Éléments finis stabilisés pour le remplissage en fonderie

Éléments finis stabilisés pour le remplissage en fonderie

 Méthodes numériques pour le suivi d’interface

Pour pouvoir simuler correctement des écoulements multiphasiques tels qu’ils ont été décrits précédemment, il est nécessaire de :déterminer le où les modèles permettant de décrire le plus dèlement possible chaque phase ; choisir la méthode numérique à mettre en ÷uvre pour représenter l’interface.Autant du point de vue de la description de chaque phase que du suivi de l’interface, nous verrons dans les prochaines sections qu’il est possible d’envisager diérentes approches dont nous discuterons les avantages et les inconvénients.

Méthodes numériques pour le suivi d’interface

Il existe dans la littérature diérentes méthodes numériques dédiées au suivi d’interface qui peuvent être classées selon : qu’elles représentent l’interface de manière diuse ou exacte ;qu’elles s’appuient ou non sur un maillage xe ou mobile ; qu’elles suivent explicitement ou capturent implicitement l’interface. Nous allons détailler ces diérents points par la suite. An de décrire l’évolution de l’interface, il est nécessaire de passer de sa représentation continue à sa formulation discrète. Dans de nombreux cas, les méthodes de suivi d’interface s’appuient sur l’utilisation du maillage employé pour la discrétisation spatiale des inconnues de l’écoulement. Dans ce contexte, des maillages mobiles se déformant avec l’écoulement et dont les éléments épousent la forme de l’interface peuvent être retenus. Cette approche a priori très naturelle peut devenir très coûteuse et complexe à mettre en ÷uvre lorsque le maillage subit de grandes déformations. Pour contourner cette diculté,l est fréquent d’utiliser un maillage xe. Dans ce cas, il est nécessaire de représenter de manière explicite ou implicite ‘interface. Enn, il existe également des méthodes dites sans maillage [24, 25]. Parmi les méthodes s’appuyant sur un maillage, on peut distinguer les méthodes dites de front tracking et les méthodes dites de front capturing. Les premières s’appuient sur un suivi explicite de l’interface à l’aide d’ob jets la représentant (particules par exemple). Ces méthodes sont à opposer à celle de front capturing qui capturent l’interface en la représentant de manière implicite à l’aide de la ligne de niveau d’un champ scalaire ou d’une fraction volumique sur tout le domaine. Parmi les méthodes de suivi d’interface les plus connues on citera les méthodes de marqueurs et de maillage mobile classées dans les méthodes de front tracking. Les approches dites de front capturing regroupent quant à elles la méthode Volume of Fluid et la méthode Level Set. Il existe également d’autres types d’approches dont les méthodes sans maillage [2]. Une rapide synthèse sur les propriétés de ces méthodes est donnée dans les paragraphes qui viennent.

Méthodes de type front tracking

La méthode des marqueurs

En 3D, l’interface est une surface se mouvant dans l’espace et dans le temps. Intuitivement, la première idée à laquelle on pense pour discrétiser l’interface est de positionner des marqueurs tout le long de la surface qui la représente. Pour la déplacer, il sut donc de faire évoluer chaque point et de reconstruire par interpolation l’interface. C’est le principe de la méthode des marqueurs, utilisée par Tryggvason [35, 20] pour laquelle l’interface est repérée par des marqueurs advectés par l’équation diérentielle ordinaire : dxk dt = u(xk, t), xk ∈ Γ (3.1) Chaque particule k de l’interface Γ est repérée par sa coordonnée xk qui vérie l’équation ci-dessus, où uk est la vitesse de la particule k. Cette méthode de type Lagrangien est très précise tant que les particules ne sont pas trop écartées. Dans le cas contraire, il est nécessaire de redistribuer les marqueurs le long de l’interface. L’interpolation du champ de vitesse uk depuis le maillage du domaine vers chaque marqueur est cependant une opération relativement complexe et coûteuse. De plus, les changements topologiques (fusion ou séparation de bulles par exemple) ne s’eectuent pas naturellement. Enn, l’extension au 3D est plutôt complexe.

 La méthode de maillage mobile

Le suivi du front est réalisé grâce à une description explicite de l’interface, au sens où l’interface est décrite par un ensemble d’ob jets qui seront transportés dans le domaine de calcul à la vitesse locale. Autrement dit, les surfaces font partie intégrante des bords du domaine de calcul, et donc du maillage ; et la déformation dynamique des contours du maillage constitue aussi exactement (aux erreurs de calcul et d’interpolation près) l’évolution de l’interface. La reconnection d’un ensemble d’ob jets donné permettra de reconstruire la géométrie globale, incluant l’interface. Cette approche est naturelle pour des problèmes de surface libre dans le sens où la condition limite appropriée (une contrainte nulle imposée) peut être appliquée facilement sur les bords connus du maillage. Cependant, ce dernier doit évoluer de la même manière que le uide, et la distorsion des éléments ou le changement de topologie de surface demandent une procédure très complexe.

Méthodes numériques pour le suivi d’interface 

Méthodes de type front capturing

Décrire la surface et la paramétrer est facile lorsqu’elle est une partie du bord du maillage ou encore décrite par des particules de type marqueurs. Mais on peut aussi modéliser les surfaces libres sans pour autant devoir les localiser précisément à l’aide de la frontière d’un maillage. Il est possible d’aborder les problèmes de mouvement de surfaces libres et d’interfaces de manière Eulérienne [17]. Pour cela, on considère un champ scalaire qui évolue en fonction du temps grâce à une équation de transport et un champ de vitesse. Ces méthodes sont appelées capture d’interface. Contrairement aux méthodes d’interface tracking, la capture d’interface a une approche globale qui considère de façon Eulérienne tous les sous domaines présents dans un écoulement en même temps. Pour traiter le calcul des surfaces libres et des interfaces de façon Eulérienne, le domaine de calcul Ω est supposé xe au cours du temps. Par contre, il est composé de plusieurs sous domaines qui eux ne sont pas xes et qui dépendent du temps. Alors que dans les méthodes d’interface tracking l’interface est suivie explicitement par les bords du maillage, celle-ci passe à travers les éléments du maillage dans les méthodes de capture d’interface (gure 3.3). Il reste maintenant à introduire une fonction servant à diérencier les sous domaines et à capturer l’interface. Deux diérentes techniques permettent cela : le Volume of Fluid et la Level-Set.

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Table des matières

1 Introduction générale
1.1 Les enjeux de la simulation numérique
1.2 État de l’art
1.3 Ob jectifs de la thèse
Bibliographie
I Écoulements multifluides turbulents
2 Resolution éléments finis du problème de Navier Stokes
2.1 Introduction
2.2 Formulation des équations de Navier Stokes incompressibles
2.2.1 Formulation forte
2.2.2 Formulation Variationnelle
2.2.2.1 Notations
2.2.2.2 Forme faible
2.3 Discrétisation et Résolution
2.3.1 Méthode de Galerkin
2.3.2 Méthode éléments finis stabilisés
2.3.2.1 Stabilisation bulle P1+/P1
2.3.2.2 Linéarisation du problème
Schémas temporels d’Euler
Linéarisation du terme d’advection
2.3.2.3 Formulation matricielle
2.3.3 Approche Variational-Multi-Scale (VMS)
2.3.3.1 Formulation des équations
2.3.3.2 Formulation matricielle
2.4 Applications numériques
2.5 Conclusions
Bibliographie
3 Écoulements multifluides
3.1 Introduction
3.2 Méthodes numériques pour le suivi d’interface
3.2.1 Méthodes de type front tracking
3.2.1.1 La méthode des marqueurs
3.2.1.2 La méthode de maillage mobile
3.2.2 Méthodes de type front capturing
3.2.2.1 Méthode Volume of Fluid
3.2.2.2 Méthode Level-Set
3.2.2.3 Méthode VoF-LS
3.2.3 Méthodes sans maillage
3.2.4 Capture/Suivi d’interface et interfaces complexes
3.2.5 Méthode Level Set
3.2.5.1 La fonction Level-Set
3.2.5.2 Résolution de l’équation de transport continue
Formulation forte
Formulation variationnelle
Formulation discrète
Stabilisation numérique
3.2.5.3 Réinitialisation – Equations de Hamilton Jacobi
3.2.5.4 Méthode Level Set locale à réinitialisation convective
Fonction Level-Set .
Reinitialisation convective
Implémentation numérique
3.3 Approche monolithique
3.3.1 Équations de Navier Stokes multifluide
3.3.1.1 Fonctions caractéristiques
3.3.1.2 Mélange de la masse volumique
3.3.1.3 Mélange de la viscosité dynamique
3.3.2 Prise en compte de la tension de surface
3.3.3 Pas de temps adaptatif
3.4 Application Numérique au remplissage
3.4.1 Instabilité de Rayleigh-Taylor
3.4.2 Écroulement de barrage dans une cavité
3.5 Conclusion
Bibliographie
4 Résolution de la turbulence
4.1 Introduction
4.2.1 Introduction aux méthodes statistiques
4.2.2 Système pour les champs moyens
4.2.3 Conclusions
4.3 Large Eddy Simulations (L.E.S.)
4.3.1 Principe
4.3.2 Opérateurs de filtrage
4.3.3 Filtrage multi-phasique – Opérateur de filtrage massique
4.3.4 Écriture des équations filtrées
4.3.5 Évaluation des termes de sous maille
4.3.6 Modélisation des termes de sous maille
4.3.6.1 Viscosité turbulente
4.3.6.2 Modèle statique de Smagorinsky
4.3.6.3 Procédure dynamique de Germano
4.4 Applications Numériques
4.4.1 L’écroulement de barrage
4.4.2 Écroulement de barrage dans une cavité
4.4.3 Remplissage 3D
4.4.3.1 Introduction
4.4.3.2 Dispositif expérimental
4.4.3.3 Modèle numérique
4.4.3.4 Etude des différents paramètres de la turbulence
Modèle statique de Smagorinsky
Modèle dynamique sans facteur d’échelle
Modèle dynamique avec facteur d’échelle
4.4.3.5 confrontation des résultats
4.5 Conclusion
Bibliographie
II Étude de la thermique
5 Résolution de la thermique turbulente
5.1 Introduction
5.2 Résolution des équations de la thermique
5.2.1 Convection/diffusion instationnaire
5.2.2 Conditions initiales et conditions aux limites spatio-temporelles
5.2.2.1 Condition initiale
5.2.2.2 Conditions aux limites
5.2.3 Résolution classique du problème thermique : la méthode de Galerkin standard
5.2.3.1 Formulation forte du problème
5.2.3.2 Formulation faible
5.2.3.3 Formulation discrète
Discrétisation temporelle
Discrétisation spatiale
Convection dominante
Diffusion pure et choc thermique
5.2.4 Méthodes de stabilisation
5.2.4.1 La méthode SUPG
5.2.4.2 SCPG
5.2.4.3 Application et résultats numériques
5.3 Intégration de la turbulence dans l’équation de la thermique
5.4 Applications numériques
5.4.1 Convection turbulente naturelle et forcée
5.4.2 Remplissage d’une cavité
5.5 Conclusions
Bibliographie
6 Résolution du changement de phase
6.1 Introduction
6.1.1 Méthodes à grille mobile
6.1.2 Méthodes à grille fixe
6.1.2.1 Méthode de la chaleur spécifique équivalente
6.1.2.2 Résolution en enthalpie
6.1.2.3 Méthode de germination-croissance
6.2 Traitement de l’interface solide/liquide
6.2.1 Introduction
6.2.2 Equation de Gibbs-Thomson
6.2.3 Applications numériques
6.2.3.1 Croissance d’une boule
6.2.3.2 Interpolation au niveau macroscopique
6.2.3.3 Application numérique avec convection naturelle
6.2.4 Calcul dynamique du coefficient cinétique
6.2.4.1 Calcul de la vitesse d’avancée du front de température
6.2.4.2 Calcul de l’avancée du front de solidification
6.2.4.3 Application numérique
6.3 Thermique et changement de phase
6.3.1 Équations
6.3.2 application numérique
6.4 Applications numériques
6.4.1 Solidification dans un coin
6.4.2 Solidification de l’étain
6.4.3 Calcul triphasique avec solide mobile
6.4.3.1 Calcul 2D
Calcul sans chaleur latente
Calcul avec chaleur latente
6.4.3.2 Calcul 3D
Calcul sans chaleur latente
Calcul avec chaleur latente
6.5 Conclusion

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