Efficacité de Boscia senegalensis sur les
principaux ravageurs de céréales et légumineuses
Callosobruchus maculatus Fabricius
Classification (Decelle, 1966) Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Bruchidae Genre : Callosobruchus Espèce : maculatus
Biologie et écologie
Communément appelé bruche du niébé, il est le principal ravageur des récoltes de niébé en Afrique. De couleur générale noire et rousse, C. maculatus est reconnaissable par ses antennes allongées, sa forme globuleuse, et surtout par ses élytres portant des zones rousses dessinant un X plus ou moins épais. Les œufs de forme ovoïde sont blanchâtres et sont fermement attachés au testa de la graine par une substance appelée spumaline. Ils se transforment en larves qui pénètrent ensuite dans les graines. Au niveau de leur partie postérieure, se trouve un court tube respiratoire appelé micropyle. L’infestation par C. maculatus commence dans les champs. Les larves consomment le cotylédon des graines dans lesquelles elles se développent, occasionnant ainsi d’énormes pertes durant le stockage. En l’absence de tout traitement, 30 % des récoltes peuvent être détruites au bout de six mois de stockage (Mbata et Ekpendu, 1992), portant ainsi une atteinte grave à la sécurité alimentaire des populations paysannes. Figure 1 : Callosobruchus maculatus Fabricius Source : http://www.zin.ru/Animalia/coleoptera/eng/calmacdk.htm I.2 Caryedon serratus (Olivier) I.2.1 Classification Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Bruchidae Genre : Caryedon Espèce : serratus
Biologie et écologie
L’insecte adulte mesure 6 à 8 mm de long (Delobel et Tran, 1993), sa couleur est d’un brun foncé à rougeâtre. Les fémurs postérieurs sont fortement dilatés ; le bord intérieur ventral porte des épines en forme de dents de scie. Les tibias sont recourbés en arc de cercle. La larve est dodue et arquée, de couleur blanche ou rose avec la capsule céphalique marron. Le quatrième (dernier stade) mesure 6 mm de long. L’œuf blanchâtre est de forme ovoïde, allongé et aplati (Robert, 1995). A jeun, la femelle peut pondre entre 20 et 115 œufs; et lorsque les conditions sont favorables, la fécondité peut aller jusqu’à 650 œufs (Delobel, 1989). L’œuf éclot après huit jours environ (Prevett, 1966). La larve néonate perfore la gousse, puis se nourrit de la graine se trouvant à l’intérieur de celle-ci durant tout son développement qui peut se dérouler dans une ou plusieurs graines (Decelle, 1966; Sembène, 1997). C’est une espèce polyvoltine c’est à dire que les générations se succèdent tant que l’aliment est disponible (Sall, 1997). Figure 2: Lare (1) et adulte (2) de Caryedon serratus Source : http://tchad.ipm-info.org/guide/arachide.htm#Col%C3%A9opt%C3%A8res
Prostephanus truncatus (Horn)
Classification Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Bostrychidea Genre : Prostephanus Espèce : truncatus
Biologie et écologie
Prostephanus truncatus est le principal ravageur du maïs stocké dans les exploitations agricoles. En creusant leurs galeries de grains en grains, les adultes produisent d’importants volumes de poussière de maïs et attaquent une large gamme de denrées alimentaires. La plupart des insectes appartenant à la famille des Bostrychidae sont des foreurs de bois (Wageningen, 1998). D’une longueur de 3-4 mm, il est de forme cylindrique et de couleur 2 1 maron-foncé. Le thorax porte des rangées de dents à son extrémité frontale supérieure et la tête est tournée vers le bas sous le thorax de sorte qu’elle n’est pas visible au-dessus. Chez P. truncatus, les extrémités des enveloppes des ailes sont aplaties et cette zone inclinée comporte deux arêtes arquées. Le bout aplati de l’enveloppe des ailes ainsi que des arêtes lui donnent une extrémité particulièrement carrée qui fait sa distinction des autres Bostrychidés. La durée du cycle de vie est de 25 jours (www.srpvmidipyrenees.com). Figure 3: Adulte de Prostephanus truncatus Horn (Wageningen, 1998).
Tribolium castaneum (Herbst)
Classification Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Ténébrionidae Genre : Tribolium Espèce : castaneum
Biologie et écologie L’adulte de couleur rougeâtre à noir clair mesure 2 à 4mm. Les trois derniers articles des antennes sont brusquement plus élargis que les 8 premiers et forment une massue terminale. Ce dernier caractère distingue l’espèce T. castaneum de l’espèce voisine T. confusum de moindre importance. T. castaneum est caractérisé par une très grande polyphagie sur mil, maïs, niébé et arachide. Les femelles pondent entre les graines environ entre 500 et 800 œufs. Le cycle dure environ un mois et la longévité est estimée entre 2 à 8 mois suivant les conditions (http://eimeria.perso.libertysurf.fr/coleo.html#tribolium). En cas de forte infestation, les substances quinoléiques libérées par l’adulte sur la denrée confèrent à celle-ci une odeur répulsive caractéristique (Seck et Gaspar, 1988). Adultes et larves se nourrissent surtout de brisures, ils attaquent les grains endommagés : ce sont des ravageurs secondaires (Fandohan et al., 2005). Figure 4 : Morphologie adulte de Tribolium castaneum
Sitophilus zeamaïs
Classification Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Curculionidae Genre : Sitophilus Espèce : zeamaïs
Biologie et écologie
Principal ravageur du maïs, mesurant 4 à 5 mm de couleur brun-rouge foncé à noir, il est reconnaissable par son rostre allongé et les quatre taches rouges sur les élytres. Sa présence a souvent pour résultat l’infestation par diverses moisissures (en particulier des Aspergillus). Les œufs sont pondus dans le grain à l’intérieur duquel la larve passe toute sa vie dévorant aussi bien le germe que l’albumen. La fécondité est d’environ 300 à 500 œufs tandis que la durée de vie est estimée entre 4 à 6 mois (Fleurat-Lessard, 1996). Le mâle diffère de la femelle par son rostre plus densément et fortement ponctué. Chez la femelle le rostre est long et effilé tandis que chez le mâle, il est plus court et plus épais et moins lisse que celui de la femelle. Les pertes sont estimées de 4 à 5% après 4 mois de stockage mais une en l’absence de traitement (Cissokho, 2010) a obtenu 30 à 40% de dégâts sur maïs. S. zeamaïs se retrouve également sur le riz, le shorgo, le millet, l’igname et le manioc (Fandohan et al, 2005). Figure 5 : Morphologie adulte de Sitophilus Zeamaïs II Méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs Ces méthodes utilisent entre autres, le caractère prédateur, compétiteur, répulsif ou parasite de certaines espèces vis-à-vis des ravageurs et les espèces utilisées sont aussi bien animales que végétales. Ainsi beaucoup de travaux montrent la substitution des pesticides chimiques par des méthodes alternatives qui utilisent des plantes et leurs dérivés contre les insectes ravageurs de denrées stockées (Collins, 2006 ; Tchoumbougnang et al., 2005). Beaucoup d’études ont montré des effets répulsifs et toxiques de plusieurs espèces végétales (Boeke et al., 2003) utilisées traditionnellement contre la bruche de l’arachide Caryedon serratus. (Thiaw et al., 2007) ont aussi mis en évidence l’activité biocide des poudres et extraits de deux plantes sénégalaises : Calotropis procera Ait. (Asclepiadacae) et Senna occidentalis L. (Leguminosae), sur les œufs et adultes de ce même ravageur. Des champignons entomopathogènes sont aussi utilisés pour le contrôle de Sitophilus oryzae et d’autres ravageurs de stock (Padin et al., 1996, 1997,2002; Rice et Cogburn, 1999; DalBello et al, 2001 ; Stathers et al, 2002 ; Wakefield et al, 2002). Beauveria bassiana s’est avérée très efficace contre S. oryzae, Rhyzopertha dominica, et Tribolium castaneum (Padin et al, 1996, 1997,2002; Rice et Cogburn, 1999; Dal-Bello et al., 2001). L’utilisation des huiles essentielles et leurs dérivés ont montré une efficacité en fumigation, une inhibition de la reproduction chez Acanthoscelides obtectus (Say) et Sitotroga cerealella (Klingauf et al, 1983, Regnault-Roger et Hamraoui, 1995). D’autres travaux réalisés sur les huiles de Pogostemon heyneanus, Ocimum basilicum et de Eucalyptus ont montré une activité insecticide contre S. oryzae, Stegobium paniceum (L.), T. chinensis, T. castaneum et Callosobruchus maculatus (L.) (Desphande et al, 1974; Desphande et Tipnis, 1977).
La plante Boscia senegalensis (Pers.)
Lam ex Poir Les plantes sont utilisées contre les ravageurs pour leurs effets répulsifs, de contact ou fumigant (Paul et al., 2009, Boeke et al., 2004). Au Sénégal, de nombreux travaux ont porté sur plusieurs espèces végétales ayant des activités insecticides parmi lesquelles nous pouvons citer Boscia senegalensis qui est l’une des plus étudiées (Seck et al., 1993 ; Guèye, 2004) cette plante a donné des preuves d’efficacité dans la conservation de l’arachide et du niébé (Seck, 1993 ; Bâ-Kébé, 2004). III.1 Classification (Kerharoet Adam, 1974) Règne : Végétal Ordre : Brassicacea Famille : Capparaceae Genres : Boscia, Espèces : senegalensis Dans la langue française, elle est appelée Boscia du Sénégal, en Wolof Ndiandam.
Morphologie
B. senegalensis est un arbuste qui peut atteindre 1 à 5m de hauteur et pousse généralement en touffe. Les rameaux sont gris bruns plus ou moins pubescents. Les feuilles alternes coriaces et rigides à dessus vert foncé glabre et dessous clair plus ou moins pubescentes sont de taille très variable. Le Limbe est ovale, à sommet obtus et mucroné et à base arrondie, sentant mauvais au froissement. Les pétioles ont une longueur de 0,5 à 1,3 cm tandis que les fleurs blanc verdâtre ou jaune verdâtre donnent des fruits ronds de 1 à 2 cm de diamètre qui sont verts puis jaune brun à maturité, contenant une à deux graines. La floraison a lieu en début de saison sèche. Il s’agit d’une espèce qui pousse en zone sahélienne à soudanienne, sur les stations sèches, les sols rocheux, latéritiques, sableux (dunes) et sur les sols compacts. On le rencontre de la Mauritanie au Sénégal jusqu’en Ethiopie. Elle est qualifiée d’espèce sahélo-saharienne sempervirente, alors que la plupart des autres espèces vivant dans ces conditions sont caducifoliées (Mahamane, 2009).
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