROISIEME PARTIE : GESTIONS DES MIGRATIONS
GESTIONS DE MIGRATIONS
 I Au plan local
 II Au plan international
CONCLUSION
BIBLIOGRAPGIE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES CARTES

 

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