EFFICACITE COMPAREE DES SYSTEMES DE SANTE EN AFRIQUE

EFFICACITE COMPAREE DES SYSTEMES DE SANTE EN AFRIQUE

La santé est désormais considérée par les économistes comme un élément constitutif du capital humain au même titre que l’éducation et l’état nutritionnel. Chaque individu, dispose d’un stock initial de santé, son capital santé qui se déprécie avec l’âge, qui peut être maintenu, voire apprécié en combinant, dans un processus de production individuel des soins de santé, le stock d’éducation et le temps disponible. Nul ne peut nier que la santé est un élément essentiel du bien-être ; il n’est richesse que d’hommes (selon une expression forgée par Jean Bodin en 1577). Un individu bien portant est économiquement plus productif et contribue ainsi à la croissance économique. Le rôle et l’importance des systèmes de santé dans les succès des résultats de santé obtenus ne sont plus à démontrer. Cependant, quelle explication donner aux différences des systèmes de santé entre divers pays. Ces différences proviennent généralement du type d’institutions de prise en charge de la demande de soins et du mode d’organisation de l’offre de soins. De ce fait, elles peuvent être examinées selon trois catégories d’objectifs : l’efficacité, l’équité et les équilibres macroéconomiques. Ce dernier objectif englobe les objectifs traditionnels de la politique économique : croissance, plein emploi, stabilité des prix… L’efficacité technique peut être approchée par rapport à l’efficacité interne du secteur de la santé, soit les relations entre les ressources sanitaires mis en œuvre d’une part et les résultats de santé obtenus d’autre part. L’objectif d’équité dans la gestion des pouvoirs publics, suppose que dans la mesure du possible, la distribution des revenus soit prise en considération. Or, dans ce domaine, les pauvres n’ont pas accès aux services de santé de base et les soins qu’ils reçoivent sont de piètre qualité. Le concept d’équité s’interprète alors comme le traitement inégal des individus inégaux. La poursuite de l’efficacité créé nécessairement des inégalités ; la société est alors confrontée à un arbitrage entre égalité et efficacité. L’efficacité technique et l’équité apparaissent dans ce cas comme antinomiques, si l’on se réfère à l’optimum de Pareto dénommé aussi efficacité économique. Cet usage est approprié d’un certain point de vue, dans la mesure où l’optimum de Pareto s’intéresse uniquement à l’efficacité dans l’espace des utilités et n’accorde aucune attention aux questions de répartition de l’utilité. Et pourtant, il est clair que la mesure de l’efficacité doit permettre de proposer une amélioration des processus de production, une meilleure qualité de service, mais aussi tendre vers une plus grande équité. Ainsi dit, l’objectif d’efficacité technique a ceci de particulier, qu’il est compatible avec tous les autres objectifs et qu’il est impliqué dans chacun d’eux. Alors qu’un 2 gestionnaire peut légitimer une inefficacité allocative au nom du critère d’équité, il n’en va pas de même pour l’efficacité technique. Dans ce devoir, nous nous proposons de comparer les systèmes de santé de quelques pays africains au sud du Sahara, et tentons d’en expliquer les inefficiences. Cette tâche peut être rendue difficile si l’on se réfère, d’une part, à une définition de la santé proposée par l’O.M.S, et qui selon Brunet-Jailly, est inutilisable à toutes fins pratiques: « un état de parfait bien être physique, mental et social, et pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité » ; d’autre part, aux nombreuses mesures de l’état de santé. Et surtout, dans ce dernier cas, si l’on adopte de comparer les indicateurs de santé individuels, tels que les « health utilities index » qui, malheureusement, sont basés plutôt sur des concepts de capacité fonctionnelle, que sur la performance. Notre analyse comparative des systèmes de santé, est fondée sur un indicateur complexe : celui de l’efficacité technique. Ce concept est lié à la fonction de production qui se définit comme étant la relation technique qui permet d’obtenir l’output maximal pour une combinaison de facteurs de production et une technologie donnée. C’est en quelque sorte, la capacité qu’a chaque pays, de transformer ses « inputs » sanitaires en « output » de santé. Au delà de cette définition, cette fonction se conçoit aussi comme une frontière, comme une norme par rapport à laquelle, est jugée l’efficacité. En d’autres termes, le système de santé d’un pays sera considéré efficace, lorsque sa combinaison d’outputs et d’inputs est située sur la frontière. Cela étant, ce devoir se compose de deux parties : la première partie consistera à la présentation de la théorie de production, de la méthode DEA, des approches économétriques de bases ; La deuxième partie sera consacrée à l’application de la méthode DEA sur le système santé en Afrique Subsaharienne.

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 Rappel sur les fonctions de production et des couts

La fonction de production 

Dans l’économie de production, les théoriciens ont fait l’hypothèse que toute économie peut être représentée par une seule fonction de production qui ne dépend que du nombre d’heures travaillées noté L, et du stock capital K. La fonction de production est de la forme : Y=F (K, L) c’est-à-dire de type Cobb-Douglas Ci-après les hypothèses microéconomiques de la fonction de production généralement utilisées. • L’hypothèse de monotonicité : si x2 ≥x1, alors f (x2) ≥ f (x1). Cette hypothèse signifie qu’une augmentation de la quantité d’inputs ne peut en aucun cas provoquer une diminution de l’output. Elle signifie, en d’autres termes, toute augmentation d’unité de facteur de production accroît la production du bien final. • L’élasticité de substitution est non nulle. En effet, on eut toujours substitué du travail par du capital et inversement. • Les rendements d’échelle sont constants. En effet, doubler à la fois le nombre de machines et de travailleurs permet de doubler exactement la production. • L’ensemble V (y) ={x : f (y) ≥ y} est convexe. Cela signifie que tout élément formé par la moyenne pondérée de deux éléments de V (y) appartient également à V (y). Cela signifie que la fonction de production est quasi-concave. • Il est impossible de produire un output non nul avec un input nul, ce qui se traduit par f (0) = 0. • L’ensemble V (y) est fermé. Une fonction de production exprime le processus de production dans une unité industrielle sous la forme d’une relation mathématique entre la quantité de facteurs de production appelé inputs et celle des produits, appelés outputs, qui en résulte. La détermination des liens inputsoutputs est cependant difficile à estimer puisqu’elles dépendent de la stratégie de production que l’entreprise choisie selon la nature de ses objectifs à court ou à long terme. 

Les fonctions de coûts 

Dans son ouvrage, Shephard1 utilise le théorème de la dualité selon laquelle la fonction de coût contient les mêmes informations que celle de la production. Par conséquent il est possible de déterminer les demandes de facteurs de production ainsi que les phénomènes de substitution et via l’estimation de la fonction de coût sans avoir besoin des informations sur la forme de la fonction de production. Avec un producteur représentatif, produisant un seul output, il est possible de déduire la demande en input qi permet de maximiser le profit de ce même producteur à partir d’une fonction de coût qui dépend des prix des facteurs de production du niveau de production, du temps traduisant le progrès technique. L’objectif principal de toutes entreprises est la recherche du maximum de profit. De ce fait, une meilleure allocation des ressources est un facteur primordial pour l’obtention d’un profit optimum. Par conséquent il est primordial de savoir distinguer les techniques de production les plus efficaces des moins efficaces.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION DE LA METHODE DEA
CHAPITRE I : LA THEORIE DE PRODUCTION
Section1 : Rappel sur les fonctions de production et des couts
1- La fonction de production
2- Les fonctions de coûts
Section 2 : LA STRUCTURE DE LA TECHNOLOGIE DE PRODUCTION
1- Les inputs
2- Les outputs
3- La correspondance en inputs
4- La correspondance en outputs
5- Le graphe
CHAPITRE II : MODELISATION DES FONCTIONS DE PRODUCTION
Section 1 : La méthode DEA
1- Les fondements et objectifs
Section 2 : La programmation linéaire de la méthode DEA
1- Fondements et objectifs
2- Les slacks
3- Méthode DEA et rendements d’échelle
CHAPITRE III : FONCTIONS DISTANCE ET EFFICIENCE
Section 1 : Les mesures d’efficience et la fonction distance de Shephard
1- Mesure d’efficience en input
2- Mesure d’efficience en Output
3- La mesure hyperbolique
4- La fonction directionnelle
5- La fonction distance proportionnelle
Section 2 : MESURE D’EFFICIENCE ET DUALITE
1- Fonction de coût , de revenu et de profit
2- Fonctions distance de Shephard et Dualité
Section 3 : Mesure de l’efficacité en prix
1- Mesures indirectes de l’’efficacités et fonction distance de shephard
2- Fonction distance directionnelle indirectes
3- Fonction de distance en prix
4- Qualité et différentiabilités
5- Modèle non paramétrique
PARTIE II : APPLICATION DE LA METHODE DEA DANS LE SYSTEME DE SANTE
CHAPITRE I : DONNEES ET VARIABLES
Section 1: Choix des inputs et outputs
Section 2 : Choix de la méthode d’analyse de l’efficacité
CHAPITRE II : RESULTATS
Section 1 : Analyse des scores d’efficacité
Section 2 : Facteurs susceptibles d’influencer l’efficience technique
CONCLUSION

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