ELEMENTS DE REPONSE A LA PROBLEMATIQUE UNE COEXISTENCE FORCEE DU METRO LEGER ET DU CENTRE HISTORIQUE

Dans cette partie, nous allons tenter de répondre à la problématique par l’intermédiaire de l’analyse détaillée du projet de métro léger de la ville de Porto et l’enquête réalisée auprès de personnes habitant Porto. Rappelons que la problématique était la suivante : Est-ce que le métro léger de Porto, qui poursuit des objectifs de développement durable, a réellement intégré les questionnements relatifs au centre historique dans la conception du projet ? Notre hypothèse était que le métro léger a réussi à s’intégrer dans le centre historique de Porto en limitant son impact et donc les conflits puisqu’il traverse la zone en sous- terrain, pour autant les effets bénéfiques du métro léger /l’interaction entre le métro léger et le centre patrimoniale semblent réduit. Le Portugal est un pays où l’intercommunalité n’est pas un priorité. En effet, il n’existe pas de structure comme la région ou comme le département qui permet à l’Etat de déléguer des actions à un niveau local. Ainsi, il n’est pas dans la coutume des portugais de rassembler l’ensemble des acteurs pour des questions transversales comme le choix du tracé du métro léger. Ainsi la société Metro do Porto, S.A. a traversé le centre historique en souterrain.

Les raisons évoquées étaient la quantité de bâtiments patrimoniaux dans cette zone. Mais n’aurait-il pas fallu demander aux acteurs du centre historique si le passage d’un métro léger en surface aurait été un atout ? Selon Céline Gorin, les critères de l’UNESCO vont dans le sens « de concilier la préservation du patrimoine aux stratégies de développement, et dans cette approche la gestion prend une place de plus en plus grande. Dans cette perspective de renouer l’ancien au moderne, l’individu est au cœur du changement ». Hors dans le cas précis du métro léger, voici ce que M. de Carvalho, président du conseil d’administration du Metro do Porto, S.A. indique dans le magasine Jornal do metro : « O percurso subterrâneo abrange a zona da central do Porto. O objectivo é proporcionar um transporte fácil e rápido, sem colocar em causa o centro histórico do Porto, classificado pela UNESCO como Património Mundial ». Selon Paulo Pinho, professeur à la FEUP (Faculdade de Engenharia da Universidade do Porto), « a grande parte da inteligenzia portuense, nomeadamente arquitectos, era contra o projecto » et «as elites da cidade entendiam que o metro poderia desvalorizar o carácter histórico-monumental do centro». On voit donc que la rencontre entre les acteurs du métro léger et ceux du centre historique auraient amener à des compromis qui auraient servis l’intérêt des uns et des autres et une meilleure compréhension du choix du métro léger. Cette décision a été faite sans prendre en compte l’avis des habitants qui n’ont pas été concertés pour le choix du tracé. Les habitants sont impliqués par des enquêtes réalisées pour connaître leur satisfaction sur le métro léger où l’échantillon inclut seulement des personnes l’utilisant. Ainsi en ayant mis le métro léger en souterrain au niveau du centre-historique, la société évitait un débat houleux avec l’élite de la ville. Ce manque de concertation mène vers un choix rapide de localisation des stations.

Des points clés du centre historique non desservi aujourd’hui

Le métro léger de Porto s’étend, nous l’avons dit, sur un territoire très large puisque le réseau fait une longueur de 60 km. A l’échelle de l’Aire Métropolitaine de Porto, cette large étendue a posé les questions de l’étalement urbain et du rendement du réseau, on constate malheureusement que cette étendue mène à une augmentation de la zone urbanisée et un mauvais rendement étant donné que le métro léger dessert des zones peu denses. Si on se penche maintenant sur une échelle plus restreintes qui est celle du centre-ville. Il est desservi par quatre stations de métro léger : Trindade, Bolhão, Aliados et São Bento. Lors de l’enquête réalisée sur un échantillon de 17 personnes, si l’on prend en compte tous les lieux mentionnés, le métro léger ne dessert qu’une faible partie de ce centre.