Effet d’une croissance des échanges extérieurs sur la productivité 

Effet d’une croissance des échanges extérieurs sur la productivité 

Une approche alternative consiste à vérifier la thèse qui stipule l’effet d’une croissance des échanges extérieurs sur la productivité des facteurs, et donc 10 C’est le test de significativité globale des paramètres 68 indirectement sue le niveau du PIB. Nous nous sommes ainsi inspirés de l’approche développée par YOUNG (1994). L’idée consiste à expliquer l’évolution du PIB en prenant comme variable explicative le taux d’investissement, la population (qui représente le facteur de travail) et le taux d’ouverture (exportation + importation / PIB). On mesure ainsi d’un côté l’impact d’une accumulation des facteurs et de l’autre celui de l’ouverture qui est supposée influer positivement sur la productivité. L’estimation économétrique donne le résultat suivant : dY = + 0,01 * dTx ouv + 0,11 * dTx inv – 1,9 * d Pop + 6,2 R2 = 0,51 (0,2) (3,8) (1,1) (1,3) Y étant le PIB Tx ouv : le taux d’ouverture (export + import) / PIB Tx inv : le taux d’investissement Pop : la population (facteur travail) Source : INSTAT Les coefficients ne sont pas significatifs pour le taux d’ouverture et la population. Seul le lien entre la croissance du taux d’investissement et celle du PIB apparaît. On rejoint donc ici les résultats obtenus pour les économies de l’Asie de l’Est. YOUNG (1994) met en effet en avant l’accumulation rapide des facteurs comme facteur déterminant de la croissance. 4- L’ouverture :un facteur qui influe sur le niveau des investissements : En suivant toujours la logique avancée par les partisans de l’ouverture, on peut aussi évaluer l’impact d’une croissance des échanges sur le niveau des investissements, cette dernière variable étant déterminante pour la relance de l’économie. Une simple vérification économétrique révèle effectivement pour Madagascar une influence positive du degré d’ouverture sur le taux d’investissement, mais la part expliquée par l’extraversion de l’économie est relativement faible. Le niveau des investissements est aussi déterminé par d’autres facteurs. DTx inv = + 0,72 * dTx ouv + 2,5 R2 = 0,15 (2,4) (0,8) Tx ouv étant le taux d’ouverture Tx inv le taux d’investissement 69 Source : INSTAT Pour approfondir ce résultat, il aurait fallu distinguer les investissements privés et publics, ces derniers étant déterminés de manière exogène. Mais il faut souligner ici que si les investissements privés représentaient moins du tiers de l’ensemble en 1985, ils atteignent un montant presque équivalent à celui des investissements publics en 1995, le niveau de la FBCF 11 du secteur public étant à peu près le même en Fmg12 constant en 1985 et 1995. L’ouverture depuis le milieu des années 80 a ainsi influé sur les investissements privés. On peut ainsi conclure sur l’existence d’une relation positive entre la croissance économique et la progression des échanges extérieurs. Ces deux variables se renforcent mutuellement. D’un côté, l’évolution du PIB joue sur les exportations, de l’autre, les échanges influent indirectement sur le PIB à travers l’effet qu’ils exercent sur le niveau du taux d’investissement. Mais les liens entre les différents variables sont ténus. On mesure ainsi les limites d’une stratégie basée uniquement sur l’extraversion de l’économie au vu de l’expérience passée. Le faible poids des échanges extérieurs dans l’économie explique en majeure partie ce résultat. On ne peut certes prévoir l’ampleur des effets d’entraînement futurs des échanges si ces derniers connaissent une forte progression. Cependant, d’une part, la nécessité de politique d’accompagnement et surtout d’une stratégie mettant parallèlement l’accent sur les investissements est mis en exergue pour un véritable décollage d’une économie qui est en stagnation. D’autre part, il convient de s’interroger sur le potentiel de développement des échanges pour évaluer dans quelle mesure l’extraversion pourrait à moyen et long terme exercer une influence significative sur la croissance économique.

INFLUENCE DE LA POLITIQUE DE CHANGE ET DES PRIX SUR LE COMMERCE EXTERIEUR

(ainsi que sur sa contribution au développement ) A l’instar du franc CFA, le franc malgache était à parité fixe avec le franc français jusqu’en 1981, 1Franc français valant 50 Fmg. La première dévaluation a eu 11 Formation Brute de Capital Fixe 12 Franc malgache 70 lieu en 1982, avec la mise en place du premier plan d’ajustement structurel. Depuis, des dévaluations se sont succédé pratiquement tous les ans. La première dévaluation a été décidée en particulier suite à la forte dégradation de la balance commerciale du pays. Cette dernière semble s’améliorer de 1982 à 1986, l’équilibre est retrouvé en 1987, mais la situation se dégrade de nouveau à partir de 1990. Les résultats obtenus durant la première moitié de la décennie 1990 en matière de prix et de taux de change sont loin d’être probants. Les dévaluations successives n’ont pas pour autant permis une modification significative de la structure des prix relatifs restaurant la compétitivité des produits locaux échangeables. Le taux de change et les prix relatifs étant aujourd’hui considérés comme deux variables clefs de la politique économique des PED (elles font parties des composantes majeurs des programmes d’ajustement appliqués depuis le début des années 80 dans de nombreux pays d’Afrique) La décision adopter un taux de change flottant en Mai 1994 répondait à deux objectifs. D’une part, elle s’inscrit dans le cadre des masures de libéralisation de l’économie. D’autre part, il faut y voir la marque de l’ajustement structurel, pour lequel la dévaluation constitue un instrument privilégié de restauration de la compétitivité de l’économie, à travers la manipulation des prix relatifs en faveur des biens échangeables. Les dévaluations discrétionnaires à répétition ayant donné des résultats peu tangible (une appréciation du taux de change réel est notamment enregistrée entre 1991 et 1993 : de près de 50%). Ainsi, la mise en place du flottement de la monnaie a entraîné une forte dépréciation du franc malgache (de près de 50%). Mais, en l’absence de politiques d’accompagnement de l’affaiblissement du Fmg (contrôle temporaire des prix, politique monétaire restrictive), qui ont été des conditions essentielles de la réussite de la dévaluation du franc CFA en Janvier 1994, le flottement s’est immédiatement traduite par une bulle inflationniste. L’inflation s’est fortement accélérée pour atteindre des niveaux jamais enregistrés à Madagascar avec plus de 60% à la fin 1994. En comparaison, si la forte dévaluation de 1987 a occasionné une montée des prix, l’inflation a pu être plus ou moins maîtrisée, ce qui n’est pas le cas en 1994 et 1995. Il faudra attendre la mi 95 pour que s’engage le processus de désinflation.

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