La Forêt de Kirindy
Situation géographique et climat : Sur le plan administratif, la forêt de Kirindy appartient à la Commune Rurale de Bemanonga, District de Morondava et à la province de Tuléar (voir Carte n°1).
Sur le plan géographique, elle se trouve, environ à 60 Km au Nord Est de la ville de Morondava. Ce périmètre du CFPF est bordé à l’Ouest par la route nationale 8A Morondava-Belo sur Tsiribihana, entre les localités de Marofandilia et de Beroboka, à 16-18Km du littoral. Ses coordonnées géographiques se situent entre 20°3’ et 20°10’ de latitude Sud et 44°28’ et 44°46’ de longitude Est. L’altitude du site de Kirindy varie de 18 à 40 m environ. Le climat de la région de Morondava (latitude 20° 17‘ S) relève du type tropical sec à deux saisons marquées: une saison chaude et pluvieuse de 3 à 5 mois, de novembre à mars/avril et une saison sèche de 7 à 9 mois. La température annuelle moyenne mesurée à la station de Morondava est de 24,7°C; les moyennes des maximas et des minimas se situent respectivement à 30,7°C et 19,0°C.
Pour la même station, la moyenne des précipitations 1906-1993 est de 767 mm/an, avec un maximum de 1’511 mm en 1917 et un minimum de 390 mm en 1906. Selon les méthodes utilisées, l’évapotranspiration potentielle est estimée de 1’400 à 2’143 mm/an .
Généralités sur les types d’exploitation dans la Forêt de Kirindy
Exploitation semi – mécanisée : Le CFPF de Morondava a commencé en 1979 l’exploitation semi- mécanisée de la forêt dense sèche. Le débardage s’effectue au moyen d’un tracteur agricole équipé d’un treuil et d’un bouclier de débardage. L’opération consistait : au débusquage des grumes abattues par treuillage à la piste de débardage, au débardage immédiat de la grume débusquée à la place de dépôt, et l’empilage des grumes débardées à la place de dépôt à l’aide d’un bouclier de débardage. Les grumes sont cubées au lieu de dépôt et, au cas où la longueur dépasse 8m, débitées en billes. Le tracteur forestier est doté d’un treuil qui débusque les grumes avec un câble, puis les débarde en les tirant sur un layon de 4 m de large. Les layons sont implantés perpendiculairement à la piste secondaire tous les 100 m et sont orientés est-ouest. Les infrastructures totales couvrent 5,3% pour 100 ha, dont: pistes secondaires (1,2%), places de dépôt (0,4%), layons de débardage (3,7%).
Les objectifs principaux de la méthode d’exploitation sont l’approvisionnement en grumes de la scierie du CFPF, l’utilisation de la meilleure du volume exploitable d’une surface forestière donnée et la création d’un réseau d’accès de base pour enrichir ultérieurement la parcelle exploitée. L’objectif à moyen terme du CFPF est de produire et transformer 3.000m3 de grumes par an.
Exploitation débardage attelé
A la fin de 1988, il a été décidé de faire des essais de débardage attelé. Pour atténuer la charge de la mécanisation, le CFPF a progressivement donné plus d’importance à des formes améliorées d’exploitation traditionnelle, incluant par exemple le débardage à l’aide d’attelages de boeufs remplaçant le tracteur ainsi que l’équarrissage en forêt mais en maintenant la transformation des bois carrés en scierie. Même avec de telles améliorations, pour une quantité donnée de bois mise sur le marché, l’exploitation traditionnelle demande une superficie de forêt naturelle deux à trois fois plus importante que l’exploitation semi- mécanisée. Cet avantage comparatif maintes fois démontré tout au long de l’histoire du CFPF n’a pas suffit à assurer la viabilité du modèle d’exploitation semi- mécanisée.
La méthode de débardage animal utilise un triqueballe et quatre zébus qui déplacent chaque grume de la place d’abattage à la place de dépôt par un layon de débusquage de 2,5 m à 3,5 m de large.
Le traçage des layons se fait en fonction des grumes abattues et non pas systématiquement comme dans l’autre méthode et évite les obstacles (gros arbres non exploitables). Dans cette méthode, les infrastructures couvrent 8% pour 100 ha, dont: pistes secondaires (2,4%), places de dépôt (0,4%), layons de débardage (5,2%).
Le débardage attelé nécessite une infrastructure avec les éléments suivants: Piste carrossable avec camion ou tracteur et remorque qui sert à l’évacuation du bois. Cette piste doit avoir une largeur d’environ 5m et être dessouchée. Place de dépôt pour l’entreposage du bois en attendant le transport, grandeur environ 10 x 20m.
Layons de débardage pour le débardage attelé des grumes du lieu d’abattage à la place de dépôt. Layons de débardage pour le cas où les grumes sont tirées à l’aide des câbles et poulies.
Généralités sur les trois espèces appartenant au genre Cedrelopsis
Cedrelopsis grevei H. Bail : Nom vernaculaire : Katrafay ou Kafatra Arbuste, de 2-4m, ou arbre, petit ou moyen, de 5-15m ; fût de 2-9m de hauteur et de 0,2-1,5m de diamètre. Rameaux à écorce grisâtre, les jeunes pubérulents, les adultes glabres à glabrescents.
Feuilles généralement caduques, de 12-20 x 6-8 cm, à 4-5 (-6) paires de folioles latérales, opposées, subopposées ou alternes à la base.
Folioles à limbe polymorphe, mince à chartacé ou subcoriace, ové lancéolé-oblong à oblong-elliptique, de taille moyenne, de (3-) 5 (-8) x (0,5-) 1,5 (-3) cm, dissymétrique aigu parfois obtus à la base, atténué et émarginé au sommet, légèrement révoluté sur les bords, pubescent10 à petits poils blancs dressés et légèrement recourbés, glabres sur la nervure médiane, vert + brun brillant en dessus, plus clair mat, papilleux en dessous ; ponctuations translucides arrondis, denses, visibles par transparence.
Espèce abondamment représentée, à feuilles généralement caduques, de 0-900m. Distribution : on la trouve dans la forêt à Didieraceae avec Alluaudiopsis et Alluaudia, forêt d’épineux, bush à Euphorbes et Didiera. Coteaux et plateaux, bois ou forêts tropophiles, xérophiles ou ombrophiles. Sur sols divers, siliceux, calcaires, sablonneux, argileux, gréseux et limons au bord des cours d’eau.
Floraison : de septembre à décembre (après les premières pluies), suivie de la fructification d’octobre à décembre. Boutons toute l’année.
Usage : C’est une plante à multi- usages et une des plantes les plus importantes de Madagascar pour son utilité. Employée dans la pharmacopée autochtone. L’écorce amère, en bain chaud, est défatigant, sert à préparer des boissons amères et à aromatiser les boissons alcooliques. Son écorce fébrifuge est reconnue en tant que reconstituant et dynamisant. Bois dur, imputrescible, inattaquable par les insectes, utilisé dans la fabrication des tombeaux royaux. Donnant des bois de qualité, il est utilisé en ébénisterie, menuiserie fine et plaquages décoratifs (parquet de luxe, …). Bois de construction pour chevrons de toiture, poteaux importants, pieux, perches et cases, parcs à boeufs.
Méthodes d’échantillonnage
Un échantillonnage est l’ensemble des opérations qui ont pour objet de prélever dans une population les individus devant constituer un échantillon. Ce dernier est constitué d’unités qui sont réellement observées. L’inventaire par échantillonnage est indispensable pour des raisons économiques car la population à inventorier est généralement trop vaste pour être dénombrée. Il existe plusieurs méthodes d’échantillonnage mais l’objectif principal est de procurer une représentativité maximale de la population de départ.
Echantillonnage aléatoire simple : Chaque individu de l’échantillon a la même probabilité d’être tiré. La constitution de l’échantillon est faite par hasard. L’échantillonnage aléatoire simple est la méthode la plus valable statistiquement car il possède la plus grande probabilité de représentativité. Par contre, des problèmes peuvent être rencontrés quant à sa réalisation notamment au niveau de la localisation des unités d’échantillonnage et à la perte de temps qu’elle occasionne.
Echantillonnage aléatoire stratifié : La stratification s’avère nécessaire quand la population à étudier est variable dans l’espace. Celle-ci est faite alors dans le but de diminuer l’effet de la variabilité de la population sur la généralisation des résultats ou à des fins de comparaison. Elle permet ainsi d’avoir des unités homogènes suivant des critères précis. L’échantillonnage aléatoire est fait à l’intérieur de chaque strate.
Echantillonnage systématique : Dans l’échantillonnage systématique, les unités sont choisies selon un schéma rigide, prédéterminé, dont l’objectif principal est de couvrir l’ensemble de la population de manière aussi uniforme que possible. Ce type d’échantillonnage permet en effet de localiser facilement les points de sondage et d’avoir des informations régulières sur l’ensemble de la population.
Echantillonnage raisonné : Dans l’échantillonnage raisonné, le choix des unités est fait selon des critères définis par l’intérêt de l’étude, par exemple la présence d’une espèce, etc. Le point fort de cette méthode d’échantillonnage est la diminution des risques de perte de temps liée au recueil de données non nécessaires à l’étude. Par contre, son point faible réside dans l’augmentation des erreurs et des biais statistiques à la généralisation des résultats. Ainsi, les résultats obtenus à partir de cette méthode d’échantillonnage ne sont valables que pour l’échantillon.
Table des matières
I. INTRODUCTION
I.1. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
I.2. HYPOTHESES
I.3. INDICATEURS DE VERIFICATION
I.4. ETAT DE CONNAISSANCE ET DISCUSSIONS METHODOLOGIQUES
I.4.1. La Forêt de Kirindy
I.4.1.1. Situation géographique et climat
I.4.1.2. Sols et structure de la forêt
I.4.1.3. Le Centre de Formation Professionnelle Forestière (CFPF)
I.4.2. Généralités sur les types d’exploitation dans la Forêt de Kirindy
I.4.2.1. Exploitation semi – mécanisée
I.4.2.2. Exploitation débardage attelé
I.4.3. Généralités sur le genre Cedrelopsis
I.4.4. Généralités sur les trois espèces appartenant au genre Cedrelopsis
I.4.4.1. Cedrelopsis grevei H. Bail
I.4.4.2. Cedrelopsis gracilis J. F. Leroy
I.4.4.3. Cedrelopsis microfoliolata J. F. Leroy
I.4.5. Utilisation des trois espèces par la population
I.4.6. Méthodes d’échantillonnage
I.4.6.1. Echantillonnage aléatoire simple
I.4.6.2. Echantillonnage aléatoire stratifié
I.4.6.3. Echantillonnage systématique
I.4.6.4. Echantillonnage raisonné
I.4.6.5. Méthode choisie
I.4.7. Méthodes d’inventaire
I.4.7.1. Unités d’échantillonnage
I.4.7.2. Méthodes de récolte des données
I.4.7.3. Méthode choisie
I.4.8. Méthode statistique
I.4.8.1. Le test Least Significative Difference (LSD)
I.4.8.2. Le test de Bonferonni
I.4.8.3. Le test de Newman-Keuls
I.4.8.4. Le test de Tukey
I.4.8.5. Le test de Duncan
I.4.8.6. Méthode choisie
II. METHODOLOGIE
II.1. METHODES ADOPTEES
II.1.1. Cadre opératoire de recherche
II.1.2. Inventaire par échantillonnage
II.1.3. Les paramètres à relever
II.2. MOYENS D’ANALYSE
II.2.1. Arbres de diamètre supérieur à 5 cm
II.2.1.1. Structure floristique
II.2.1.2. Structure spatiale
II.2.1.3. Structure totale
II.2.2. Régénération naturelle
II.3. ANALYSE STATISTIQUE
II.3.1. Statistique descriptive
II.3.2. L’inférence statistique
II.3.3. Test des hypothèses
II.3.4. Test de Newman-Keuls
II.3.5. Test de corrélation
II.4. LIMITE DE LA METHODOLOGIE
II.4.1. Choix des parcelles
II.4.2. Limite scientifique
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. ANALYSE SYLVICOLE
III.1.1. Structure floristique
III.1.1.1. La richesse floristique
III.1.1.2. Diversité floristique
III.1.2. Structure spatiale
III.1.2.1. Analyse horizontale
III.1.2.2. Analyse verticale
III.1.3. Structure totale
III.1.4. Analyse de la Régénération Naturelle
III.1.4.1. Composition et richesse floristique
III.1.4.2. Diversité floristique
III.1.4.3. Structure spatiale
III.2. ANALYSE STATISTIQUE
III.2.1. Structure de la forêt dans les trois traitements
III.2.1.1. Comparaison par le test de Newman-Keuls dans le compartiment A
III.2.1.2. Comparaison par le test de Newman-Keuls dans le compartiment B
III.2.1.3. Comparaison par le test de Newman-Keuls dans le compartiment C
III.2.2. Test de corrélation
III.2.2.1. Pour le compartiment A (diamètre supérieure à 15cm)
III.2.2.2. Pour le compartiment B (diamètre entre 5 et 15cm)
III.2.2.3. Pour le compartiment C (diamètre inférieur à 5 cm)
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. DISCUSSIONS
IV.1.1. Méthodologie utilisée
IV.1.2. Résultats obtenus
IV.2. RECOMMANDATIONS
IV.2.1. Aménagement sylvicole des espèces
IV.2.2. Amélioration des peuplements naturels
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES