Effet de l’association de cultures et du mode de fertilisation sur les principaux insectes ravageurs du mil, du niébé et de l’arachide
Pennisetum glaucum
Origine et systématique
Le mil pénicillaire serait originaire d’Afrique. Récemment des recherches archéologiques et botaniques ont confirmé sa domestication au nord du Sahel (Mali) il y’a 4500 années (ICRISAT, 2015). Le mil appartient au régne Plantae ; à la classe des Liliopsida ; à l’ordre des Cyperales ; à la famille des Poaceae (ancienne Graminées) ; la sous-famille des Panicoideae ; la tribu des Paniceae ; au genre Pennisetum ; et à l’espèce Pennisetum glaucum (L.) R. Br., 1810.
Importance du mil
Pennisetum glaucum est une importante céréale alimentaire dans les zones soudanosahéliennes et pré-désertiques d’Afrique. Plus apprécié que le sorgho pour l’alimentation humaine, le mil est aussi utilisé dans l’alimentation animale. Les rendements du mil sont très faibles en cultures traditionnelles et peuvent varier de 300 à 600 kg/ha. La production du mil à l’échelle mondiale avoisinerait 28,36 millions de tonnes en 2017 dont 48% produite en Afrique et 47% en Asie (FAOSTAT, 2017). Les principaux pays producteurs de mil en Afrique sont le Nigéria, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Sénégal (FAOSTAT, 2017). En 2017, le Sénégal a produit près de 749874 tonnes de mil pour des emblavures de 922008 hectares; soit environ 813 kg/ha (ANDS, 2017).
Ecologie du mil
Le mil est une graminée des zones chaudes, dont le cycle végétatif, variable suivant les variétés, est de l’ordre de 60 jours pour les variétés à cycle court et 90 jours, rarement 120 jours pour les variétés à cycle long notamment les sounas et les sanions. La température moyenne optimale pour son développement végétatif est estimée à 28°C et le minimum de besoin pour le cycle complet est de 200 mm. Toutefois, le mil peut évoluer entre les isohyètes avec une quantité d’eau comprise entre 400 et 700 mm mais au-delà de 1200 mm les risques de maladies sont très élevés (Dancette, 1978). Le mil est une culture peut exigeante pour la fertilité des sols, et peut se développer sur des sols légers notamment sablo argileux bien drainés comparativement au sorgho qui se développe sur des sols plus lourds ou argileux (Yahaya, 2009). Mme Mboré Niang – Mémoire de Master II–Spécialité : Phytopharmacie & Protection des végétaux Effet de l’association de cultures et du mode de fertilisation sur les principaux insectes ravageurs du mil, du niébé et de l’arachide dans la zone de Bambey
Vigna unguiculata
Origine et systématique du niébé Le niébé présente une origine qui ne semble pas encore être bien connu. Il serait domestiqué en Afrique de l’ouest et diffusé sur les autres continents grâce à la migration et aux routes du commerce. Le Nigeria serait le centre d’origine principal et la zone côtière Est et Sud de l’Afrique les centres secondaires (Adam, 1986; Magah, 1984). Il appartient au régne Plantae ; à la classe des Magnoliopsida ; à la sous-classe des Rosidae ; à l’ordre des Fabales ; à la famille des Fabacées; à la sous-famille des Papilionacées; à la tribu des Phasage; au genre Vigna; et à l’espèce unguiculata (L.)Walp., 1843.
. Importance du niébé
Le niébé, Vigna unguculata est un élément important dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations pour lesquelles il constitue l’une des bases de la nourriture notamment en Afrique, une partie de l’Amérique latine et de l’Asie. Les feuilles, les gousses et les graines sont souvent consommées en l’état, transformées ou commercialisées. La graine mure contient jusqu’à 23 à 25% de protéines, 50 à 67% d’amidon, des vitamines, du fer et du calcium (Sembene et Kébé, 2011). Le niébé est cultivé dans toutes les zones agroécologiques du Sénégal avec une prédominance dans le nord du bassin arachidier. Il existe différentes variétés améliorées par l’ISRA telles que Yacine et Pakau avec des cycles de 61 à 62 jours. Au Sénégal, les gousses vertes sont consommées ou commercialisées pendant la période de soudure grâce à leur maturité précoce. La capacité de fixation de l’azote atmosphérique par le niébé lui confère un rôle important dans les associations de culture et les précédents culturaux à base de niébé sont appréciés pour les cultures notamment de céréales. La production mondiale est estimée à 23,59 millions de tonnes de graines dont 38,6% sont réalisés en Afrique de l’ouest (FAOSTAT, 2017). Au Sénégal, la superficie emblavée en 2016, a été estimée à 162990 ha avec une production de 82875 tonnes soit 508 kg/ha (ANSD, 2017).
Ecologie du niébé
Les températures optimales de développement du niébé se situent entre 25°C et 28°C et nécessairement un minimum entre 15°C et 30°C. Le niébé est généralement cultivé entre les isohyètes 400 mm et 800 mm. Au-delà de 800 mm, la culture peut être assujettie à des difficultés liées à l’importance des maladies et des ravageurs en générale (Freteaud, 1983). Le niébé n’a pas de préférence strict pour le sol mais celui-ci doit être bien drainé. Le rendement Mme Mboré Niang – Mémoire de Master II–Spécialité : Phytopharmacie & Protection des végétaux Effet de l’association de cultures et du mode de fertilisation sur les principaux insectes ravageurs du mil, du niébé et de l’arachide dans la zone de Bambey 5 optimal en gousses est obtenu sur les sols riches en matières organiques (Denis, 1984). Le niébé est une plante de pleine lumière. La plupart des variétés locales cultivées au Sahel sont photosensibles (Denis, 1984).
Arachis hypogaea
Origine et systématique de l’arachide
L’arachide serait originaire d’Amérique Latine. Elle serait domestiquée dans la région du Pérou il y’a de cela près de 3500 ans (Hammons, 1994). Elle appartient au régne des Plantae ; à la classe des Magnoliopsida ; à la sous classe des Rosidae ; à l’ordre des Fabales ; à la famille des Fabacées, à la sous-famille des Faboideae ; à la tribu des Aeschynomenées, au genre Arachis; et à l’espèce hypogaea (L.), 1753.
Importance de l’arachide
L’arachide constitue la sixième culture parmi les oléagineuses les plus importantes dans le monde (Dwevidi et al., 2003). L’arachide est cultivée dans plus de 100 pays. L’Asie et l’Afrique sont les principaux continents producteurs d’arachide ; avec plus de 91 % de la production mondiale (FAOSTAT, 2017). Au Sénégal, l’arachide est la première culture de rente avec des emblavures estimées à 1135339 hectares et une production de 1050042 tonnes en 2017 soit à peine 925 kg/ha (ANSD, 2017).
Ecologie de l’arachide
Les températures optimales pour le développement de l’arachide se situent entre 25 et 35°C ; des températures nocturnes plus basses entrainent un allongement du cycle végétatif (Gillier, 1969). L’arachide affectionne les sols à texture assez fine, meubles et perméables, notamment des sols sableux de types ferrugineux tropicaux lessivés à peu lessivés caractéristiques du bassin arachidier du Sénégal. L’arachide est sensible à la salinité, peu sensible aux sols alcalins notamment ceux dont le pH est proche de la neutralité. C’est une plante rustique à cycle court de 90 jours pour certaines variétés améliorées (Fleur 11; 55437) voire à cycle long de plus 105 jours adaptées aux zones plus humides de la basse Casamance, (Shilling, 2001). Ces besoins en eau sont estimés en moyenne à 950 mm d’eau.
Principaux insectes ravageurs du mil, du niébé et de l’arachide
Insectes ravageurs du mil
Effet de l’association de cultures et du mode de fertilisation sur les principaux insectes ravageurs du mil, du niébé et de l’arachide dans la zone de Bambey 6 Les contraintes biotiques de la culture du mil sont essentiellement constituées par les mauvaises herbes, les maladies et les insectes ravageurs. Le principal ravageur parmi les insectes est la chenille mineuse de l’épi (Héliocheilus albipunctella de Joannis) qui peut causer des dégâts importants au cours de la production du mil (Goudiaby et al., 2017; Ndoye, 1984). La chenille Héliocheilus albipunctella de Joannis est caractérisée par une taille de 9 à 1l mm de long pour le mâle et de 10 à 12 mm pour la femelle. Les mâles ont des ailes antérieures de couleur brun et des ailes postérieures de couleur gris beige (Ndoye, 1982). Tandis que les femelles ont des ailes antérieures de couleur brun-roussâtres et des ailes postérieures de couleur grisâtre (Ndoye, 1988). La jeune larve est jaunâtre et la larve âgée est verdâtre ou jaunâtre, elle devient rougeâtre à la fin de son développement (Vercambre, 1978). H.albipunctela est une espèce qui développe une seule génération par an (Mbaye, 1993). Les femelles pondent sur les épis surtout lorsque ceux-ci sont à peine dégagés de la gaine foliaire (Guèvremont, 1983). Selon Mbaye (1993), l’incubation des œufs dure 3 à 4 jours, puis apparaissent les premières larves. Le développement larvaire comporte 6 stades pour une durée de quatre semaines environ. La larve de dernier stade opère sa dernière mue nymphale au bout de 5 jours avant de tomber au sol dans la zone racinaire du poquet de mil pour s’enfouir à des profondeurs de 15-20 cm (Baldé, 1993). Les dégâts de l’insecte sont plus importants lorsque le mil est semé très tôt suite à une pluie très précoce (Mbaye, 1993). Au Sénégal, des pertes variant de 3,8 à 34,1% ont été obtenues au Nord. Les dégâts sont caractérisés par la ponte des adultes au niveau des ovaires des épillets de la chandelle où les jeunes larves écloses commencent à consommer ces organes de fructifications au fur et à mesure de leur développent comportant six stades. Ces larves sectionnent progressivement les épillets suivant une forme en spirale ou galerie tout au long de l’épi. Ce qui est caractéristique du ravageur qui peut engendrer des pertes totales de production au niveau des épis notamment pour les variétés incapables de compenser les pertes liées aux attaques précoces (Mbaye, 1993).
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