EFFETS DE LA SUBSTITUTION DU TOURTEAU D’ARACHIDE DE LA RATION PAR DU TOURTEAU DE SÉSAME

EFFETS DE LA SUBSTITUTION DU TOURTEAU D’ARACHIDE DE LA RATION PAR DU TOURTEAU DE SÉSAME

ALIMENTATION ET UTILISATION DES GRAINES ET TOURTEAUX DE SÉSAME EN ALIMENTATION DES POULETS DE CHAIR 

 BESOINS ET APPORTS ALIMENTAIRES RECOMMANDES POUR DES POULETS DE CHAIR 

Le besoin est l’apport nutritif minimum (énergie, protéines, minéraux et vitamines) nécessaire pour répondre aux exigences de base d’un animal et assurer son entretien, sa croissance, sa reproduction et sa production. Il ne comprend pas de marge d’erreur à prévoir dans la formulation de la ration. Les besoins alimentaires du poulet de chair varient en fonction des facteurs tels que l’âge, la souche et les conditions d’ambiance ou d’élevage. 

Besoins en énergie

 Les besoins énergétiques sont de deux types. Les besoins énergétiques d’entretien que sont le métabolisme de base, la thermogenèse adaptative, l’extra chaleur et l’activité physique d’une part, et les besoins énergétiques de croissance d’autre part. Le premier besoin de l’animal concerne ses dépenses énergétiques car après l’eau, les constituants énergétiques sont ceux dont la privation affecte le plus rapidement la santé de l’animal et sa survie (INRA, 1989). Les éléments énergétiques sont principalement apportés par les glucides (sucres, amidon) et les lipides (matières grasses d’origine animale ou végétale). L’énergie contenue dans l’aliment (énergie brute) n’est pas utilisable en totalité par l’animal, une partie est, en effet, perdue dans les fèces et l’urine (figure 1). L’énergie disponible pour les besoins métaboliques de l’animal (entretien et production) est appelée énergie métabolisable (énergie brute ingérée moins celles perdues dans les fèces, l’urine et les gaz). En d’autres termes, c’est la portion de l’aliment dont dispose le poulet pour produire de la chair, conserver ses fonctions vitales et sa température (SMITH, 1992). Les besoins énergétiques des poulets sont compris entre 3000 et 3200 kcal/kg avec un minimum de 3100 kcal/kg au démarrage et 3000 kcal/kg en finition (INRA, 1989). Une bonne ration doit permettre à l’animal de couvrir toutes ses dépenses : entretien, production, élimination de chaleur. Si l’énergie métabolisable (EM) de la ration est insuffisante, l’animal doit puiser dans ses réserves : la production diminue et peut même cesser. Energie brute de l’aliment (EB) Figure1 : Répartition des flux énergétiques chez la volaille (RUDEAUX ET BASTIANELLI, 2001) Energie d’entretien Energie de croissance Extra chaleur (10-60%) de l’EM Extra chaleur (25% de l’EM) Energie métabolisable (EM) Energie des excréta (0-30% de l’EB) : fèces et urine 8 

Besoins en eau du poulet 

C’est l’un des éléments nutritifs les plus importants des volailles. La consommation d’aliment est conditionnée par celle de l’eau : une sous-alimentation en eau provoque une baisse de la consommation alimentaire et la réduction du gain de poids. Par ailleurs, la consommation d’eau augmente avec l’âge, le type de production et la température ambiante du poulailler (BASTIANELLI et RUDEAUX, 2003). Les besoins en eau pour la thermorégulation sont donc élevés en milieu tropical. Ces besoins en eau sont de 0,5 à 1 ml/kcal de besoin énergétique chez la volaille, soit 250- 300 ml d’eau par jour (LARBIER et LECLERC, 1992). Les oiseaux ont la particularité physiologique de résorber l’eau des urines lorsqu’ils n’en disposent pas en abondance pour leur abreuvement. Cette eau remonte le long du colon, provoquant la précipitation de l’acide urique sous forme d’urates (LARBIER et LECLERCQ, 1991). 

Besoins en protéines et acides aminés essentiels

 L’alimentation doit apporter des protéines en qualité et en quantité suffisante pour permettre au poulet de chair de faire face à ses besoins de croissance. Les quantités de protéines ou d’acides aminés ingérés dépendent de la quantité d’aliments consommée, elle-même liée à la teneur en énergie de la ration. Les protéines sont constituées d’acides aminés essentiels et non-essentiels. Les acides aminés essentiels (lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, isoleucine, leucine, valine, phénylalanine, histidine et arginine) sont ceux qui ne peuvent être synthétisés par la volaille et qui doivent être impérativement apportés par l’alimentation. Les apports recommandés pour ces acides aminés varient de 1,15 à 1,3 g/100g et de 0,65 à 0,75 g/100 g d’aliments, respectivement, pour la lysine et la méthionine (DAYON et ARBELOT, 1997). La quantité quotidienne de méthionine et de lysine ingérée influence directement les performances de croissance de l’animal dans la mesure où ces acides aminés servent principalement au dépôt de protéines corporelles. Ainsi, ajuster leur concentration dans l’aliment en fonction du potentiel de croissance des animaux et de leur capacité d’ingestion permet d’optimiser, non seulement, la croissance mais également l’efficacité alimentaire. La quantité de protéines totales nécessaires pour une ration de 3000 kcal/ kg est évaluée à 22,2 et à 23,7 % pour une ration contenant 3200 kcal/kg (INRA, 1989). Les apports recommandés de la ration à différents stades de vie en protéines, acides aminés et minéraux en fonction du niveau énergétique de la ration chez le poulet de chair se trouvent résumés dans le tableau IV. 

. Besoins en minéraux et vitamines

 Ce sont des constituants essentiels du tissu osseux (calcium, phosphore) ou de l’équilibre osmotique de l’animal (sodium, chlore, potassium). Selon FERRANDO (1969), les plus importants sont le phosphore et le calcium qui jouent un rôle essentiel aussi bien dans l’équilibre humoral que dans la formation du squelette et de la coquille. Ils se retrouvent dans toutes les matières premières incorporées dans les formules alimentaires pour la volaille et plus particulièrement dans les produits d’origine animale. Le chlorure de sodium apporte le sodium et le chlore à la ration. Contrairement au calcium et au phosphore, la silice ne présente aucun intérêt alimentaire. Quand aux vitamines, ce sont des éléments organiques agissant à des doses infimes et indispensables au métabolisme, à la protection de l’organisme et à une bonne production. Les oligo-éléments tels que le zinc, l’iode et le magnésium, les vitamines et les additifs alimentaires sont apportés par les prémix ou compléments minéraux et vitaminés, CMV (FERRANDO, 1969). 

UTILISATION DES GRAINES ET TOURTEAUX DE SESAME EN ALIMENTATION AVICOLE 

L’alimentation dans les filières de productions animales exige de gros volumes de graines oléagineuses (soja, colza, tournesol, etc.), entières ou sous forme de tourteaux pour satisfaire les besoins en protéines des animaux d’élevage. Cependant, il existe d’autres graines oléagineuses disponibles localement et possédant des valeurs nutritionnelles plus ou moins similaires aux précédentes, mais méconnues des aviculteurs et fabricants d’aliments pour volaille. C’est le cas du tourteau de graines de sésame. 

Caractéristiques botaniques du sésame

 Le sésame (Sesamum indicum) est une plante annuelle à tige quadrangulaire dont la hauteur varie de 60 à 200 cm selon les variétés. Elle appartient à la famille des Pedaliaceae. Les fleurs sont blanches ou roses en forme de dé à coudre, indistinctement bilabiées avec les bords recourbés. Elles sont individuelles ou en inflorescence. Les nombreuses graines qu’elle contient sont blanc-crèmes à presque noires. A l’origine, c’est une plante de l’Afrique Tropicale, d’où elle gagna l’Asie. On la considère comme le plus ancien fruit des champs fournissant de l’huile comestible. On a déjà des traces de son existence en Mésopotamie en 2350 av. Jésus Christ. Les graines contiennent 50% d’huile dont l’extraction doit se faire de façon très fine, ce qui lui vaut d’être l’huile comestible la plus chère. En Europe et en Amérique du Nord, ses utilisations les plus célèbres sont la garniture de hamburger et les barres sucrées. Les résidus de l’extraction d’huile, appelés tourteaux, riches en protéines sont utilisés comme concentré de qualité pour l’alimentation du bétail (MAILHOT, 2001).

 Propriétés pharmaceutiques

 En plus de ses valeurs nutritives, le sésame dispose aussi de valeurs médicales lui permettant d’être utilisé dans le traitement de plusieurs affections (YAMASHITA et al.,1990). Les feuilles et les graines sont astringentes, riches en une matière gommeuse et lorsqu’elles sont mélangées avec de l’eau, elles forment un riche mucilage fade qui est utilisé dans le traitement de choléra infantile, de la diarrhée, de la dysenterie, du catarrhal et des troubles de la vessie. La graine est diurétique, émolliente, galactogène, adoucissante et agit comme un tonique pour le foie et les reins. Elle est un anti Ŕ oxydant aidant à réduire l’apparence des rides et ridules et aide aussi à maintenir une peau jeune plus longtemps et permet DUKE, (1985 ) de neutraliser les radicaux oxygène en dessous de l’épiderme. L’huile de sésame est utilisée pour apaiser les coups de soleil. Elle est un antibactérien, antiviral et anti-inflammatoire. Elle est utilisée pour traiter les maladies fongiques comme le pied d’athlète. Le principal principe actif du sésame (la sésamine) est fortement concentré dans les graines. C’est ainsi que le tourteau obtenu après extraction de l’huile, regorge encore de résidus de principes actifs et qui lui confèrent les mêmes propriétés. 

Composition chimique et valeur nutritive du tourteau de sésame

 Après extraction, la couleur du tourteau varie du jaune clair au noir grisâtre en fonction de la couleur dominante du tégument. Sa composition chimique est elle aussi variable selon le type de graines, la méthode d’extraction de l’huile et de dépelliculage ou non des graines. La teneur en protéines du tourteau varie entre 35% (extraction mécanique, graines non décortiquées) et 47% (extraction à l’hexane, graines décortiquées) (USDA, 2005).