EFFET SUR LA DISTRIBUTION SPATIALE DES EQUIPEMENTS MARCHAND
Evolution spatiale de la ville de Thiès
La création et le développement de la ville de Thiès s’explique par des raisons stratégiques associées à des éléments de communication par absorption des villages traditionnels et par création de nouveaux quartiers. Selon le Plan Directeur d’Urbanisme [PDU] de Thiès horizon 2000-2025, l’évolution de la ville s’est faite suivant ces différentes phases : Jusqu’en 1864, l’occupation du site se limitait au poste colonial. Vers 1900, les villages déplacés par les nouvelles installations et la base militaire se fixent autour du noyau de base pour former les quartiers de Diakhao et Nguinth. Les quartiers périphériques se sont développés à proximité des installations des ateliers de réparation des chemins de fer. La croissance démographique, consécutive à l’implantation des ateliers des chemins de fer a donné lieu à la naissance des quartiers périphériques tels que Nguinth, Takhikao, Médina Fall, Mbambara et Randouléne. En 1935, le premier lotissement fut réalisé de part et d’autre de la gare de chemin de fer. Aussi la ville était-elle constituée du quartier commercial de la zone résidentielle, du centre administratif et du camp militaire. Vers 1940, le développement spatial a principalement porté au Sud-Est et au Nord-Est, le long des grands axes de communication. Seul le quartier de Takhikao demeure séparé de la ville. La création de la base militaire et de l’aéroport va définitivement orienter le développement urbain vers le Nord-Ouest. 30 La superficie occupée passe à 50 ha en 1940. C’est ainsi qu’en 1940, le premier plan directeur d’urbanisme fut élaboré. Ce plan avait bien classé le secteur Nord et Ouest seul le quartier Diakhao a pu s’élaboré comme zone résidentielle. De 1947 à 1952, la ville se transforme en profondeur. De vastes avenues furent ouvertes à travers les quartiers périphériques (Diakhao, Takhikao, Randouléne, Grand Thiès et M’bambara). Les constructions en dure commencent à remplacer les cases en paille ou en banco. Le revêtement de la route Dakar-Thiès en 1952 a non seulement contribué à structurer la ville, mais a augmenté son attractivité. C’est ainsi qu’entre 1952 et 1956 on a assisté au développement des anciens quartiers et la création de Grand Thiès au Sud et Médina Fall à l’Est. Le développement spatial rapide de la ville de Thiès a également occasionné le déplacement et l’intégration de villages traditionnels tels que Thiabi, Ouango et Nguinth. La superficie de la ville atteint 1350 ha en 1956, soit une augmentation moyenne annuelle de 56 ha. A partir de 1970, l’extension urbaine s’est accélérée avec la sécheresse qui a attiré beaucoup de personnes dans la ville. Aussi les autorités urbaines devaient-elles procéder à une extension des limites communales pour y intégrer quelques villages périphériques. La superficie occupée passa en 1980 à 1933 ha. En 1981 avec la célébration des fêtes de l’indépendance à Thiès, le besoin de mieux organiser l’espace urbaine s’est fait sentir ; la Société Nouvelle des Etudes de Développement en Afrique [SONED-Afrique] fut chargée d’étudier le Plan Directeur d’Urbanisme l’horizon 1981-2000. La ville comptait en 1981 ,132.000 habitants, plus de 7,3 fois la population de 1938. Le rééquilibre de l’occupation du sol prôné par le PDU de 1981 n’a pu s’opéré. La tendance du développement de Thiès vers le Sud s’est poursuivie. En effet les principaux lotissements réalisés entre 1981 et 1996 sont situés dans le secteur Sud, Sud-Est et Est. Ils concernent près de 286 ha. L’occupation de la partie Nord de la ville n’est envisagée qu’à partir de 2004 avec la réalisation d’une Zone d’Aménagement Concertée [ZAC] de 100 ha au Nord de Nguinth. En résumé, la base militaire, l’aéroport, le camp ainsi que les cultures créent une ceinture à l’Ouest et au Nord empêchant un développement continu dans ces directions où seul le quartier Diakhao avait pu s’installé. Il est à noter cependant que les PDU de 1949 et 1981 avaient classé les secteurs Ouest et Nord comme zones résidentielles.L’urbanisation vers l’Ouest a été favorisée par les voies de communication et les installations ferroviaires. Cependant la partie Est de la cité Balabey bien que proche n’a jamais été occupé du fait de la coupure créée par les installations des chemins de fer. En somme, nous pouvons retenir que la ville de Thiès à l’image des villes africaines connait une expansion instantanée en intégrant certains villages traditionnels. En effet, l’urbanisation a fini par atteindre les villages satellites dont la plupart ont été intégré à la Commune. Il s’agit principalement de Keur Modou Ndiaye, Keur Mbaye Diakhaté, Diassape, Poniène, Keur Saib, Thilman, Thiapong, Thiès None et Keur Issa. Toutefois cette extension est bloquée au Nord-Ouest par la zone militaire et la zone industrielle. Cette partie de la ville à l’inconvénient d’être dans un site accidenté. Ainsi la ville s’est développée beaucoup plus au Sud le long de la route de Mbour, au delà des quartiers de Cité Lamy et Hersent. Cette extension pose souvent des problèmes d’accessibilité aux équipements de base, mais également crée des difficultés de déplacement notamment au niveau des zones d’extension souvent privées d’infrastructures. Pour un meilleur fonctionnement de la ville il serait impératif de concevoir des moyens de communication efficients entre ces zones d’extension et le centre où l’escale regroupe l’essentiel des activités de la ville.