Elaboration d’un plan de sécurisation de la filière porcine vis -à-vis du risque lié au virus de l’hépatite E
A partir des données récentes disponibles dans la littérature concernant le risque présenté par les produits porcins et l’épidémiologie du HEV dans les élevages de porcs, et des résultats obtenus au cours de la thèse, notamment en ce qui concerne l’influence des co-infections immunomodulatrices ainsi que la diffusion du virus dans la filière porcine, des pistes d’action ont été identifiées. Elles ont été formulées sous forme de propositions, soumises aux organisations publiques et privées gestionnaires du risque. L’ensemble du rapport est disponible en Annexe 8, seules les pistes d’action sont reprises ci-après : Piste 1 : Accompagner les élevages (particulièrement ceux de grande taille ayant un mode de production intensif) vers des pratiques de biosécurité externe (sas sanitaire, quarantaine) et interne (limitation des adoptions et des mélanges, gestion des effluents) plus sûres. Piste 2 : Soutenir la mise en place de programmes d’éradication des pathogènes immunomodulateurs, notamment du virus du SDRP. Piste 3 : En collaboration avec les vétérinaires sanitaires, réaliser des dépistages HEV dans les élevages souhaitant s’engager dans un programme de maîtrise du HEV et assurer le suivi de leur situation sanitaire. Des mesures de maîtrise du HEV ont été identifiées, à l’échelle de l’élevage (structuration des élevages, mesures de biosécurité externe et interne, maîtrise de la situation sanitaire vis-à-vis des pathogènes intercurrents) et de la filière (organisation des échanges et de l’approvisionnement en matières premières pour les produits à risque). La mise en place d’un tel programme de lutte nécessiterait des changements de pratiques de la part des différents acteurs de la filière. Pour garantir l’application de ces mesures sur le terrain, il apparaît alors nécessaire d’étudier leur faisabilité technique et leur acceptabilité, c’est-à-dire les freins et motivations des acteurs à adopter de nouveaux comportements. C’est dans cet objectif que les sciences sociales ont été mobilisées dans la suite du projet.
Enquête préliminaire : quelle connaissance les acteurs de la filière porcine ont-ils du virus de l’hépatite E ?
L’implication des acteurs de la filière dès la phase d’élaboration d’un programme de lutte contre un pathogène à l’échelle de l’élevage est la première garantie d’un plan de maîtrise effectivement mis en place sur le terrain. Entre autres choses, l’engagement des parties prenantes dépend de la connaissance qu’elles ont du pathogène en question et de leur sensibilisation à l’importance de la problématique pour la filière. L’importance de l’hépatite E, en tant qu’infection zoonotique émergente pour laquelle les cas sont difficiles à relier avec certitude avec la consommation de denrées alimentaires contaminées, est mésestimée, même parmi le monde médical et scientifique. En outre, le HEV circule dans les élevages de porcs sans causer aucun signe clinique ni perte de production. Pour toutes ces raisons, le HEV est susceptible d’être méconnu des acteurs de la filière porcine, notamment les éleveurs et les vétérinaires. Dans ce contexte, une enquête préliminaire a été conduite auprès des éleveurs de porcs et des vétérinaires du secteur porcin afin d’évaluer leur niveau de connaissance du HEV et de déterminer les éléments nécessitant de renforcer les efforts de communication et de sensibilisation.
Food safety management used to be downstream-oriented, with a specific focus on the examination of food-processing operations and the control of finished products. However, in the last decades a significant turning point has been observed in the vision of food hygiene, with growing awareness of the importance of an integrated approach con- sidering the whole food chain (“from farm to fork”). In this perspective, prevention and control measures have to be implemented at each production/processing/distribution stage, involving all stakeholders (Anonymous, 2002). In particular, for food of both animal and plant origins, special attention has been given to farming steps in order to avoid the introduction of foodborne pathogens on farms or limit their prevalence at the primary production level (European Food Safety, 2007, 2008). However, no surveillance or control programme at farm level can be effectively implemented without stakeholders’ involve- ment, notably that of farmers and veterinarians. Among other things, their involvement primarily depends on their knowledge of the pa- thogen and their understanding of the importance of the issue. Several studies have evidenced major knowledge gaps among farmers regarding food safety topics.